Premier volet d’une nouvelle série sur les cinémas du Centre Bretagne, avec Le Club de Locminé. Associatif depuis 1992, il est le premier cinéma mono-écran du Morbihan avec plus de 30 000 entrées par an.
Au cinéma Le Club de Locminé aussi, la sortie du nouveau Star Wars, « Le Réveil de la force », a créé l’événement. Casque bien vissé sur la tête, plastron et large cape noire sur les épaules, Emmanuel Le Roux, directeur, n’a pas hésité, pour l’occasion, à endosser le costume de Dark Vador. « Nous ne pouvions pas passer à côté, c’était important de l’avoir à l’affiche même si c’est le genre de film qui correspond moins à notre public, davantage familial », observe celui qui ne s’attendait donc pas à voir le 7e opus de la saga intersidérale détrôner les Minions et leurs 2 259 entrées réalisées l’été dernier, à la tête du box-office 2015 du cinéma locminois.
Vingt bénévoles en renfort
Avec plus de 30 000 entrées enregistrées par an, 33 000 en 2015, Le Club est le premier cinéma mono-écran du Morbihan en terme de fréquentation. Associatif depuis 1992, il a vu « son activité particulièrement progresser au cours des quinze dernières années », mesure Emmanuel Le Roux, directeur depuis 2001.
La réfection totale en 2005 de son unique salle, d’une capacité de 216 places, le passage à la projection numérique en 2010, « qui a apporté plus de souplesse dans la programmation et permet de proposer jusqu’à sept films la même semaine », ont contribué à booster l’attractivité du cinéma locminois.
Mais sa force, ce sont surtout ces bénévoles dont l’équipe n’a cessé de s’étoffer. Ils sont aujourd’hui une vingtaine à seconder Emmanuel Le Roux. La plus jeune, Léa, a 16 ans, le plus âgé, Roger, 88 ans. Plus que de simples figurants, ces bénévoles jouent un rôle principal dans le bon fonctionnement du cinéma. « Un planning est établi chaque mois et selon leur disponibilité, ils assurent l’accueil à la caisse, la vente de confiseries, la surveillance de la salle. Sans eux, on ne pourrait pas programmer autant de séances à la semaine et le nombre d’entrées serait diminué par deux », note Emmanuel Le Roux.
En son absence, les plus jeunes se chargent même de la projection des films. À l’image de Louis, 20 ans, bénévole depuis quatre ans. « Je suis d’abord venu par curiosité, je voulais découvrir les coulisses du cinéma. Et aussi pour le contact humain », raconte le jeune homme. « Nous nous entendons tous très bien, nous avons même noué des liens en dehors du cinéma », renchérit Dominique. Habituée à tenir la caisse, cette quinquagénaire est une figure bien connue par les inconditionnels des séances du samedi.
Esprit cinéma de quartier
Car Le Club peut aussi compter sur la fidélité des cinéphiles locminois. « Certains viennent toutes les semaines », fait remarquer Emmanuel Le Roux. Marie, jeune maman de 37 ans, apprécie quant à elle « la convivialité de la salle et l’esprit cinéma de quartier » du Club. « Rien à voir avec l’anonymat des grands complexes des villes », compare celle qui vient dès qu’elle le peut avec ses trois enfants. Ce jour-là, c’est pour son aîné adolescent qu’elle réservait des places pour « le Réveil de la force ». « C’est quand même super de pouvoir voir Star Wars sur grand écran, un samedi soir en campagne ! ».
3 question à Emmanuel Le Roux, directeur du Club à Locminé
Combien de films sont à l’affiche chaque année au cinéma Le Club ?
Nous programmons 250 films différents chaque année. Durant une semaine type, on propose en moyenne 18 séances, jusqu’à 24 pendant les vacances scolaires. Comme la programmation est établie sur un mois, cela laisse le temps aux spectateurs de venir voir les films sur un rythme plus tranquille, de planifier à l’avance leur sortie « cinéma ».
Comment choisissez-vous les films que vous programmez ?
Nous travaillons avec un programmateur nantais qui nous aide dans nos choix. Mais, l’idée, c’est de bien connaître son public et d’être à l’écoute des avis des spectateurs. À Locminé, où le public est très familial et très peu étudiant, un film comme La famille Bélier aura plus de succès que Star Wars ou le dernier James Bond. Même s’il n’est pas question d’en faire l’impasse. L’avantage d’être indépendant, c’est qu’on est moins soumis à la pression des distributeurs.
Le club est aussi classé « art et essai » et a le label Jeune public ?
Les séances d’art et essai sont programmées le jeudi et nous avons un public pour. Cela nous oblige à aller chercher des films plus exigeants, qui représentent 30 % de notre programmation. Pour les enfants aussi, nous nous efforçons de travailler sur la découverte, notamment dans le cadre du festival Cinéfilous et Cie qui se tient en novembre et pendant lequel nous avons des semaines très complètes.