Les communautés de commune en première ligne
Qu’il s’agisse du mode de collecte ou de la facturation, les communautés de communes du Centre Bretagne ont fait des choix différents pour assurer une compétence d’importance : la gestion des ordures ménagères. Mais toutes sont confrontées à la même problématique : développer le tri pour tenter de maîtriser les coûts de traitement.
« Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas « . L’idée a beau être séduisante, sa mise en oeuvre n’est pas forcément aisée. Chaque année, les communautés de communes du Centre Bretagne (Loudéac Communauté, Pontivy Communauté et Centre Morbihan Communauté), doivent assurer la collecte de milliers de tonnes d’ordures ménagères, d’emballages, de verres ou encore de papiers. Pour y faire face, chacune a mis en place une organisation spécifique. Toutes font aujourd’hui porter leur effort sur le développement de la collecte sélective pour tenter de limiter les effets de l’augmentation des coûts de traitement. Une politique qui porte ses fruits mais qui a tout de même obligé les élus à augmenter notablement la facture pour ce service à la population.
Une collecte individuelle harmonisée
Collecte individuelle hebdomadaire, collecte individuelle bimensuelle, collecte collective… Depuis quelques années, l’agrandissement de la collectivité et l’arrivée de nouvelles communautés de communes faisaient coexister différents modes de collecte des ordures ménagères sur le territoire de Loudéac Communauté. Une volonté d’harmoniser le service, d’améliorer l’image du territoire et bien évidemment de favoriser le tri sélectif a incité les élus à mettre en place un nouveau système de collecte, assurée par le groupe privé Brangeon, à partir du début de l’année 2020.
C’est le choix des bacs individuels qui a finalement été arrêté. « Le choix de l’autonomie et de la responsabilisation des habitants », assure Yvon Le Jan, vice-président chargé de la valorisation et du traitement des déchets. Concrètement, chaque foyer s’est vu attribuer deux bacs pucés : un pour les ordures ménagères et un bac jaune pour le tri sélectif. Leur taille est conditionnée à la composition du foyer : 120 litres, pour une ou deux personnes ; 240 litres, pour trois à cinq personnes ; 360 litres pour six personnes et plus.
Lancée en janvier 2020, la distribution de 52 000 conteneurs auprès de 26 000 foyers, a forcément été perturbée par le premier confinement décrété à la mi-mars. « La mise en place a été difficile à gérer, reconnaît Yvon Le Jan. Malgré l’ouverture d’une plateforme téléphonique, les moyens déployés n’ont pas été suffisants ». S’il concède une mauvaise communication et des erreurs de distribution, l’élu affirme que les dysfonctionnements initiaux sont réparés au cas par cas. Les chiffres lui donnent d’ailleurs raison. De près de 9 200 tonnes en 2019, le volume des ordures ménagères est passé à 8 800 tonnes en 2020. Une évolution qui se confirme puisque pour les six premiers mois de l’année 2021, on enregistre encore une baisse de 18 %. Parallèlement, le volume des déchets triés augmente. De moins de 3 000 tonnes en 2019, il a atteint 3 160 tonnes en 2020.
Si les habitants de Loudéac Communauté trient mieux et plus leurs déchets, les coûts de transport et de traitement ne cessent pourtant d’augmenter. Pour y faire face, la collectivité qui est dans l’obligation d’équilibrer ce budget annexe a dû se résoudre à une augmentation de 20 % du montant de la redevance. Annuellement, elle est de 175 €, pour un foyer d’une à deux personnes ; de 235 €, pour un foyer de trois à cinq personnes et de 295 €, pour un foyer de six personnes et plus.
Développer le geste de tri
« Le bac à couvercle jaune, c’est les emballages ménagers et rien que les emballages ». Le message a beau être simple, le vice-président à la collecte, la valorisation et la prévention des déchets de Pontivy Communauté, Joël Marivain, reconnaît qu’il n’est « pas forcément bien intégré par la population ». Certes, depuis la mise en place expérimentale des poubelles jaunes en 2011, puis la généralisation du dispositif sur l’ensemble du territoire en 2015, le tonnage collecté dans les bacs jaunes n’a cessé d’augmenter. En 2020, il s’établissait à 5 700 tonnes, soit une augmentation de 11 % par rapport à l’année précédente. Les chiffres pourraient apparaître encourageants, sauf que la quantité n’est pas forcément synonyme de qualité ! La part des refus de tri, c’est-à-dire les déchets déposés dans les bacs jaunes et qui ne devraient pas l’être, est de plus en plus importante. Des erreurs de tri qui coûtent cher et diminuent les recettes générées par la collecte sélective.
S’agissant des ordures ménagères, la collectivité a fait le choix de l’apport volontaire dans des bacs situés sur des points de regroupements et collectés une fois par semaine. Dans le centre touristique de la ville de Pontivy, la collecte en porte à- porte a été abandonnée, il y a quelques années, et remplacée par un apport volontaire dans des colonnes enterrées. Initialement, les habitants devaient se munir d’une carte pour pouvoir y déposer leurs déchets. La mise en oeuvre de ce dispositif s’est avérée compliquée et il a finalement été abandonné, mais sera toutefois expérimenté dans trois centres bourgs ruraux.
La généralisation des bacs jaunes, alliée à la présence de colonnes pour les journaux et papiers et pour les verres, a naturellement généré une baisse du tonnage des ordures ménagères résiduelles. « L’an passé elle s’établissait à 8 600 tonnes, précise Joël Marivain. Chaque année, nous enregistrons une baisse du volume de 2 à 4 %. » Mais ici comme ailleurs, l’implication grandissante de la population dans l’effort de tri et de recyclage n’a pas été suffisante pour équilibrer financièrement un service qui coûte de plus en plus cher. Après une baisse en 2012, les élus communautaires ont voté une augmentation de 10 % de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (Teom), pour 2022. Une taxe qui n’est pas liée à la composition du foyer mais qui est calculée en fonction de la valeur locative de l’habitation. Son montant annuel oscille aujourd’hui entre 0 et 750 €.
Vers une redevance incitative
Expérimenté dans la commune de Pluméliau à partir de la fin de l’année 2016, le système de collecte des ordures ménagères a été progressivement généralisé sur l’ensemble du territoire de la communauté de communes. « Nous avons opté pour la mise en place de points d’apports volontaires », explique Charles Boulouard, vice-président de Centre Morbihan Communauté, chargé de la gestion des déchets. Des points de regroupement ont été installés dans les 18 communes du territoire. Tous ces points comprennent un bac pour les ordures ménagères, auquel est adjoint, dans un point sur deux, un bac pour les emballages et les papiers ou un bac pour les verres. Pour ces conteneurs de tri, l’accès est libre et les déchets recyclables peuvent être déposés en vrac. Pour les bacs d’ordures ménagères en revanche, les utilisateurs doivent se munir d’une carte d’accès pour déverrouiller le bac pour y déposer des sacs de 50 litres.
« Des ambassadeurs ont été chargés de distribuer ces cartes dans tous les foyers en porte à porte », précise l’élu. Jusqu’en 2023, il n’y aura pas de lien entre l’utilisation de la carte et la facturation. Elle demeure fixée en fonction de la composition du foyer. Stable pendant dix ans, la redevance a enregistré une augmentation de 23 % en 2021. Pour une personne seule, elle est ainsi passée de 89 € à 105 €, par an ; pour un ménage de deux personnes et plus, de 172 € à 214 €. « À partir de 2023, nous mettrons en place une tarification incitative, explique Charles Boulouard. La redevance sera composée d’une partie fixe et d’une partie variable qui dépendra du nombre de dépôts dans les bacs. Nous pensons que cette formule est la mieux adaptée aux territoires ruraux. »
Mis en place progressivement, ce nouveau système a permis de diminuer notablement le volume des ordures ménagères. De 8 150 en 2017, le tonnage d’ordures ménagères est en effet tombé à 6 158 en 2020. Parallèlement, les quantités d’emballages triés ont augmenté de près de 40 %. Le tonnage de verre est ainsi passé de 1 964 tonnes en 2017, à 2 340 l’an passé. Celui des emballages, de 965 tonnes, il y a quatre ans, à 1 661, en 2020.
« Nous sommes conscients des efforts demandés à la population et des contraintes que cela peut générer, reconnaît le vice-président. Mais le coût de traitement des déchets est de plus en plus élevé et nous sommes dans l’obligation d’équilibrer notre budget. »
Traitement et valorisation
DEUX SYNDICATS, UNE MÊME VOCATION
Si la collecte des ordures ménagères demeure l’une des compétences des communautés de communes, le tri, le traitement et la valorisation de ces déchets est assuré par des structures à vocation unique. Dans la partie nord du Morbihan, c’est le SITTOM-MI ; dans la partie centrale des Côtes-d’Armor, c’est KERVAL.
SIT TOM-MI
Derrière un sigle qui peut apparaître énigmatique ce Syndicat Intercommunal pour le Transfert et le Traitement des 0rdures Ménagères du Morbihan Intérieur, participe activement à la vie quotidienne des habitants de la partie nord du Morbihan. Créé en 1988, il regroupe aujourd’hui cinq communautés de communes (Roi Morvan Communauté, Pontivy Communauté, Centre Morbihan Communauté, Ploërmel Communauté et De l’Oust à Brocéliande Communauté), soit un total de 105 communes et 180 000 habitants. Une fois collectés, les déchets vont prendre deux chemins différents, selon qu’ils soient triés ou non. Les ordures ménagères résiduelles sont directement acheminées vers l’unité de valorisation énergétique de Pontivy. Mise en service en 1990, cet équipement permet d’incinérer chaque année, près de 27 000 tonnes de déchets. Pour être importante, sa capacité demeure insuffisante pour traiter la totalité des déchets produite sur le territoire, environ 31 300 tonnes (soit 168 kg par an et par habitant). Le surplus est, pour l’essentiel, acheminé vers un centre d’enfouissement, en Mayenne.
Dès l’origine, l’usine a été conçue pour valoriser l’énergie produite par l’incinération des déchets. Le dispositif permet en effet de produire de la vapeur : environ 2,5 tonnes de vapeur par tonne d’ordures ménagères. Chaque année, environ 50 000 Mwh de vapeur, soit l’équivalent en chauffage de 3 000 foyers, sont ainsi vendus aux industriels voisins. Après incinération des sous-produits sont également récupérés : 800 tonnes de ferrailles sont évacuées et valorisées dans la filière métallurgique ; près de 3 700 tonnes de mâchefer sont par ailleurs utilisées, notamment en souscouche routière, par une entreprise locale de travaux publics. S’agissant de la collecte sélective, les déchets prennent également deux chemins différents. Le verre, près de 9 300 tonnes l’an passé (soit 50 kg par an et par habitant), est vendu à une entreprise spécialisée et basée en Charente. L’autre partie des déchets recyclables, c’est-à-dire les emballages et journaux/ magazines (9 900 tonnes en 2020, soit 53 kg par an et par habitant), sont acheminés vers le centre de tri de Ploufragan pour une partie, et vers l’établissement Paprec, à Le Rheu, pour l’autre.
KERVAL CENTRE ARMOR
Né en janvier 2014, cet acteur majeur dans la gestion des déchets ménagers, s’est en fait substitué à différentes structures déjà présentes sur le territoire. Dès 1997, trois syndicats chargés du traitement des ordures ménagères (le SMICTOM des Châtelets, le SMICTOM du Penthièvre Mené et le SMITOM de Launay-Lantic), avaient déjà décidé de s’associer dans la réalisation d’un outil commun dédié au tri de leurs collectes sélectives. Cette entente avait donné naissance à une nouvelle installation de traitement : le centre de tri Généris, ainsi qu’à une nouvelle entité le SMETTRAL. Il y a sept ans, cette dernière et les trois autres syndicats ont franchi un nouveau pas dans la construction d’une coopération intercommunale renforcée avec la fusion de ces quatre collectivités sous une seule bannière. Aujourd’hui KERVAL regroupe cinq communautés de communes (Smitom Launay-Lantic, Saint-Brieuc Armor Agglomération, Loudéac Communauté, Lamballe terre et Mer et le secteur de Matignon de Dinan Agglomération), soit un total de 151 communes et 320 000 habitants.
Dès l’origine, KERVAL s’est fixé comme maître mot : la valorisation des 200 000 tonnes de déchets collectés chaque année. Une valorisation maximum des déchets qui s’appuie notamment sur cinq unités industrielles de traitement faisant appel aux dernières technologies de pointe :
• Opérationnelle depuis 40 ans, l’unité de valorisation énergétique de Planguenoual permet d’incinérer chaque année, 42 000 tonnes d’ordures ménagères. La combustion génère une production d’électricité revendue et renvoyée sur le réseau.
• L’unité de valorisation organique de Lantic s’est notablement modernisée depuis sa création, en 1980. Les 14 000 tonnes de déchets traitées annuellement sont transformées en un compost à vocation principalement agricole.
• Le centre de tri Généris (lire pages 12 et 13).
• Créée en 2014, l’unité de tri et de valorisation Ti Valo, à Ploufragan, permet de traiter les encombrants déposés dans les déchetteries ainsi que les refus de tri et de compostage.
• L’installation de stockage des déchets non dangereux de Lantic. D’une capacité annuelle de 12 000 tonnes, ce centre permet de stocker les déchets ultimes et ceux qui ne peuvent être valorisés. Pour l’avenir, l’objectif demeure de faire en sorte que les déchets ménagers permettent la création durable d’emplois et deviennent les futures ressources du territoire, qu’ils soient recyclés ou transformés en énergie.
Centre de tri Généris
Un déchet à l’entrée, un produit à la sortie !
À Ploufragan, le centre de tri Généris traite annuellement 32 000 tonnes d’emballages, de papiers et de cartons. Les déchets qui y entrent deviennent des matières premières à la sortie. Elles seront ensuite valorisées et recyclées.
Trier les déchets ménagers pour recycler ceux qui peuvent être valorisés… Telle est la fonction du centre de tri Généris, basé à Ploufragan et géré par le groupe Suez pour le compte du syndicat Kerval Centre Armor. Mis en service en 2001, il a depuis été régulièrement modernisé. Ce fût notamment le cas en 2013, avec une refonte complète du process qui a permis de doubler la capacité de tri du centre. Aujourd’hui, cet outil industriel de dernière génération trie chaque année 32 000 tonnes d’emballages, de papiers et de cartons. Un peu plus des deux tiers proviennent des poubelles jaunes collectées sur le territoire de Kerval Amor Centre. Le reste est acheminé par des collectivités extérieures, dont le syndicat du Morbihan intérieur, pour près de 1 000 tonnes. « Si le tonnage peut paraître important, il ne représente toutefois que 10 % du total des déchets ménagers collectés chaque année par le syndicat costarmoricain », précise Jean-Benoît Orveillon, membre du comité de direction de Kerval. Chaque jour, un défilé permanent de camion poubelles prend le chemin du site installé dans l’agglomération de Saint- Brieuc. Une fois pesée, la cargaison est déchargée dans la fosse de réception. Stockés dans ce hall, ils sont ensuite récupérés à l’aide d’un chargeur et déposés dans l’ouvreur de sac qui sert également d’alimentateur. C’est le début du cycle de tri.

La machine et l’homme
Toute la première partie de ce cycle de tri est automatisée. Une fois dans l’ouvreuse de sacs, les déchets sont dirigés vers un décartonneur qui permet d’éliminer les gros objets (carton, bidon, bâche…). Le reste du flux est ensuite acheminé vers un trommel, une sorte de grosse lessiveuse cylindrique de huit mètres de long, qui sépare les produits selon leur dimension. Les gros et plats sont dirigés vers la ligne de tri des papiers- cartons, les plus petits vers un crible balistique. Il s’agit d’une sorte de plaque vibrante inclinée qui va permettre de séparer les déchets selon leur forme : les corps plats d’un côté, les corps creux de l’autre. Un système de tri optique va ensuite permettre de trier les déchets en fonction de leur nature (plastiques, aluminium…), et les diriger vers différents tapis. À ce stade du processus, le tri est déjà très précis. Pour autant, une dernière étape va permettre de vérifier la qualité du flux et extraire les dernières impuretés. Et cette fois, il s’agit d’une intervention réalisée manuellement en cabine par les agents. « Les 65 agents du centre de tri Généris sont rapides et précis, assure Olivier Le Moing, animateur Kerval. Ils sont formés pour éviter les erreurs, source de refus. »
15 % à 20 % de refus de tri
Le tri s’achève, place désormais au conditionnement. Une fois contrôlés, les matériaux sont stockés dans des alvéoles spécifiques avant d’être convoyés vers la dernière machine du centre, la presse à balles. Des balles dont le poids peut osciller de plus d’une tonne pour les cartons à 400 kg pour les plastiques (soit tout de même l’équivalent de 10 000 bouteilles écrasées). Les balles sont ensuite stockées et prêtes à partir vers les usines de valorisation dédiées à chacune des matières. Qu’il s’agisse des papiers, des cartons, des plastiques ou encore des métaux… 13 types de matières secondaires sortent du centre de tri. Certes, la décision des pouvoirs publics d’étendre la consigne de tri à tous les emballages plastiques, y compris les pots de yaourt ou films alimentaires, simplifie le travail de tri des citoyens. En bout de chaîne, il rend en revanche de plus en plus complexe celui des centres de tri. « Pour faire face à l’augmentation constante de la diversité des déchets à traiter, nous courons après la technologie pour stabiliser les performances », explique Jean-Benoît Orveillon. Une difficulté à laquelle vient s’ajouter l’augmentation constante des refus de tri. Piles, batteries, claviers d’ordinateur ou encore vaisselles… ces déchets qui n’ont pourtant rien à faire dans les poubelles jaunes, atteignent aujourd’hui entre 15 % et 20 % du volume total traité au centre de tri. Au-delà des coûts supplémentaires qu’ils génèrent, ces refus de tri peuvent aussi dégrader la qualité des produits sortants… et forcément sur le prix de revente des matériaux sur un marché particulièrement volatil qui évolue constamment en fonction de l’offre et de la demande.


Un pôle de sensibilisation

Le centre de tri Généris développe une politique de sensibilisation auprès du public intéressé par la thématique des déchets. Ouvert aux particuliers comme aux scolaires, le centre a ainsi accueilli plus de 2 000 visiteurs l’an passé.
Des animations avec ateliers et une visite au coeur du process industriel de l’usine du centre de tri, sont proposées par les animateurs.
Les visites sont gratuites mais une inscription est nécessaire.
Kerval Centre Armor
ZI des Châtelets – Rue du Boisillon – Ploufragan
02 96 52 00 02
Economie circulaire
Faire du déchet une ressource
« Les déchets des uns deviendront les ressources des autres. » Tel est l’objectif du programme de développement de l’économie circulaire mis en place par les communautés de communes du Morbihan intérieur. Sur le territoire de Pontivy Communauté, des actions seront bientôt lancées.
L’économie circulaire, vous connaissez ? Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), « l’économie circulaire est un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en permettant le bien-être des individus. » Lauréat d’un appel à projet lancé par cette agence, les communautés de communes du Morbihan intérieur se sont engagées pour mettre en oeuvre un programme baptisé « Territoire Économe en Ressources » et visant à intégrer l’économie circulaire dans leur fonctionnement. Pontivy Communauté fait partie de celles-là.
Des actions concrètes
Lancé au début de l’année et piloté par Solenn Le Rouzic, chargée de projet, ce programme va s’étendre sur trois années. Après l’établissement d’un diagnostic permettant d’identifier les principales ressources du territoire, un programme d’actions a été arrêté. Il va s’articuler autour de cinq grandes thématiques : la biomasse, le réemploi des matériaux, les entreprises, le tourisme et les événements. « Notre rôle va être d’informer, d’inciter puis d’accompagner, les particuliers comme les professionnels, vers une démarche favorisant le réemploi des matériaux et des objets », explique Solenn Le Rouzic. Pour chaque thématique, des programmes d’actions sont d’ailleurs déjà dans les cartons. S’agissant de la biomasse, par exemple, il s’agit d’inciter les producteurs de tontes de pelouse à les déposer directement chez les agriculteurs méthaniseurs ou encore d’expérimenter la collecte des biodéchets alimentaires en points d’apport volontaire… Dans un autre domaine, l’idée est de récupérer les matériaux de construction avant qu’ils ne soient jetés par les professionnels et de les proposer à la vente dans une matériauthèque. « Les déchets issus d’une fin de chantier de construction peuvent trouver preneur localement, assure la chargée de projet. Réutiliser les déchets, c’est réduire les coûts de traitement, développer les circuits courts et donner un sens à son activité.» Porteurs d’avenir, ces projets menés dans le cadre de ce programme « Territoire Économe en Ressources », devront nécessairement susciter l’adhésion des acteurs du territoire pour se concrétiser. Mais si le déchet devient finalement une ressource… Ça vaut le coup d’essayer !