Ils sont un bon moyen de faire vivre les villages. C’est aux commerces de proximité en zone rurale que ce nouveau numéro d’Ici et Là s’intéresse. Des boulangeries, des épiceries, des restaurants ou bars-tabac, dont le maintien est favorisé par des plans d’actions portés par les trois communauté de communes du Centre Bretagne. Tour d’horizon.
Boulangerie, boucherie-charcuterie, épicerie, bar-tabac… et souvent un peu tout cela à la fois. Les commerces de proximité, aussi dit de quotidienneté car les consommateurs sont susceptibles d’y faire des achats quotidiens ou du moins très fréquents, protègent l’âme de nos villages. Empêchent de les voir devenir de simples cités-dortoirs, aident à lutter contre une certaine désertification rurale. C’est incontestable.
Les « bourgs » de Bretagne sont plutôt bien lotis. Selon une étude publiée par l’INSEE en 2010, la région était alors la mieux équipée en commerces de proximité, avec seulement 4 % de sa population rurale qui n’en disposait pas dans sa commune.
Pas simple pour autant de maintenir une activité commerciale en zone rurale. Un départ en retraite qui s’annonce et c’est la crainte de voir un rideau se baisser définitivement. Cela a bien failli être le cas pour l’épicerie de Kergrist, reprise « in-extremis »
par une habitante de la commune.
À Moustoir-Ac, c’est aujourd’hui grâce à la mobilisation des bénévoles d’une association que les habitants peuvent encore se fournir en pain, avec l’accord de la municipalité.
Des élus forcement sensibles
Des plans d’actions sont ainsi mis en place par les élus pour encourager leur création ou leur pérennité. Plus particulièrement par les communautés de communes à qui revient la compétence du développement économique des territoires.
Dans le territoire de Pontivy Communauté, une aide financière est adressée aux commerces, hors ville de Pontivy. Pour tout investissement égal ou supérieur à 10 000 €, la collectivité propose ainsi une aide de 20 % de l’investissement (acquisition des murs et fonds commerciaux, travaux immobiliers, matériels, mises aux normes…), plafonnée à 5 000 € par projet. Le dispositif existe depuis deux ans et quatre projets en ont déjà profité. Deux nouveaux dossiers sont à l’étude.
Dans le territoire de Centre Morbihan Communauté, l’installation est favorisée à travers la location de locaux à tarifs préférentiels. Cinq commerces occupent ainsi des bâtiments dont les murs appartiennent à la communauté de communes.
Enfin à Loudéac Communauté, la politique menée par l’ancienne Cidéral devrait perdurer. Elle consiste, pour le dernier commerce d’un centre-bourg, à racheter le bâtiment, investir dans des travaux de rénovation et l’achat de matériel, avant de le louer, là aussi, à loyer modéré. Sur son territoire, Loudéac Communauté est ainsi propriétaire des murs de six commerces. À l’image du restaurant Le Quill’oust, au Quillio ou de La Boutique, à Plumieux, devenue une vraie petite entreprise.
Preuve qu’avec motivation, pugnacité et imagination, les commerces ruraux peuvent aussi être des affaires qui roulent… Comme au restaurant Merlin les pieds dans l’eau à Saint-Aignan ou encore au Bar des sports à Plumelin.
Épicerie « Chez Chrystelle » à Kergrist : « J’ai réfléchi pendant six mois avant de me décider »
Tenue par Marie-Christine Lorillec pendant près de 40 ans, l’épicerie-dépôt de pain de Kergrist a bien failli baisser définitivement le rideau, faute de repreneur. Chrystelle Collin, habitante du bourg et elle-même cliente, s’est finalement lancée dans l’aventure, en juin 2016. Interview.
Dans quel contexte avez-vous repris l’épicerie – dépôt de pain de Kergrist ?
Marie-Christine Lorillec voulait faire valoir ses droits à la retraite mais ne trouvait pas de repreneur. Cela faisait plus de deux ans qu’elle essayait de vendre et elle s’était donné six derniers mois avant de fermer définitivement la boutique, racheteur ou pas… Avec mon mari, nous nous sommes installés il y a quatre ans dans le bourg de Kergrist et étions des clients de l’épicerie. C’est par hasard, en discutant avec Marie-Christine, que nous avons appris son souhait de vendre. En tant qu’habitants, la fermeture de l’épicerie nous concernait. De mon côté, après douze ans comme responsable de rayon d’un magasin de bricolage, j’envisageais de quitter mon travail. L’idée de la racheter est donc ainsi née tout simplement. J’ai réfléchi pendant six mois à la viabilité du projet, avant de me décider…
Quel était votre projet en reprenant l’épicerie ?
La volonté première était de continuer ce que faisait Marie-Christine et dont tout le monde était content : un dépôt de pain et une petite épicerie pour le dépannage. J’ai élargi l’offre avec un service de rôtisserie le dimanche matin. Mon objectif était aussi de proposer davantage de produits locaux. Ainsi, j’ai rentré en rayon les conserves de viandes de Martine et Jacques Le Clere de Saint-Gonnery, le gâteau breton de Christophe Coho, artisan boulanger à Arzano (Finistère). Pour Noël et Pâques, les clients ont pu trouver les chocolats d’Au Saint-Honoré de Frédéric Noré, artisan chocolatier à Loudéac et, depuis peu, des galettes de pomme de terre de Fanny Le Goff, de Neulliac. La rôtisserie (tous les dimanches) propose des poulets fermiers bretons accompagnés de pommes de terre issues de l’exploitation des Roses, à Neulliac.
De quelles aides avez-vous bénéficié et comment vous ont-elles servi ?
J’ai reçu des subventions de la part de Pontivy Communauté, de la Région, une aide européenne (en cours) et un prêt d’honneur remboursable, de Pontivy Initiative. Ces aides ont été nécessaires pour investir dans du matériel : vitrines réfrigérées, appareil à rôtisserie… Elles ont aussi permis les travaux de réfection de l’épicerie. La mairie nous a été d’un grand soutien et notamment pour trouver les différentes aides et démarches.
Quel bilan tirez-vous de votre première année d’activité ?
C’est un bon démarrage. Le bilan comptable est satisfaisant et équivalent à celui que Marie-Christine réalisait. C’était le premier objectif que je m’étais fixé. Évidemment, l’idée est de voir progresser le chiffre d’affaires à court terme.
Pratique : « Chez Chrystelle »,
10, rue de la Paix à Kergrist – 02 97 39 63 45
Ouvert le mardi, mercredi et jeudi de 7 h 45 à 13 h 30 et de 16 h à 19 h ; le samedi de 7 h 45 à 13 h 30 ; le dimanche de 7 h 45 à 13 h.
À Moustoir-Ac, un dépôt de pain bénévole
Depuis mars et suite à la fermeture de la boulangerie, l’association Multiservices gère bénévolement un dépôt de pain provisoire. Le flux de clients montre que ce service est attendu de la population. La municipalité, elle, travaille à favoriser l’implantation pérenne d’un nouvel artisan.
À Moustoir-Ac, tous les jours depuis le mois de mars, « on vient chercher le pain à Dédé ». Dédé ? André Le Texier, le boulanger du Fournil Chapel ar Nevez, de la commune voisine de La Chapelle-Neuve, et qui a accepté de fournir un dépôt de pain atypique. Celui-ci est en effet installé dans une maison attenante à la chapelle et est géré par les bénévoles de l’association Multiservices.
Après la fermeture définitive de la boulangerie du bourg, début mars, ces derniers ont en effet proposé de prendre le relais. Le maire Benoît Rolland a donné son accord : « c’est indispensable pour une commune de 1 900 habitants, comme Moustoir-Ac, de pouvoir proposer ce service à la population », estime-t-il.
La moitié du volume d’activité d’une boulangerie
Et il ne s’agit pas là d’un simple dépannage. Les bénévoles de l’association Multiservices se mobilisent pour faire fonctionner le dépôt de pain, sur des horaires classiques de boulangerie, du mardi matin au dimanche midi. Derrière le comptoir provisoire, le choix est varié tant en pain qu’en viennoiseries. Preuve que la demande existe,
« André Le Texier dit réaliser en volume, la moitié de l’activité d’une boulangerie normale », rapporte Benoît Rolland. « Et pourtant, le bouche à oreille ne s’est pas encore bien mis en place ».
Pour le maire de Moustoir-Ac, cette solution ne peut être que provisoire. La municipalité travaille ainsi, en lien avec Centre Morbihan Communauté, à l’implantation pérenne d’un boulanger dans la commune. « C’est aussi à nous, en tant qu’élus, de créer les conditions adéquates à la stabilité et à la rentabilité des commerces de proximité dans nos petites communes », souligne Benoît Rolland. En l’occurrence, les élus de Moustoir-Ac étudient la possibilité de
« monter une boulangerie de toutes pièces dans un endroit vide. Les murs seraient publics et l’artisan en serait le locataire ». Comme c’est le cas pour André Le Texier, dont les murs de son Fournil Chapel ar Nevez appartiennent à la communauté de communes.
À Moustoir-Ac, l’endroit serait déjà repéré. Il se situerait près du futur espace scolaire, dans le centre bourg. À terme, ce sont 220 enfants qui y seront accueillis tous les jours. Un flux prometteur pour la boulangerie voisine. Avis aux intéressés !
Pratique : Dépôt de pain
24, place Sainte-Barbe à Moustoir-Ac.
Ouvert de 7 h 30 à 13 h et de 15 h 30 à 19 h, du mardi au dimanche midi.
Le Quill’Oust au Quillio: « les habitants jouent le jeu »
Contraction du nom de la commune et de la rivière qui la traverse, le Quill’Oust est aujourd’hui le dernier commerce du Quillio. Depuis près de trois ans, ce bar-restaurant est dirigé par un couple de Normands : Frédéric et Nathalie Noé.
Situé en bordure de la route départementale qui traverse la commune du Quillio, le Quill’Oust est aujourd’hui une table bien connue des ouvriers du Centre Bretagne. Chaque jour, ils sont en effet plus d’une quarantaine à y déguster le menu du jour proposé par la maison et composé d’un buffet d’entrées, de trois plats au choix, d’un fromage et d’un dessert, au prix de 11,50 €, boisson comprise…
Il y a quelques années pourtant, l’établissement a bien failli disparaître avec le départ des propriétaires. C’était en 2003. Comme elle l’avait déjà fait dans d’autres communes du territoire, la Cidéral décide alors d’acheter le bâtiment. Depuis, en plus d’une décennie, plusieurs locataires vont s’y succéder.
Lorsqu’en 2014, les restaurateurs décident de cesser leur activité, un nouvel appel d’offres est lancé. Installé à Conches-en-Ouche, dans l’Eure, Frédéric Noé prend connaissance de cette offre sur internet. Obligé de mettre un terme à son activité de charpentier pour raison médicale, il souhaite se reconvertir dans un métier liée à sa formation de base : la cuisine. Il ne connaît pas le Centre Bretagne mais lors d’une visite effectuée au mois d’avril 2014, le projet le séduit immédiatement. Les élus aussi !
Après plusieurs entretiens, il est choisi parmi plusieurs candidats.
Pas le temps de rêver ! Il faut rapidement faire les valises pour ouvrir avant le début de l’été. « Ma femme Nathalie était aide-soignante en Normandie et elle a dû effectuer son préavis avant de me rejoindre », se souvient Frédéric. Dès le 6 juin, il est pourtant en cuisine pour l’ouverture du restaurant. Sa sœur lui donne en coup de main en salle. « Le démarrage a été assez rapide et nous avons très vite atteint une vitesse de croisière avec plus d’une quarantaine de couverts par jour », précise le restaurateur.
Troisième anniversaire
Les nouveaux commerçants s’intègrent rapidement dans le paysage local et les habitants jouent le jeu. Le bar bien sûr, mais également les repas pour les groupes organisés sur commande, ont rapidement fait de l’établissement, un lieu de convivialité prisé. Et un commerce de proximité apprécié par les habitants qui peuvent bénéficier d’un dépôt de pain ou de la vente de pizzas à emporter, le mardi soir et le vendredi soir.
D’ici quelques semaines, Frédéric et Nathalie Noé fêteront le troisième anniversaire de leur installation dans la commune du Quillio…
Un premier bail en quelque sorte et qu’ils entendent bien prolonger !
Pratique : Le Quill’Oust
1, route départmentale au Quillio – 02 56 17 91 73 ou 06 12 97 36 77.
Restaurant ouvert le midi du lundi au vendredi. Le soir et le week-end, sur réservation.
La Boutique, à Plumieux : « une belle aventure humaine… »
Janvier 2009 : Plumieux perdait son unique commerce de proximité. Trois mois plus tard, avec la volonté d’habitants et d’élus, La Boutique ouvrait ses portes dans un local de 18 m2. Aujourd’hui, c’est une entreprise rentable, gérée par Martine Le Huidoux et Pascale Limoux.
On trouve de tout à La Boutique de Plumieux. Et plus particulièrement, « deux jolies filles », s’amusent Martine Le Huidoux et Pascale Limoux. Le ton est donné, c’est dans une ambiance bon enfant que ces deux dames entendent accueillir leur clientèle. Et cela fait huit ans que cela dure !
Le 31 janvier 2009, l’unique épicerie-charcuterie de Plumieux ferme le rideau… sans crier gare. Une poignée d’habitants et d’élus se mobilisent alors et créent une association afin de rouvrir au plus vite un commerce de proximité. La première « Boutique » ouvre ses portes dans un local de 18 m² en mars 2009. Martine et Pascale sont déjà de l’aventure. Martine comme vendeuse ; Pascale, dont le mari Roland est charcutier, comme bénévole.
Dans un bâtiment loué à la Cidéral
Huit ans plus tard, La Boutique est installée dans un local tout neuf de 400 m², dont 100 m² de surface de vente, loué à la Cidéral. D’abord associative, puis coopérative, La Boutique est aujourd’hui une Sarl dirigée par Martine et Pascale. À elles deux, elles assurent toutes les fonctions inhérentes à un commerce : depuis l’approvisionnement des rayons jusqu’à l’exercice comptable en passant par la vente et la fabrication d’une charcuterie-maison. Une charcuterie qui a d’ailleurs décroché en 2013, le premier prix du concours national organisé par l’Union des charcutiers-traiteurs des Côtes d’Armor, dans la catégorie saucisse.
« Roland nous a tout appris », confie Martine. « En particulier le respect de la matière première, le goût du travail bien fait, à partir d’un produit naturel, sans conservateur, ni colorant. Dans notre charcuterie, on y met du sel, du poivre, du persil frais, des petits oignons qu’on fait revenir… », donne à savourer la commerçante. Pascale, elle, assure en plus le service traiteur, l’autre point fort de La Boutique. « Je cuisine selon l’inspiration et la disponibilité des produits. Nous préparons toujours au minimum deux repas par semaine. »
Un service de livraison à domicile sur toute la France et sous température contrôlée vient même d’être mis en place.
À Plumieux, La Boutique a largement dépassé son rôle de simple dépannage… Pour autant, elle veut garder son identité de commerce de proximité. Plutôt que de passer en franchise, Martine et Pascale ont préféré rester indépendantes, notamment pour garder la liberté de choisir leurs fournisseurs. Les petits producteurs locaux sont privilégiés.
En huit ans, cette épicerie-charcuterie a su fidéliser une vraie clientèle, et pas seulement communale. Aujourd’hui, La Boutique est une entreprise rentable qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 360 000 €. Mais au-delà du bilan financier, le moteur de Martine et Pascale reste l’humain. « Si ça marche, c’est parce que La Boutique est avant tout une belle aventure humaine. »
Pratique : La Boutique
10 bis, place Saint Mioc à Plumieux – 02 96 25 51 18 – sarllaboutique@hotmail.fr
Ouvert du mardi au samedi de 9 h à 13 h et de 15 h à 19 h ; le dimanche, de 9 h à 12 h 30.
Merlin les pieds dans l’eau à Saint-Aignan : « une belle renaissance »
Christophe, Mark et Erik sont propriétaires depuis 14 ans du fonds de commerce comprenant le restaurant Merlin les pieds dans l’eau, le camping et l’espace ludique situés à l’anse de Sordan, dans la commune de Saint-Aignan. Divers travaux ont été réalisés pour améliorer le site et accroître sa fréquentation.
Une brume printanière flotte sur le lac de Guerlédan. À l’anse de Sordan, la vue depuis la terrasse du restaurant Merlin les pieds dans l’eau invite à la contemplation. En ce début avril, la saison 2017 vient de démarrer, en toute quiétude. Tout au long de l’été, le site s’animera à la faveur du passage des randonneurs, du séjour des campeurs, des rires des baigneurs…
« C’est un cadre de vie que l’on a choisi. On s’est battu pour rester ici », confie Christophe, cogérant, avec Mark et Erik, à la fois du restaurant, du camping et de l’espace de location de pédalos, canoës, bateaux électriques, attenant. Si ces trois associés sont propriétaires du fonds de commerce, les bâtiments eux, restent la propriété de Pontivy Communauté.
Christophe, Mark et Erik ont beaucoup investi pour remettre en état les lieux et accroître sa fréquentation. Pontivy communauté a aidé, en finançant notamment tout ce qui a concerné le gros œuvre. Ainsi, au fil des ans, le restaurant a été réaménagé pour accueillir à la fois repas de particuliers et de groupes, le camping amélioré, la plage agrandie. Plus récemment, en 2014, trois chambres d’hôtes ont été réhabilitées et un toit ouvrant installé sur la terrasse du restaurant. La carte elle aussi a évolué d’une cuisine traditionnelle vers le bio qui privilégie les produits locaux. Pour offrir un service supplémentaire à toute heure, un « comptoir – plage » proposant snack et glace, a même été lancé en 2015.
Fonctionnant de mi-mars à la Toussaint, le site emploie cinq personnes, dont deux extras. L’été, au plus fort de l’activité, six saisonniers renforcent cet effectif.
Améliorer l’accueil des groupes
« Nous avons mis du temps mais nous avons su fidéliser une vraie clientèle constituée à la fois de locaux, de vacanciers et de randonneurs de plus en plus nombreux », se satisfait Christophe. Les gérants de Merlin les pieds dans l’eau se sont plus particulièrement spécialisés dans l’accueil des groupes, envers lesquels ils veulent poursuivre leurs efforts. Après l’aménagement d’une salle dédiée dans le restaurant (80 places) et de la terrasse qui peut leur être réservée pour organiser des événements familiaux ou professionnels, Mark et Erik aimeraient booster leur capacité d’hébergement. « Notre projet serait, pour cela, d’installer des mobil-home dans le camping. »
Affaire à suivre…
Pratique : Merlin les pieds dans l’eau
Anse de Sordan à Saint-Aignan
02 97 27 52 36 / info@restaurant-merlin.fr
Restaurant ouvert du mardi au samedi pour le déjeuner,
du vendredi au dimanche pour le déjeuner et le dîner ;
tous les jours et tous les soirs pendant l’été.
Plats du jour, pizzas maison, formule terroir à partir de 14,50 €.
Au bar des sports de Plumelin : « ici, tout le monde se dit bonjour ! »
« Allez au Bar des sports de Plumelin, vous verrez un commerce de proximité, qui a su fidéliser une clientèle. Il y a de l’ambiance et de la vie dans ce bar. » L’incitation était intrigante. La rédaction d’Ici et Là a voulu vérifier sur place. Rencontre avec Anne-Marie, gérante depuis 13 ans, et quelques habitués.
Au mur, un grand tableau reprend tous les classements de foot, du championnat de L1 à celui de D4. Une affiche plus modeste, donne les résultats du concours de cartes 2016-2017 organisé par la maison. La télévision retransmet une compétition de billard presque dans l’indifférence générale. Tout autour du comptoir, les discussions vont bon train. Au Bar des sports de Plumelin, son ballon de rouge ou son demi de bière à portée de main, on parle « bâtiment », on parle « chasse », on parle « fléchettes »…
« C’est le petit bar de Bretagne qui marche le mieux en campagne », assure Alain. « Il n’y a qu’à compter le nombre de voitures qui sont garées devant tous les jours », insiste celui qui est habitué à y passer à la sortie du travail et qui n’oublie pas, en entrant, de saluer chacun des présents. Une poignée de main aux hommes, la bise à Martine, serveuse qui officie derrière le bar.
Une ambiance toujours conviviale
« Tout le monde se dit bonjour, ici … C’est comme ca ! », lance Anne-Marie Gauthier qui, depuis 13 ans, tient l’endroit en location-gérance. Murs et fonds de commerce appartiennent toujours à la famille Le Bellego. Ici avant, c’était « Chez Ninie », surnom d’Eugénie, l’ancienne patronne qui a tenu le bar pendant 38 ans et vit toujours à quelques mètres.
Ce jour-là, Eugénie est d’ailleurs de passage au bar, accompagnée de Jacky et Josette, ses voisins. Jacky est le président du Plumelin sport, le club de foot local, dont le Bar des sports est un sponsor et aussi un peu le QG. « L’ambiance est toujours conviviale dans ce bar. En particulier, le dimanche, quand les jeunes sortent du foot. Si en plus ils ont gagné… ». On imagine bien oui.
Les lundis et vendredis soirs, ce sont les joueurs de fléchettes qui investissent la salle. Au concours de cartes hivernal succède l’été celui de boules bretonnes. Des animations qui ont largement contribué à fidéliser une « clientèle familiale, constituée d’hommes comme de femmes, de tous âges », décrit Anne-Marie. Une gérante qui ne compte pas non plus ses heures pour faire tourner son « zinc ». Le Bar des sports est ouvert six jours sur sept, sans interruption de 10 h à 1 h (maximum). « Pour faire vivre un commerce de proximité, il faut aussi savoir s’investir et montrer une certaine forme de stabilité », observe Anne-Marie.
Quartier de Kerfouchec, à Plumelin, ses efforts payent. Son sourire et sa bonne humeur aussi. « Si on vient, c’est aussi parce que la patronne est sympa », souligne Jérôme, grand gaillard amateur de fléchettes, encore en tenue de chantier. « Sinon, on irait voir ailleurs. » Tout simplement…
Pratique : Bar des sports »
Kerfouchec, à Plumelin.
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10 h à 1 h du matin.