L’ART DE BRÛLER LE BOIS
Brûler le bois pour faire ressortir son côté esthétique à la fois moderne et original… Installé à Moréac, l’artisan-designer Guillaume Talmont, popularise avec talent et imagination, une technique japonaise ancestrale.
« Dompter les flammes pour sublimer la matière ! » D’un art ancestral né au Japon, il y a plusieurs siècles, Guillaume Talmont en a fait son métier. Depuis maintenant six ans, le jeune quarantenaire, originaire de Moréac, s’est en effet spécialisé dans la technique nippone du Shou Sugi Ban, qui consiste à carboniser la surface du bois. À l’origine, cette technique permettait de protéger naturellement le bois contre les insectes xylophages ou les champignons lignivores, mais également de le rendre plus résistant face aux outrages du temps, le soleil comme la pluie. Ces vertus demeurent intactes, mais aujourd’hui, c’est plus son aspect esthétique qui attire. Dans son atelier installé dans une longère du hameau de Porh Milliério, sur le territoire de sa commune d’origine, l’artisan-designer n’aura guère mis de temps pour faire apprécier son talent. À l’automne dernier, il a même fait l’objet d’un reportage pour une émission consacrée à la maison et diffusée sur une chaîne nationale. Et pourtant, celui qui a travaillé pendant plus de dix ans comme commercial dans la grande distribution, n’aurait pas imaginé une telle reconversion professionnelle. Mais, quand le hasard se conjugue avec l’envie, le champ des possibles s’entrouvre!
L’imagination pour seule limite
Dans un magasin de meubles, alors que sa compagne tombe sous le charme d’un meuble en acier, lui demeure circonspect. « C’est un peu cher non ? Et ça ne doit pas être très difficile à faire », s’avance-t-il. Sa compagne le prend au mot… Il n’a d’autres choix que de s’y coller. Autodidacte et n’ayant même jamais tenu un poste à souder dans les mains, il y parvient. Et le résultat est plus que concluant. Surtout, à un moment où son métier de commercial commence à l’ennuyer, l’opportunité de changer de voie s’impose presque comme une évidence. « Au départ je proposais juste un dessin au client, se souvient-il. Si ça lui convenait, je réalisais la pièce. » Tables, petits mobiliers, luminaires… Les créations de Guillaume Talmont plaisent et surtout se vendent. Très vite, pour atténuer la froideur de l’acier, il compense avec la chaleur du bois. Une nouvelle fois, le hasard va s’en mêler. « J’avais reçu un lot de bois pas très joli pour réaliser un meuble, explique-t-il. J’avais entendu parler de la technique du bois brulé, alors j’ai essayé. » Le résultat dépasse ses espérances. Il pousse ses recherches sur cette technique japonaise, teste différents bois et affine son savoir-faire. « Je travaille essentiellement avec des bois résineux (Douglas, cèdre et mélèze) mais je peux aussi utiliser des essences plus nobles telles que le chêne ou le châtaignier », précise-t-il. Chaque lame est brulée, texturée et stabilisée à la main dans son atelier. Sa maîtrise technique lui permet de proposer une palette de textures, de reflets, et de jeux de lumière uniques et contemporains. Si aujourd’hui la plus grande partie de son activité est concentrée sur des réalisations extérieures (bardages, clôtures, claustras, aménagements paysagers…), il propose également une multitude d’aménagements intérieurs. « Votre imagination sera ma seule limite », sourit-il.
Bois Brûlé Concept
06 80 13 47 12
www.guillaumetalmont.com