En 2018, Gelagri fêtera le 40e anniversaire de son installation à Loudéac. Quatre décennies au cours desquelles ce spécialiste des surgelés, légumes et produits élaborés, est devenu un acteur incontournable du monde agricole.

« Pourquoi aller chercher au bout du monde ce que l’on fait de mieux dans mon pays ? » Plus qu’un slogan publicitaire pour sa marque Paysan Breton, la formule a d’abord guidé les dirigeants de la coopérative des agriculteurs de Bretagne (aujourd’hui Triskalia), lorsqu’ils ont fait le choix de construire une usine de surgélation de légumes en plein centre de la région. C’était en 1978, à Loudéac !

Installée au coeur d’un bassin agricole, l’usine Gelagri devait assurer aux agriculteurs une valorisation de leur production. Fort dès l’origine, ce lien n’a cessé de se renforcer. « Nous sommes un site de transformation primaire et il est primordial d’avoir un produit de base de bonne qualité », explique le directeur général de Gelagri, Brice Urlacher. Tout au long de la culture, les agriculteurs bénéficient de l’expertise des conseillers de la maison mère, la coopérative Triskalia. Si leur nombre a bien évidemment baissé au fil des années, ils sont aujourd’hui plus de 700 à approvisionner l’usine loudéacienne. Tous sont certifiés et engagés dans la démarche Agri Confiance qui garantit les valeurs coopératives, la traçabilité et la sécurité alimentaire mais aussi un engagement fort, une démarche permanente de progrès pour toujours mieux respecter l’environnement.

Une usine à l’écoute des saisons

Essentiellement installés en Bretagne, ceux-ci plantent chaque année plus de 11 000 hectares en cultures légumières. De l’épinard au haricot, en passant par le brocoli, la carotte ou encore la pomme de terre primeur, une quinzaine de variétés de légumes sont ainsi récoltées chaque année.

C’est l’usine de Loudéac, mais également pour une partie celle de Saint-Caradec, rachetée en 1995, qui se charge de préparer, surgeler et conditionner une production annuelle d’environ 85 000 tonnes. Et bien évidemment, l’activité du site est conditionnée par la saisonnalité.

« Notre objectif est de faire tourner l’usine le plus longtemps possible, confirme le directeur. Mais elle est rythmée par le cycle des cultures et les aléas climatiques, de plus en plus violents. » Elle débute généralement dès le mois de mars avec les épinards ou les choux, pour s’achever en novembre, avec les carottes et les navets. Une montée en puissance progressive oblige l’entreprise à embaucher de nombreux intérimaires au cours du printemps et de l’été. Aux 350 salariés employés à l’année, viennent alors s’ajouter plus de 150 intérimaires. « Ce sont souvent les mêmes qui reviennent chaque année pour des contrats de quatre à six mois, précise Brice Urlacher. Le reste du temps, ils travaillent généralement dans d’autres entreprises de la région. » Outre cette fidélité des saisonniers qui permet une continuité dans les savoirs-faire, l’entreprise a développé une polyvalence pour les salariés à l’année. Des formations régulières leur permettent ainsi de passer de la maintenance, pendant la période hivernale, à la fabrication lors des pics d’activité.

Et en pleine saison, l’usine tourne à fond. Les légumes ne doivent pas attendre ! Plus frais que frais, ils seront surgelés quelques heures au plus après la récolte. Dès l’arrivée du légume en provenance directe du champ, celui-ci fait l’objet d’une attention toute particulière. D’abord contrôlé pour juger de sa qualité, il est ensuite lavé et trié. Selon les variétés, il est coupé ; ils seront tous  ensuite blanchis ou cuits. Enfin, en passant quelques minutes dans un grand tunnel à ventilation qui affiche une température de – 40°, il  passe de 5° à l’entrée à  – 18° à la sortie. Tout au long du processus, de nombreux contrôles permettent de vérifier la qualité du produit fini.

Un plat cuisiné primé par Produit en Bretagne

Stockés en caisse vrac, les légumes sont ensuite repris tout au long de l’année pour être cuisinés ou conditionnés directement. Au total, chaque jour, plus de 350 tonnes de surgelés sont ainsi produites sur les huit lignes de l’atelier de conditionnement.

La surgélation des légumes a longtemps été la spécialité de l’usine Gelagri, mais elle a su tirer partie de ses outils et de son savoir-faire pour développer des produits toujours plus élaborés, à partir des années 90. Mélanges, légumes cuits, poêlées, plats cuisinés, gratins, purées ou encore potages… complètent aujourd’hui une gamme très large. Et elle s’enrichit tous les ans avec une cinquantaine de nouveaux produits conçus par le service Marketing R&D pour répondre aux attentes et tendances de la restauration comme du grand public.

Le dernier lancement en date pour Paysan Breton : un plat cuisiné individuel en sachet directement micro-ondable associant petits pois, carottes et saucisse fumée, le tout légèrement assaisonné pour combiner légèreté et saveur. Un produit qui vient d’être primé
« Meilleure nouveauté 2017 » par Produit en Bretagne.

Si elle commercialise une partie de sa production sous sa marque propre, Paysan Breton, elle réalise la plus grande part de son chiffre d’affaires (165 M€ l’an dernier), avec les marques distributeurs des grandes et moyennes surfaces, des réseaux spécialisés et de la restauration.

Pour l’essentiel (60 %), la production est écoulée sur le territoire national. Près d’un quart (25 %) est néanmoins écoulé en Espagne grâce aux deux usines que Gelagri possède dans ce pays (lire encadré). Le reste est exporté vers d’autres pays européens, mais également vers les États-Unis, le Japon ou encore l’Algérie.

Acteur incontournable dans son domaine d’activité, l’entreprise souhaite encore développer son activité et renforcer les productions locales. Une volonté qui se traduit chaque année par près de 8 M€ d’investissement pour améliorer encore un outil de production déjà très performant.

Deux usines en Espagne

Pour sécuriser et diversifier ses approvisionnements, notamment pour les tomates, les poivrons ou encore les courgettes, Gelagri s’est aussi développée, de l’autre côté des Pyrénées. En 2007, elle a d’abord construit une première usine à Santaëlla, en Andalousie. 

Deux ans plus tard, en 2009, elle a fait l’acquisition d’une usine à Milagro, en Navarre. Aujourd’hui, 600 agriculteurs cultivent plus de 6 000 hectares de terre. Les deux usines qui emploient au total 350 salariés, fabriquent et conditionnent 75 000 tonnes de légumes.