De la bière, un gîte et des balades à dos d’âne… À l’éco-auberge de l’Âne Brasseur, située à Saint-Aignan, en bordure du lac de Guerlédan, on veut faire partager des plaisirs simples. De leurs passions, Solène Barreau et Raphaël Landreau, ont fait un projet de vie.

Un projet de vie autour de convictions bien affirmées ! Lorsqu’en 2011, Solène Barreau et Raphaël Landreau rachètent une ferme située en bordure du lac de Guerlédan, dans la commune de Saint-Aignan, leur projet professionnel vise d’abord à développer des valeurs qui leurs sont chères : le respect de l’environnement, le partage et la découverte. Ils n’y étaient pas forcément destinés ! 

Deux ans plus tôt, à la sortie de l’école, ces deux ingénieurs environnement entrent en effet dans le monde professionnel par celui de l’industrie. « J’étais chargé de la gestion environnementale d’une menuiserie de la région nantaise », précise Raphaël. L’enthousiasme des jeunes diplômés se transforme rapidement en désillusion. Le couple souhaite en effet se réorienter vers une approche plus naturelle de l’environnement. Oui, mais dans quel domaine ? 

Amateur de bonnes bières et brasseur à ses heures, Raphaël a envie de créer et de distribuer un produit qui lui ressemble. Passionnée de randonnée et d’animaux, Solène souhaite professionnaliser ses passions. 

 Brassage au feu de bois 

C’est à Saint-Aignan, où ils rachètent une ferme située en bordure du lac, que leurs projets vont prendre corps. En même temps qu’ils réhabilitent un corps de ferme pour le transformer en gîte étape, le couple s’initie au métier de brasseur. « Il n’y avait pas de formation à l’époque, nous avons dû apprendre en faisant, reconnaît, le jeune homme. Comme beaucoup de brasseurs, nous avons commencé à le faire dans la cuisine. » Ils expérimentent, testent, goûtent et font goûter. 

Lorsqu’en 2013, ils s’équipent d’un matériel professionnel et d’un brassin permettant de produire 500 litres de bière par semaine, les recettes sont déjà prêtes et la production peut démarrer. En respectant tout de même un diction de la profession : « En hiver, brasse qui veut ; en été brasse qui peut ». « En effet, d’octobre à mars, les micro-organismes de l’air sont moins nombreux, ce qui facilite les opérations de nettoyage et de désinfection », explique Raphaël. Le reste de l’année, le couple s’occupe plus spécifiquement des activités touristiques qu’il propose.

Le procédé de fabrication reste très artisanal. Les bières ne sont ni filtrées ni pasteurisées, afin d’en garder tous les intérêts gustatifs et nutritionnels. Pour s’intégrer dans la démarche environnementale de l’ensemble du gîte, le brassage se fait même au feu de bois.

Une démarche globale qui aurait dû amener les brasseurs à utiliser les circuits courts et à estampiller leurs bières d’un label bio. « Notre objectif était de travailler avec des producteurs locaux, mais cela ne devait pas se faire au détriment de la qualité », assure Raphaël. S’agissant du houblon, il n’a pourtant pas eu d’autre choix que de se fournir auprès d’une coopérative d’Alsace. Pour ce qui est de l’orge, les essais avec des productions de la région n’ont, pour l’instant, pas été concluants. Ils suivent les initiatives locales et ne désespèrent pas de pouvoir travailler un jour avec les producteurs de la région.

Même difficulté pour trouver des matières premières de qualité, ce qui les a obligés à renoncer au bio. Dans un premier temps au moins ! Car s’il s’avère toujours extrêmement difficile de trouver du houblon bio, l’Âne Brasseur utilise en revanche du malt bio pour la quasi totalité de sa production. Un grand pas vers l’adéquation totale entre les valeurs du couple et sa production de bière artisanale.

 

Un âne porte-bagage

Une envie de randonner autrement ? L’éco-auberge de l’Âne Brasseur propose de partir à la découverte du pays de Guerlédan, accompagné d’un âne. Intelligent et attachant, ce porteur de bagages est aussi un compagnon idéal qui égayera une randonnée pas comme les autres. « Avant le départ, nous familiarisons les randonneurs avec les animaux, explique Solène. Il n’y a rien de compliqué et les balades se sont toujours très bien passées. » Muni de cartes, c’est ensuite au randonneur d’écrire son aventure originale.

Plusieurs formules sont proposées : balade à la demi-journée, à la journée ou sur plusieurs jours.

Six bières à la carte

L’Âne Brasseur propose six bières différentes : quatre régulières et deux irrégulières. Dans la première catégorie, deux sont travaillées sur le malt. Il s’agit de l’Exploratrice (5 % d’alcool) et de la Grande exploratrice (9 %). Des bières brunes et rondes, au goût sucré et caramélisé. Les deux autres sont travaillées sur le houblon : la Voyageuse (7 % ), et la Petite voyageuse (3,5 %). Ces bières blondes développent un côté aromatique mais également une amertume.

Ces quatre bières sont vendues 4,50 €, la bouteille de 75 cl ; 3,50 €, la bouteille de 50 cl. Les bouteilles sont consignées et reprises 0,10 €.

Dans la seconde catégorie on retrouve la Gouez (« sauvage » en breton), issue d’une longue maturation avec un cocktail de ferments divers. Assemblée en fût de chêne, elle développe des arômes bien différents de ceux des bières classiques.

Enfin, chaque année, le brasseur propose une bière baptisée l’Indécise. Comme son nom l’indique elle varie selon l’inspiration du créateur.

Toutes ces bières sont vendues à la ferme mais également chez Tradi Breizh (Pontivy), la biscuiterie de Guerlédan (Mûr-de-Bretagne) et Merlin les pieds dans l’eau (Saint-Aignan).

Pratique

L’éco-auberge de l’Âne Brasseur

Lan Guilloux – 56480 Saint-Aignan

02 56 62 61 03

www.anebrasseur.fr