Un bon goût de liberté

Depuis plus de sept ans, Véronique et Romain Silvem élèvent des porcs en liberté et en plein air. Commercialisés à la ferme et sur les marchés de la région, côtes, rôtis ou encore charcuteries font le bonheur des amateurs de bons cochons.

Lorsqu’ils ont débarqué au Port de Kermain, dans la commune de Saint-Guen, Véronique et Romain Silvem auraient pu passer pour des illuminés en quête d’authenticité. Leur idée : de l’écopâturage avec des cochons, aurait même pu générer sourires et sarcasmes. Plus qu’une idée, une philosophie : « arrêter de perdre sa vie pour essayer de la gagner. » Originaire de La Hague, Romain avait débuté sa carrière professionnelle dans le bâtiment. Née à Belle-Île-en- Mer, Véronique confectionnait des bijoux. Ni l’un, ni l’autre n’était issu d’une famille de paysans et, jusqu’à présent, leur quotidien était bien plus tourné vers la mer que vers la terre ! Qu’importe, Romain décroche son brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole et le couple s’installe en 2015.

Qualité gustative incontestable

« Paysans sans terre », comme ils aiment à le rappeler, Véronique et Romain démarrent tout de même leur élevage de porcs blancs de l’Ouest. Entretien des bandes enherbés, nettoyage des sous-bois ou encore défonçage des pâtures… le cochon rend aussi service aux agriculteurs qui n’hésitent pas à mettre des terres à la disposition des éleveurs. Pour la nourriture, ils pratiquent le glanage moderne… « Nous leur donnons des aliments de récupération tels que des céréales cuites, des légumes ou encore du petit lait de chèvre », précise Romain. Lancé modestement, avec deux bêtes seulement, l’élevage va se développer au fil des années. Aujourd’hui, ils produisent près de 80 cochons par an. Jusqu’en 2019, deux truies et son verrat malicieusement baptisé « Bayer », assuraient le renouvellement du cheptel. Depuis, il est majoritairement composé de porcelets achetés puis engraissés pendant une dizaine de mois. Chaque semaine, le rituel est identique. Le porc emmené la veille, « pour éviter tout stress », est abattu le lundi, à Quintin. Une fois récupéré, le cochon est découpé et transformé dans le labo, le jeudi. Les vendredis, à Mûr-de-Bretagne, et les samedis, à Loudéac, c’est jour de marché. Bien nourris et élevés au grand air, les porcs de Kermain bénéficient d’une qualité gustative incontestable. Entièrement faite maison, la charcuterie est garantie sans sel nitrité, sans OGM, ni enzymes chimiques. Si la réussite est incontestable, le couple envisage pourtant de mettre un terme à son élevage en plein air. « Avec les normes liées à la peste porcine, c’est devenu trop compliqué », assure Romain. Pas question pour autant d’arrêter la production. « Nous avons trouvé une stabulation et nous allons désormais produire du porc sur paille, poursuit-il. Mais toujours avec la même exigence de respect du bien-être de l’animal. Chacun disposera d’une surface de cinq m2, contre moins d’un m2 dans les élevages conventionnels. » Parallèlement, le couple envisage de diversifier aussi sa production. D’ici quelque temps, le boeuf et le mouton pourraient faire leur apparition sur l’étal de l’éleveur-boucher-charcutier de Saint- Guen.

Au Port de kermain
Saint-Guen
06 09 56 17 73
Vente à la ferme