Face à la chapelle Notre-Dame de Quelven, à Guern, c’est tout naturellement que ce bistrot familial s’est appelé Aux Anges. Un clin d’œil au pardon religieux qui met en scène un ange pyrophore.

En poussant la porte du café, on bascule dans un lieu empli de chaleur. Le poêle crépite, les grandes tables en bois sont dressées et témoignent des bons gueuletons qui sont partagés ici. Ça tombe bien, la marmite chauffe.

Derrière les fourneaux et son tablier noir, Jean-Marie Le Gagne, 47 ans, bon vivant, est surnommé Big Jim. « Je ne sais pas pourquoi, un jour on m’a appelé comme ça ! », réagit-il. Nombreux s’accordent à dire que c’est pour sa générosité, celle qu’il met dans ses plats. Ancien maître d’hôtel chez Lacombe, employé chez Bocuse, l’homme au sourire franc jouit d’une belle expérience dans la restauration. Passé par Paris, il a monté une affaire dont le concept était simple, un plat à prix unique. Un carton.

Le gras c’est la vie

« Le gras c’est la vie », cette phrase il la répétait à l’envi », se souvient son compère parisien et musicien Lionel Melka. La musique, c’est l’autre passion de Big Jim. Celle qui l’a conduit en Centre Bretagne. Après avoir travaillé aux États-Unis, Jean-Marie se laisse attirer par les notes de jazz du festival de Malguenac.

Inévitablement, il rencontre Francis Beninca, le fondateur des Anges qui avait fait de l’ancien troquet à tiercé du dimanche, un lieu d’échanges culturels. Ouvert depuis 2007, il cherchait un repreneur. Jean-Marie s’y voit, avec Cécile, son ancienne compagne. À eux deux, ils fondent la société « Le gras c’est la vie » et prennent les clés de la boutique en 2012.

Cinq ans plus tard, Les Anges peuvent toujours compter sur son bon samaritain, Big Jim. L’endroit est devenu incontournable.
« Honnêtement on n’a pas besoin de pub », chuchote Cécile qui passe dire bonjour de temps à autre, mais a changé d’orientation professionnelle.

Le hit, c’est le plat des copains. Tous les jeudis, rendez-vous à 20 h, avec au menu un plat unique. Que du bon. Des produits locaux, bio, triés sur le volet. Dans la casserole, des cuisses de poulet marinées avec des épices, du safran, du gingembre, du citron confit et de la nigelle. Original. Le commis de cuisine en pleure, la faute aux oignons.

À 21 h, place à la musique, dans la pièce principale, ou celle consacrée à la scène. Les styles sont hétéroclites, punk, électro, blues touareg, musique traditionnelle bretonne ou irlandaise, il y a en pour tous les goûts, le patron veille à la programmation.

Le reste de la semaine, c’est-à-dire du vendredi au dimanche, l’ardoise affiche trois plats, trois entrées, trois desserts, pour 8 €, 12 € et 5 €. Foie gras, dos de cabillaud, crevettes flambées au pastis, fromage de chèvre rôti au miel… la carte change tout le temps.

« Un canapé dans le fond »

Le credo de Jean-Marie est de réunir les gens autour d’une table et de les voir rester. « C’est mon plaisir. Et s’ils ont trop bu, j’ai un canapé dans le fond, pas question de les laisser repartir.» Il faut dire que l’endroit est un peu isolé et certains clients font de la route pour passer une soirée aux Anges.

Attablé avec un couple de Gallois, Christophe, un habitué, taille le bout de gras. Le Guernate se sent comme à la maison et sa chienne Guinness aussi. « Le rendez-vous du jeudi c’est une évidence », sourit-il. Sa place est réservée d’une semaine à l’autre.

Son voisin de tabouret, venu de Malguenac, ne boude pas son plaisir. Pour sa première soirée, une bière locale à la main, à discuter avec des inconnus, qui ne le seront bientôt plus. Il est aux Anges.

La Programmation

Janvier 

Jeudi 4, Pinc Floyd (irish & celtic musik), Arthur Pinc (guitare) et Ronan Pinc (violon).

Samedi 13, anniversaire des Anges avec Les Canettes Vides (blues), Les Noceurs (rock indé), The Madcaps (rock garage) et DJ le laaard. 

Jeudi 18, LouLou’s Back in town jazz vocal Rennes

Jeudi 25, Compagnie Ça Dénote, récital décadent en la majeur, musique classique et déconnade.

Février 

Jeudi 15, Mazad Cafe avec Alan Madec et Yannick Jory.

Samedi 24, No Tongues c’est quatre instrumentistes d’aujourd’hui qui s’exilent dans un répertoire vocal ancestral.

 

Des artistes qu’on bichonne

Une campagne de financement participatif a été lancée l’été dernier pour acheter le reste de la bâtisse en pierre qui abrite Les Anges. L’objectif est d’y créer des logements pour accueillir les artistes en résidence. Il fallait atteindre la somme de 9 000 €, les comptes ont été clôturés, fin août à 15 000 €. L’achat de la maison est en pourparlers.

Jean-Marie a à cœur de bichonner ses artistes, mais aussi ceux du festival de jazz de Malguenac. Durant les trois jours d’août, il se charge de la popote et propose une cuisine ingénieuse et généreuse.

 

Informations pratiques

Aux Anges, Quelven (Guern). Ouvert du jeudi au samedi de 18 h à 1 h et le dimanche de 12 h à 1 h. Brunch les dimanches, à 17 €.

Plat des copains tous les jeudis, à partir de 20 h. Prix unique : 9 €. Réservation conseillée. Végétariens s’annoncer. 

Capacité 40 couverts, 110 l’été (terrasse). 

Tél. 02 97 27 75 92

Page Facebook : @bistrotconcert.auxanges