Au lieu-dit Le Clos, à Saint-Mayeux, Gilles Le Bouder et Aurore Le Couëdic élèvent des volailles de chair bio. Poulets et pintades qui gambadent en liberté avant d’être abattus sur site. Les éleveurs costarmoricains souhaitent développer les livraisons à domicile.
Ça piaille fort dans la poussinière de la Ferme d’Autrefois. Depuis cinq semaines, 450 poussins profitent ici de la chaleur diffusée par les radiants. De 35° à leur arrivée, la température ambiante a progressivement été diminuée au fur et à mesure que les jeunes poulets ont grandi. « Ils sont prêts à être sortis », lance Gilles Le Bouder, éleveur de volaille de chair bio.
Au lieu-dit Le Clos, à Saint-Mayeux, Gilles Le Bouder a tout construit lui-même. Poussinière mais aussi trois parcours-libres où gambadent les poulets, un local de stockage des céréales qui les nourrissent et un atelier d’abattage. « Avant, il n’y avait rien ici », raconte le fermier costarmoricain, qui s’est installé en 1992 et est certifié « bio » depuis 1994.
Dans une première vie de paysan, Gilles Le Bouder faisait dans la volaille mais aussi le cochon et les lapins qu’il vendait sur le marché. En 1998, la Ferme d’Autrefois s’est diversifiée avec l’installation d’un atelier
« poule pondeuse » géré par sa compagne Aurore Le Couëdic. De son côté, Gilles, lui, a fait une « pause salariale » avant de relancer en 2009, une seule activité volaille de chair bio. « L’idée était d’être moins dispersé », justifie-t-il.
50 à 60 volailles abattues par semaine
Aujourd’hui, Gilles Le Bouder élève ainsi des poulets, de race Cou nu rouge ou à chair jaune, et des pintades. Fournis par le couvoir Perrot, les poussins n’ont qu’un jour lorsqu’ils arrivent à La Ferme d’Autrefois. Placés en poussinière, ils y restent six semaines avant d’être transférés sur l’un des trois parcours-libres de l’exploitation. « Le bâtiment qui leur sert d’abri ne ferme pas. Les volailles ont accès à l’extérieur quand elles le veulent, même la nuit », fait remarquer Gilles Le Bouder. On a pu le constater lors de notre venue, par temps de pluie, le poulet préfère rester au sec… La pintade, elle, est plus téméraire, cacabant à tout-va au grand air. « Ce sont celles qui restent de Noël », précise Gilles Le Bouder, un seau de nourriture à la main. Un mélange de blé, triticale, avoine et pois, en l’occurrence, cultivés sur neuf des dix-huit hectares de l’exploitation.
Mercredi, c’est jour d’abattage à la Ferme d’Autrefois. « On tue les volailles à partir de 14 semaines et jusqu’à 21. Cela dépend des commandes », indique l’éleveur. Chaque mercredi, ce sont en moyenne entre 50 et 60 volailles qui sont abattues. Jusqu’à 140 lors de la semaine de Noël, et bien sûr, alors davantage de pintades. « On sélectionne le nombre nécessaire la veille, on les transfère dans des caisses puis on les sonne par électronarcose, on les saigne, on les plumes et on les vide avant de les placer en chambre froide jusqu’à leur livraison. »
En resserrant son activité sur les seules volailles de chair, Gilles Le Bouder a également délaissé les marchés pour privilégier les points de vente en circuits courts. On retrouve ainsi les poulets et pintades bio de la Ferme d’Autrefois dans les rayons des Biocoop Callune de Loudéac et Pontivy, du Huit à Huit de Corlay, à la carte de la Crêperie Guerlédan de Mûr-de-Bretagne ainsi que dans l’éventail de produits fermiers du réseau « Voisins de panier ».
Sur commande avant le mardi midi
Gilles Le Bouder et Aurore Le Couëdic souhaitent également développer les livraisons à domicile. Plus particulièrement sur le secteur de Saint-Mayeux, Mûr-de-Bretagne, Caurel, Saint-Gilles-Vieux-Marché, Saint-Aignan, Saint-Guen et Saint-Connec. Les particuliers intéressés peuvent d’ores et déjà passer commande, par téléphone, avant le mardi midi pour une livraison à partir du jeudi.
Biosécurité
À La Ferme d’Autrefois, on ne plaisante pas avec la biosécurité. À savoir toutes les mesures préventives pour éviter les risques de grippe aviaire au sein de l’exploitation. Le danger est bien réel : des foyers ont récemment été détectés dans trois exploitations morbihannaises dont les canards ont dû être abattus.
À la Ferme d’Autrefois, une longue chaîne barre ainsi le passage vers les différents locaux de l’exploitation, à tout véhicule extérieur. Chaque visiteur doit également laisser une trace de sa venue en signant un registre dédié. Enfin, dans l’atelier d’abattage, c’est charlotte et lavage de mains obligatoires.
5500 œufs par jour
C’est son petit rituel. À 8 h 30, chaque matin, Aurore Le Couëdic vient voir ses poules. « Je fais le tour du poulailler, je ramasse les œufs qui sont tombés par terre », explique l’éleveuse. Lancé en 1998, l’atelier « poule pondeuse » de la Ferme d’Autrefois représente l’autre moitié du chiffre d’affaires de l’exploitation. Il compte 6 000 poules qui peuvent profiter de deux hectares en plein air… « mais elles n’en utilisent pas la moitié », note Aurore Le Couëdic. Des poules qui pondent quelque 5 500 œufs chaque jour. Pas de vente en circuit court en revanche pour cet élevage précis, Gilles et Aurore ayant opté pour un système d’intégration. Autrement dit, les bêtes proviennent de la coopérative Le Gouessant à laquelle sont en retour fournis les œufs, deux fois par semaine. Un peu comme une sous-traitance. Un choix de l’intégration parfaitement assumé par les éleveurs bio de Saint-Mayeux. « Il nous offre une certaine sécurité financière pour le maintien de l’exploitation », assure Aurore.
Pratique
Ferme d’Autrefois, lieu-dit Le Clos à Saint-Mayeux.
Commandes au 02 96 26 30 53 ou au 06 99 77 15 01.
Par e-mail : lafermedautrefois@orange.fr