Loin des idées reçues, la population du Centre Bretagne augmente. Entre 2013 et 2019, avec une progression stabilisée à 1%, le territoire affiche aujourd’hui une population légèrement supérieure à 140 000 habitants. Si elle a progressé moins vite que lors de la période précédente, cette croissance continue depuis plusieurs décennies, demeure un atout pour le développement du territoire.

Près de 3 355 000 ! C’est le nombre d’habitants que comptait la Bretagne, au 1er janvier dernier. Un chiffre en décalage de trois ans et qui correspond en fait au recensement effectué en 2019 par l’Insee. Les méthodes de calcul associées à l’effet de la crise sanitaire, imposent de comparer ce chiffre de 2019 avec celui de 2013 pour obtenir une tendance solide sur l’évolution de la population. Sur ces six années, au total, on dénombre 96 000 habitants de plus dans la région que lors du recensement de 2013. Cela représente une hausse annuelle de 0,5 % en moyenne. Ce chiffre peut paraître faible, et il est en diminution par rapport à la période précédente (2007-2012), où la population avait alors enregistré une augmentation constante d’environ 0,7% par an. Pour autant, la région progresse un peu plus vite qu’au niveau national, puisque la population augmente de 0,4% chaque année sur l’ensemble de la France.

Un atout pour le territoire

Cela n’a bien évidemment pas toujours été le cas. Dans la première moitié du XXe siècle, les guerres et l’exode rural ont engendré une baisse constante de la population bretonne. À partir des années 50 toutefois, une lente montée s’est amorcée. Régulière elle est néanmoins restée modérée et il a fallu attendre 1975, pour que la Bretagne retrouve une population équivalente à celle qu’elle comptait en 1911 : 2,6 millions d’habitants.

Au fil des décennies de la seconde moitié du siècle dernier, l’effet conjugué de la natalité et de l’immigration, a accéléré l’accroissement de la population. Une dynamique qui s’est encore renforcée depuis la fin des années 90. Elle ne s’est pas affaiblit depuis et la Bretagne a passé le cap des 3 millions d’habitants en 2003. Devenue particulièrement attractive, elle enregistre aujourd’hui l’une des plus fortes croissances de la métropole.

La région de Loudéac-Pontivy n’échappe pas au phénomène puisque les zones de croissance démographique s’étendent désormais aussi aux terres les plus rurales du coeur de la région. Il y a un peu plus de dix ans, une étude réalisée par les conseils de développement des pays de Pontivy et du Centre Bretagne, révélait que « le secteur Pontivy-Loudéac est l’un des seuls à avoir résisté à l’érosion démographique de la Bretagne intérieure ». En effet, entre 1962 et 2005, la population de cette aire géographique est restée globalement stable. Forcément, comme à l’échelle régionale, le territoire a néanmoins connu des phases contrastées, au cours de cette période. Après une baisse notable dans les années 60, un retournement de tendance s’opère à la fin de la décennie. Jusqu’au début des années 80, le territoire renoue avec la croissance démographique, grâce notamment à un solde migratoire qui redevient positif. Cette embellie correspond à une période faste sur le plan économique. Lors des deux décennies suivantes (1982-1999), le cumul des soldes migratoires et naturels, négatifs ou nuls, se traduit par une nouvelle baisse de la population.

Mais, depuis 1999, le territoire connaît un indiscutable retournement de tendance. Les chiffres du recensement de la population, publié par l’Insee, au mois de janvier dernier, semblent d’ailleurs le confirmer puisque la population des pays de Pontivy et du Centre Bretagne a dépassé le seuil des 140 000 habitants. Si ici comme ailleurs, la tendance au vieillissement de la population se confirme, son accroissement apparaît néanmoins comme un élément très positif pour le développement du territoire.


D’une commune à l’autre

UNE SITUATION CONTRASTÉE

Entre 2013 et 2019, la population a globalement progressé dans le Centre Bretagne. Pour autant, l’augmentation d’environ 1 % a été moins importante que lors de la période précédente (2007-2012), où elle avait progressé de près de 4 %. Si la situation apparaît contrastée selon les communes, la population du Centre Bretagne dépasse aujourd’hui les 140 000 habitants.

Le Centre Bretagne, un territoire rural ! C’est une évidence. Près de 50 % des 83 communes qui composent les pays de Pontivy et du Centre Bretagne, comptent en effet moins de 1 000 habitants. Et dans cette catégorie, 19 des 41 communes affichent même moins de 500 habitants. La strate des communes dont la population est comprise entre 1 000 et 2 000 habitants est également particulièrement bien représentée. On en compte en effet 21, soit un peu plus de 25 % du total. La troisième catégorie, celle des communes qui comptabilisent une population comprise entre 2 000 et 5 000 habitants, représente quant-à-elle, près de 20 % du total, soit 15 communes. Enfin, sur l’ensemble du territoire, on compte trois communes de plus de 5 000 habitants (Pontivy, Loudéac et Baud), auquel il convient d’ajouter Le Mené, cas particulier né en 2016 de la fusion de sept communes du secteur de Collinée.

Entre 2007 et 2012, le territoire avait gagné près de 5 000 habitants, en passant d’un peu moins de 135 000 à un peu plus de 139 000. Pendant la période 2013-2019, la progression a été moins importante pour s’établir à environ 1 %. Pour autant, la population du Centre Bretagne a pour la première fois passé la barre des 140 000 habitants.

Cette évolution cache bien évidemment des disparités entre les communes. Si 38 communes enregistrent une progression (supérieure à 6 % pour dix d’entre-elles), 40 communes doivent composer avec une baisse du nombre de leurs habitants. Enfin, cinq communes n’ont pas enregistré la moindre variation entre ces deux dates. Mais qu’en sera-t-il de cette disparité dans les années qui viennent ? L’épidémie qui s’est abattue sur le pays en 2020 semble aussi avoir eu des effets sur la démographie du territoire. Dans le Centre Bretagne, cela faisait en effet longtemps que le marché immobilier n’avait pas été aussi florissant. Reste que pour savoir si la notable hausse du nombre des transactions immobilières se traduira par une hausse de la population, il faudra encore patienter jusqu’aux prochains recensements !

Comment s’effectue le recensement ?

Chaque année, au 1er janvier, l’Insee, livre les derniers chiffres de la population française. Mais attention, le chiffre officiel 2022, correspond en fait à la population mesurée ou estimée, au 1er janvier 2019. Car en effet, le mode calcul a été modifié. Institué en 1801, le recensement s’est d’abord déroulé tous les cinq ans, jusqu’en 1936. De 1946 à 1999, les intervalles intercensitaires ont varié de six à neuf ans. Depuis janvier 2004, le comptage traditionnel a été remplacé par des enquêtes de recensement annuelles. Les communes de moins de 10 000 habitants continuent d’être recensées exhaustivement, comme lors des précédents recensements mais, désormais une fois tous les cinq ans. Les communes de 10 000 habitants ou plus font, quant à elles, l’objet d’une enquête annuelle auprès d’un échantillon de 8 % de la population, dispersé sur l’ensemble de leur territoire. Après une année 2021 sans collecte de renseignements en raison de l’épidémie de Covid-19,