Frédéric Hurelle a du souffle

Souffleur de verre, Frédéric Hurelle s’est spécialisé dans la création d’enseignes en néon. Une spécificité qui souffre aujourd’hui de la concurrence de la Led et à laquelle celui qui est aussi menuisier-ébéniste, a dû s’adapter.

Une batterie, quelques arcs et plusieurs lancers de pêche accrochés aux mûrs… en entrant dans l’atelier de Frédéric Hurelle, installé à Plouguenast, les passions du quadragénaire s’affichent immédiatement. Musicien, il a été moniteur de tir à l’arc dans un club de vacances et affectionne plus particulièrement la pêche au bar ! Une autre saute aussi rapidement aux yeux du visiteur. Mais cette fois, au-delà d’une passion, c’est aussi son métier : il est souffleur de verre néoniste. « Un métier découvert par hasard et auquel je n’avais jamais pensé », assure-til. C’était au début des années 2000. Originaire du Nord de la France, il s’installe dans une demeure familiale du Finistère Sud. Professionnellement, il souhaite alors s’orienter vers un métier manuel. L’annonce proposant une formation de souffleur de verre, à Inzinzac-Lochrist, opère comme un déclic. Un an plus tard, diplôme en poche, il prend la route de l’Alsace et est embauché dans une entreprise spécialisée, basée à Colmar. Pendant cinq ans, il va souffler du verre, fabriquer et poser des néons. Mais, faute de repreneur, le départ en retraite du gérant se traduit aussi par la mort de l’entreprise.

Doser les gestes et le souffle

C’est le retour vers sa terre d’adoption, la Bretagne. Délaissant pour un temps le verre, il suit une formation de menuisier- ébéniste. Une profession qu’il va exercer pendant un temps dans une entreprise de Langueux, avant qu’elle aussi, ne ferme définitivement ses portes ! Pas question de s’apitoyer sur son sort. En 2009, Frédéric décide de rebondir en créant sa propre entreprise. Ce sera « Brets Néon », du nom d’un hameau de la commune de Plouguenast, où le couple vient d’acquérir une maison et ses dépendances. Avec son souffle et un chalumeau, il façonne les tubes de lumière à l’envie. Des lettres, un logo ou une décoration… ses créations illumineront ensuite les façades des commerces ou des entreprises. « C’est un métier de précision et de dosage, insiste-t-il. Il faut doser les gestes, le souffle et le chalumeau ». S’il contribue à perpétuer la tradition, le néon illumine de moins en moins les centres urbains. « En France, nous sommes aujourd’hui moins de 80 à le travailler », déplore-t-il. La faute à une petite diode qui a cannibalisé le marché : la led. Alors forcément, Frédéric a dû s’adapter et se diversifier. Enseignes lumineuses (ou non !), marquage de véhicules, signalétique… le néoniste est devenu enseigniste et il fabrique désormais une multitude de supports publicitaires. Parallèlement, celui qui est aussi ébéniste restaure, adapte ou fabrique des meubles, à la demande. « Au départ, c’était une activité secondaire, reconnaît- il. Aujourd’hui, elle occupe bien les mois d’hiver ». Si aujourd’hui, le néon n’apparaît plus comme son activité principale, il ne veut pas croire à la mort définitive de ce support passé de mode. « La mode est un éternel recommencement », disait Coco Chanel. Frédéric Hurelle ne demande qu’à y croire.

Brets Néon
La ville es brets – Plouguenast
06 81 41 17 46
Page Facebook : Brets Néon