De dix films projetés en moyenne par semaine actuellement, la programmation du cinéma Le Rex de Pontivy, cinéma indépendant privé, va s’étoffer avec l’ouverture prochaine d’une cinquième salle. En 2015, un record de fréquentation a été enregistré avec 113 000 entrées.

Prochainement au Rex : une cinquième salle de projection ! Les travaux d’extension du cinéma pontivyen devraient démarrer dans le courant de l’été ou à la rentrée de septembre sans entraîner de fermeture, selon les souhaits de Benoit Roué, gérant du multiplexe implanté sur la zone de Saint-Niel. « Si tout va bien, cette cinquième salle de 88 places, ouvrira à la fin de l’année ou au début de l’année 2017 », annonce-t-il.

Les comédies françaises au top

L’extension se situera à l’extrémité droite du cinéma Le Rex. Sa construction s’accompagnera d’un réaménagement du hall d’accueil et du parking ainsi que du remplacement du système de chauffage. 800 000 € sont investis au total dans ce projet, dont l’objectif est « de laisser plus de place à une programmation alternative », explique Benoit Roué. Films d’art et essai ou d’animation pour les jeunes, opéras, ciné-débat, rencontres avec des réalisateurs… devraient ainsi compléter l’offre du Rex.

Une offre déjà bien fournie puisque 150 films sont chaque année à l’affiche du multiplexe pontivyen. Des sorties nationales avec une prédilection pour les comédies françaises de qualité qui semblent répondre le mieux aux goûts de la clientèle locale. Ainsi en 2015, La Famille Bélier (9 000 spectateurs dont 3 000 en 2014), a plus particulièrement reçu ses faveurs, suivi par Les Minions (5 200 spectateurs) et Star Wars VII (6 500 spectateurs, dont 1 500 en 2016).

Fréquentation en hausse 

Le Rex propose aussi une programmation plus thématique dans le cadre de partenariats noués avec les associations et les collectivités locales. En mai dernier, le cinéma pontivyen s’est par exemple inscrit dans les animations proposés par Pontivy Communauté pour la semaine du développement durable en projetant Demain (de Mélanie Laurent et Cyril Dion) ou encore Le potager de mon grand-père (en présence du réalisateur Martin Esposito). L’opération « Les mômes font leur cinéma », qui programme des courts métrages à destination des tout-petits, a aussi trouvé son public.

En dix-sept ans d’existence, la fréquentation du cinéma Le Rex, un des derniers cinémas privés indépendants de Bretagne, n’a cessé d’augmenter. 2015 aura même été une année record avec 113 000 entrées. Soit 5 000 de plus qu’en 2014. « Ce sont nos deux meilleures années depuis l’ouverture du multiplexe. Jusqu’alors nous comptabilisions en moyenne entre 95 000 et 100 000 entrées annuelles », précise Benoit Roué.

On peut sûrement y voir le fruit de choix judicieux dans la gestion du multiplexe. Celui par exemple de conserver tous les emplois, à savoir quatre équivalents temps plein, malgré le passage au tout numérique en 2011. « Les postes ont été redistribués, ce qui a notamment permis d’augmenter le nombre de séances. » Une séance supplémentaire a ainsi été ajoutée par jour, quelle que soit la période de l’année.

En moyenne, ce sont dix films qui sont projetés chaque semaine dans les quatre salles actuelles du Rex, d’une capacité de 720 places assises. Avec l’ouverture de la cinquième salle, le nombre de séances hebdomadaires pourrait passer à 25 séances avec une quinzaine de films au choix. Les cinéphiles pontivyens s’en réjouiront d’avance !

 

Une histoire du cinéma à Pontivy

Le cinéma Le Rex, exploité par un privé mais dont les murs appartenaient à la municipalité, se situait autrefois en centre-ville de Pontivy. En 1991, les parents de Benoit Roué, qui venaient par ailleurs de faire l’acquisition du cinéma de Carnac (également Le Rex), ont racheté l’équipement pontivyen. Leurs enfants étaient chargés d’en assurer la « gérance » : Benoit à Pontivy et sa sœur, Nadine, dans la station balnéaire morbihannaise. De ce qui était alors un job d’été, tous les deux ont fait finalement leur métier. Après avoir travaillé notamment pendant deux ans à l’UGC de Nantes (Saint-Herblain), Benoit Roué est ainsi revenu dans l’affaire familiale avec le projet de création d’un cinéma à Pontivy tel qu’il existe aujourd’hui. Plafonnant à 60 000 entrées en centre-ville, Le Rex a été transféré en 1999 sur la zone d’activité de Saint-Niel.

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Pratique : Ouvert sept jours sur sept.

Tarif plein : 8,50 € ; réduit (étudiants, demandeurs d’emploi…) : 6,50 € ; moins de 14 ans :4 € ; majoration de 2 € sur tous les tarifs pour les films en 3D.

Le mercredi : tarif réduit pour tous ; le dimanche matin : 5 € pour tous.

Abonnement : 62 € les 10 places. 

Programmes au 02 97 25 79 41

Site internet : www.sites.google.com/site/cinerexpontivy

 

3 questions à Benoît Roué, gérant du cinéma Le Rex

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Pour un cinéma indépendant, votre programmation est très commerciale ?

C’est nécessaire ! En tant que privé, nous ne bénéficions pas d’aides ou de subventions. Nous devons donc rester dans une logique d’entreprise. Et puis, nous donnons au public ce qu’il veut voir ! C’est cette programmation commerciale qui nous permet aussi de capter une clientèle au-delà de Pontivy. 

Cela implique de savoir mettre ses goûts personnels de côté ?

C’est bien pour cela que nous investissons dans la construction d’une cinquième salle. Les quatre salles existantes permettent de rentabiliser l’établissement. La cinquième va nous permettre d’oser plus de choses, de nous éclater en terme de programmation. Proposer par exemple davantage de VO, développer les films d’animation jeunesse autres que les grosses productions américaines ou les films art et essai, dont la part représente pour l’instant 1/8e de la programmation et que l’on aimerait porter à 1/5e.

Après un record de fréquentation en 2015, comment s’annonce l’année cinématographique 2016 à Pontivy ?

Elle a plutôt bien démarré. Depuis mai, nous accusons une baisse de rythme et nous serons, jusqu’à la mi-juillet, tributaire de l’Euro 2016. D’ailleurs, tous les distributeurs ont réduit leurs sorties pendant cet événement sportif… Heureusement, quelques « grosses machines » sont attendues pour l’été et l’automne, comme L’Âge de glace 5, Débarquement immédiat (par le réalisateur de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ?) ou encore Brice de Nice 3, avec Jean Dujardin, qui devraient bien fonctionner auprès de notre public.

sites.google.com/site/cinerexpontivy/