« Donner à la nature les moyens d’exprimer son potentiel. » Née de cette idée il y a un peu plus de 20 ans, la société Bio3G de Merdrignac est devenue un acteur incontournable dans son domaine d’activité : la conception, la fabrication et la commercialisation de solutions agronomiques innovantes.
« L’avenir appartient aux audacieux… il appartient à ceux qui cherchent, qui prennent des risques. » La formule pourrait paraître éculée ! Appliquée à Marc Guillermou, créateur de la société Bio3G, il y a un peu plus de deux décennies, elle résume pourtant le parcours professionnel d’un homme qui dirige aujourd’hui une entreprise de 350 salariés.
Lorsqu’en 1997, ce fils d’agriculteur originaire du Finistère et agronome de formation décide de monter son entreprise, la philosophie qu’il souhaite appliquer n’est pas forcément partagée par la majorité du monde agricole. « Je souhaitais offrir aux agriculteurs et aux professionnels des espaces verts, des possibilités pour produire de manière plus écologique et plus respectueuse de l’environnement en limitant l’utilisation des intrants polluants. Le tout en gardant une rentabilité économique », précise-t-il.
Installée dans un petit bureau au cœur du bourg de Merdrignac, l’entreprise va rapidement mettre au point un produit en utilisant le potentiel des déjections animales. « L’objectif est de valoriser le capital agronomique des matières organiques produites sur l’exploitation, explique Pierrick Even, directeur général des ventes de Bio3G. Grâce à leur fort pouvoir asséchant, ces produits permettent non seulement de capter plus d’éléments nutritifs naturellement contenus dans les fumiers et lisiers, mais aussi de limiter les développements bactériens et d’améliorer le confort des animaux. » Le retour sur investissement est double : d’une part sur la valeur agronomique des effluents, et d’autre part sur l’état sanitaire des animaux.
Plus de 30 produits
Fort de ce succès initial, l’entreprise se lance dans le développement d’une gamme de produits visant à optimiser le potentiel des sols et la santé des plantes. Ce sera d’abord le cas avec un activateur des sols : Rhizéos. Plutôt que de « perfuser » le sol et les végétaux d’apports chimiques, il permet de dynamiser la vie du sol et contribue au développement optimal des plantes. Viendront ensuite les stimulateurs de croissance : Isotonic. Ils permettent d’augmenter l’activité photosynthétique des plantes, d’en stimuler le développement racinaire et donc de renforcer leur capacité à se nourrir et se défendre naturellement. Plus récemment, arrive Alternazote. Un produit qui permet d’abaisser de 20 % les quantités d’engrais utilisés tout en conservant les mêmes rendements.
Qu’il s’agisse des sols, des végétaux ou des animaux, l’entreprise affiche aujourd’hui une gamme comprenant une trentaine de produits.
Au fil des ans, ces innovations ont bien évidemment généré un développement constant de la société de Merdrignac. Devenu bien trop petit, le siège initial a été abandonné en 2016. Mais pas question de délocaliser ! L’ancienne gendarmerie de la commune a été réhabilitée et abrite aujourd’hui une cinquantaine de personnes qui travaillent pour les services généraux, la recherche et le développement ou encore la logistique. Les anciens locaux ont toutefois été conservés pour la plateforme téléphonique où travaillent une trentaine de télévendeuses.
Transformer le savoir en savoir-faire
De quelques personnes à la création, les effectifs ont eux-aussi suivi une courbe de croissance particulièrement impressionnante. Dix ans après sa création, Bio3G affichait déjà 120 salariés. Elle en compte aujourd’hui 350 ! Outre une centaine de collaborateurs sur les deux sites de Merdrignac, l’entreprise dispose d’un réseau de 250 commerciaux sur l’ensemble du territoire français bien sûr, mais également en Suisse et en Belgique. « Et ce n’est pas fini, assure Pierrick Even. L’an passé nous avons créé une cinquantaine d’emplois. À plus ou moins brève échéance, nous avons la possibilité d’en embaucher encore plus de 150. » Une politique d’embauche qui se double d’une volonté constante de formation pour transformer le savoir en savoir-faire. « Tous les ans, nous investissons plus de 5 % de notre masse salariale en formation, explique le responsable. Notre approche est basée sur l’évolution du savoir-faire de nos hommes, du tout nouveau au plus ancien, en passant par les dirigeants et les cadres, qui passent tous minimum un jour par mois, en interne ou en externe. »
Pour s’adapter aux particularités technologiques des produits qu’elle conçoit et qu’elle fabrique, la société Bio3G a rapidement fait le choix d’investir dans un outil industriel performant. Dès 2006, une première usine est implantée à Salindres, dans le Gard. Dix ans plus tard, une seconde unité de production est ouverte à Chacé, dans le Maine-et-Loire. Au total ces deux unités comptent aujourd’hui une trentaine de salariés. « Leur capacité de production importante et leur modernité permettent une forte réactivité et une excellente adaptation à la demande », précise Pierrick Even.
En affichant aujourd’hui un chiffre d’affaires de 41 M€ et une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années, la société Bio3G ne manque pas de perspectives. Elle affronte l’avenir avec audace que le dirigeant et ses équipes vont continuer à conjuguer avec la recherche et la prise de risque !
De 1997 à 2018 en chiffres
De 1 M€ à 41 M€ de chiffre d’affaires.
De 2 000 à 35 000 clients.
De 10 à 350 aventuriers.
De 1 à plus de 30 produits.
De 100 m2 à plus de 20 000 m2 de bureau et d’usine.
De 1 à plus de 10 personnes pour la recherche et développement.
De 1 à plus de 10 formateurs.
D’une offre régionale à une offre internationale.