En quelques années, elle a su séduire le palais des buveurs de bière ! Brassée dans un petit hameau de la commune de Guern depuis 2011, la Saint-Georges, une des rares bières du Centre Bretagne, s’est fait un nom dans l’univers des micro-brasseries bretonnes.
Produire de la bière en plein cœur du Centre Bretagne… C’est le pari lancé, il y a maintenant plus de sept ans, par Jérôme Kuntz. Un projet mûrement réfléchi mais qui laisse tout de même une petite place au hasard ! Dès l’obtention d’un diplôme universitaire de technologie (DUT) en biologie à Colmar, le jeune Alsacien n’a qu’une idée en tête : monter sa micro-brasserie. Pendant six ans, il creuse le projet, concocte des recettes et prospecte pour trouver un lieu d’installation. Les petits boulots alimentaires qu’il enchaîne pendant cette période, le font voyager dans différentes régions du pays. Mais c’est finalement en Centre Bretagne, où il débarque pour travailler comme paysagiste, qu’il décide de se fixer. En 2011, il s’installe dans une petite ferme abandonnée du hameau de Saint-Georges, à Guern, et concrétise enfin son projet de vie professionnel.
« Je n’avais pas beaucoup de fonds pour me lancer et j’ai dû démarrer avec peu de matériel, qui était d’ailleurs souvent d’occasion »,
se souvient-il. Le cœur et l’enthousiasme compensent efficacement ce manque de moyens financiers. L’intégration s’avère plus difficile pour celui qui n’est pas un enfant du pays. « Je n’avais pas de réseau, reconnaît-il. Et c’est d’autant moins facile lorsqu’on lance un nouveau produit. » Mais là encore, les qualité humaines du jeune homme, comme celles plus gustatives de ses bières, vont rapidement lui permettre de s’intégrer dans le paysage local.
Local et bio
Au-delà du projet économique visant à élaborer des bières populaires de qualité, le jeune homme entend s’inscrire dans une démarche plus globale. « Je souhaite être acteur d’une relation de proximité entre producteur et consommateur faite de transparence et d’équité », insiste-t-il.
Forcément adepte des circuits courts et de la culture bio, il souhaite développer une filière cohérente. Pas forcément facile dans un domaine d’activité très industrialisé et dont une partie des matières premières ne sont pas cultivées localement. Il y parvient néanmoins, en partie. Pour l’orge, l’intégralité de la production provient de la ferme d’un agriculteur bio de Malguénac. Le maltage est quant-à-lui assuré par un artisan de Plœuc-sur-lié.
Pour le houblon, c’est forcément plus compliqué. La plus grande partie provient de sa région d’origine et est produite par des fermes alsaciennes conduites et labellisées en agriculture biologique. Une autre, correspondant à environ 15 % de ses besoins, provient de Loire-Atlantique.
Depuis quelques années, Jérôme a toutefois développé sa propre houblonnière. « C’est une variété que je ne trouvais pas en Alsace, précise-t-il. C’est une culture simple mais la récolte est très fastidieuse. » Aujourd’hui, elle assure 5 % de ses besoins.
Sa volonté d’améliorer constamment la gestion des ressources, se traduit également dans le processus de production. La bière est brassée au fourquet (pelle en bois percée). La mise en bouteille, le capsulage, l’étiquetage, sont réalisés à la main sans autres énergies que celle du brasseur. L’eau de brassage provient du réseau d’eau potable et est filtrée sur charbon actif pour éliminer le chlore, les pesticides et autres polluants chimiques. Les drêches (le malt après brassage) servent à nourrir les vaches laitières et poules pondeuses d’une ferme de la commune ; le houblon en sortie d’ébullition, et les levures après fermentation, sont compostés et fertilisent le jardin du brasseur et la houblonnière.
30 000 bouteilles par an
D’une cinquantaine d’hectolitres pour sa première année d’activité, la production des bières Saint-Georges, atteint aujourd’hui 180 hectolitres, soit environ 30 000 bouteilles. Outre deux bières vendues tout au long de l’année, Jérôme propose également des variétés en éditions limitées. « Aujourd’hui, l’idée n’est pas forcément d’augmenter le volume de production, explique le fondateur de la micro-brasserie. Je souhaite plutôt travailler sur la filière brassicole, la récupération des bouteilles après utilisation et sur la qualité de mes bières pour offrir du plaisir aux consommateurs. »
Des consommateurs qui sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à apprécier ses qualités et ses spécificités. En vente directe à la brasserie, elle est également disponible sur de nombreux marchés de producteurs et dans certaines épiceries de la région… et même au bar-resto Aux Anges, à Guern.
À CHACUN SA BIÈRE !
Au fil des années, la gamme des bières proposées par la brasserie s’est étoffée. Deux bières sont disponibles toute l’année :
• la Saint-Georges blonde, parfumée aux arômes fuités, boisés et épicés.
• la Saint-Georges rousse, douce sans être sucrée et à l’amertume équilibrée.
Une demi-douzaine d’autres sont par ailleurs disponibles en éditions limitées :
• la Saint-Georges brune à la robe foncée aux reflets rubis et à la mousse crémeuse.
• la Saint-Georges bière d’automne qui développe des notes tourbées et terreuses.
• la Saint-Georges bière d’été désaltérante aux fines notes florales.
• la Saint-Georges houblon du jardin aux accents de malt, de résine de houblon et d’agrume.
• Aux Anges, une bière blonde aux notes épicées, uniquement disponible dans le bar-resto du même nom, à Guern.
Tarifs à la brasserie : 3 € la bouteille de 50 cl ; 4 € la bouteille de 75 cl.
Pratique
Micro-brasserie Saint-Georges – 11, Saint-Georges – 56310 Guern
02 97 38 16 80 – www.brasseriesaintgeorges.fr – contact@brasseriesaintgeorges.fr
Vente directe à la brasserie le jeudi de 17 h à 19 h.