Gausson, 700 âmes, village au bâti traditionnel bordé de champs, à 15 minutes de Loudéac et 25 de Saint-Brieuc. Une commune qui a compté jusqu’à 2 000 habitants et tire aujourd’hui sa force de sa jeunesse.

C’est une petite commune, certes, mais une commune jeune. À ce jour deux écoles existent, l’une privée, l’autre publique. À la rentrée 2018 elles fusionneront pour accueillir une soixantaine d’élèves. Un beau signe de vitalité pour Gausson qui prévoit également de mettre en place une classe de maternelle et injectera 150 000 € pour qu’elle soit mise à niveau et reliée au même bâtiment que l’école.

Le maire, Guy Le Helloco, ne cache pas sa volonté d’investir dans la jeunesse. L’an passé, quelque 250 000 € ont été dépensés par la commune, notamment avec l’arrivée d’une garderie-cantine et la rénovation du foyer des jeunes. « Il y a une salle avec vidéoprojection, un espace cuisine et de quoi se réunir à 60-70 personnes. C’est un véritable partenariat car les jeunes se sont chargés des peintures et de l’aménagement »,
s’enthousiasme l’édile, qui se fait appeler Guy, plutôt que monsieur le maire.

La campagne pour tous les âges

Il est Gaussonais 100 % pur souche, il est y né, il y a grandi et il y habite toujours. Indécrottable de sa campagne chérie, à 73 printemps, et avec un mandat qu’il exerce depuis 29 ans, il concède parfois passer plus pour un gendarme que pour un maire. « J’ai déjà été appelé parce qu’il y avait des gamins sur un toit, on a tous fait des bêtises », sourit-il.

Bienveillant envers ses concitoyens, il prône la vie à la campagne, celle avec les prés et les vaches. D’ailleurs sur les 1 850 ha
que compte la commune, on recense 20 exploitations laitières et d’élevage. Des fermes qui accueillent les scolaires, pour des sorties pédagogiques.

« Nous avons un lien social très fort », poursuit l’élu qui pointe le seul commerce de Gausson, Chez l’Ami, comme un lieu névralgique. Bar-tabac, dépôt de pain, épicerie, jeux et repas à emporter, cette enseigne multiservices a remplacé une boulangerie et un bar-tabac.

Une fontaine qui guérit les enfants

En face de Chez l’Ami, l’église Saint-Étienne appartenant autrefois au marquis de La Fayette, qui l’a vendue, au même titre que d’autres terres bretonnes, pour financer son expédition en Amérique. Si l’édifice a un aspect plutôt contemporain, c’est parce que son clocher qui penchait a été reconstruit en béton dans les années 1950.

La chapelle Saint-Nicolas datée du XVIe est remarquable par son vitrail et la fontaine Saint-Avit, en granite. Réputée jadis pour guérir les maladies infantiles. On raconte des miracles comme cet enfant de Basse Bretagne, qui, déjà âgé n’avait jamais marché, et qui baigné dans l’eau de la fontaine, fit ses premiers pas. Aujourd’hui, le pardon, animé par la paroisse, intervient chaque dimanche qui suit le 9 mai et se termine par une bénédiction des enfants.

Les petits Gaussonais ont de quoi se dégourdir les pattes. Entre le rallye-vélo relancé par le dynamique foyer des jeunes et l’espace multisports inauguré il y a un an, ils en ont du vent dans les mollets.

3 questions au Maire, Guy Le Helloco

Vice-président de la communauté de communes, en charge de l’urbanisme et de l’habitat, Guy Le Helloco a également occupé le poste de conseiller général du canton de Plouguenast de 1994 à 2008 et en a été vice-président de 1998 à 2001. Il a aussi été président de la Cideral (Communauté intercommunale pour le développement de la région et des agglomérations de Loudéac), de 2001 à 2017.

Comment se portent l’économie et l’urbanisme de Gausson ?

À Gausson nous n’avons pas cherché à développer de zone artisanale. Le développement économique c’est la compétence de l’intercommunalité. Nous avons des exploitations laitières et porcines, ainsi qu’un artisan menuisier.

Le village a une bonne situation géographique par rapport à Loudéac et Saint-Brieuc, donc on mise là-dessus. Il n’y a plus de terrains à vendre. Dans le bourg il y a deux maisons à acheter et nous préparons la sortie d’une dizaine de lots à construire, trois sont déjà réservés. Le lotissement ainsi que les deux lotissements existants seront d’ailleurs équipés d’un éclairage autonome, c’est-à-dire avec des panneaux solaires.

Des panneaux solaires c’est plutôt innovant pour une petite commune ?

Oui, on remplace progressivement les anciens lampadaires. L’énergie solaire est performante, même s’il n’y a pas beaucoup de soleil. Gausson a été précurseur dans d’autres domaines. Nous étions l’une des premières communes à ouvrir une agence postale communale. C’était il y a exactement 19 ans. Elle est mutualisée avec le service de la mairie, ce qui permet de maintenir ce service pour les Gaussonais, six jours sur sept.

Sur quoi vous appuyez vous dans l’intercommunalité ?

J’aime cette formule « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » (proverbe africain). Notre bibliothèque qui a 30 ans a bien évolué. Elle fonctionne grâce à un comité de bénévoles et elle est en réseau avec l’intercommunalité.

Nous avons un projet de rénovation de trois logements avec parc privatif dans le centre-bourg. Ils seront à destination des personnes âgées qui pourront profiter des services intercommunaux comme le transport à la demande, le portage des repas et des aides à la personne. Car l’objectif c’est de pouvoir les maintenir le plus longtemps à domicile.

Sans l’intercommunalité ces projets et services ne seraient pas possibles, c’est pour cela que je m’y suis toujours beaucoup investi.