Située à 7 km de Loudéac, Hémonstoir voit sa population augmenter depuis plus de quinze ans. Une courbe démographique positive qui insuffle jeunesse et dynamisme à la vie communale. Les projets municipaux vont dans le même sens.
Dans la salle du conseil municipal trône une belle photo de famille. Celle des habitants d’Hémonstoir, prise en l’an 2000 et qu’ils « aiment bien regarder quand ils viennent en mairie, pour se retrouver dessus, voir comment les enfants ont grandi, se souvenir des anciens qui nous ont quittés… », sourit Benoît Larvor, maire. Un cliché plutôt représentatif d’une population locale intergénérationnelle. Dans cette petite commune des Côtes d’Armor, 57 % des habitants ont moins de 44 ans et 23 %, plus de 60 ans.
Priorité à la création de lotissements
En plus de quinze ans, la famille d’Hémonstoir a bien grandi. « Notre démographie est en croissance positive depuis 1998. De 639 en 1999, nous sommes aujourd’hui 718 habitants ». Si la proximité de Loudéac, à seulement sept kilomètres, est un facteur-clé, cette augmentation s’explique aussi par une politique municipale volontariste en matière de logement. Au cours des 25 dernières années, une priorité a été donnée à la création de lotissements pour faire évoluer la courbe de population dans le bon sens. Le premier, le Grand Téno, date du début des années 1990. « La période était morte en terme de construction et d’achat de terrain. La municipalité de l’époque a alors décidé de céder le terrain à 1 franc le m². L’objectif était de le voir vite se remplir pour sauver l’école », rappelle Benoît Larvor. Dans la foulée, les projets se sont enchaîné, au prix du marché cette fois (15 € le m²) et les maisons ont poussé comme des champignons, route de Saint-Gonnery ou encore dans le lotissement d’Hilvern, où deux lots, sur seize, restent encore à vendre. « Nous avons également profité d’une opportunité, lors d’une cessation d’activité, pour acquérir des terrains idéalement situés dans l’enveloppe urbaine, afin de constituer une réserve foncière destinée à la création de futurs lotissements »,
indique le maire.
Par ailleurs, l’arrivée prochaine de la fibre optique, en 2018, va être une réelle opportunité pour attirer de nouvelles familles et entreprises, aujourd’hui très sensibles à la qualité de la connexion internet.
Ce renouveau démographique a eu les effets escomptés sur les effectifs scolaires :
l’école d’Hémonstoir, en regroupement pédagogique avec Saint-Maudan, accueille ainsi deux tiers des 75 élèves répartis sur les deux sites. Il insuffle par ailleurs une vraie dynamique associative. La commune ne compte pas moins de 12 associations. Un comité des fêtes, une société de chasse, une association de pêche loisirs qui organise plusieurs lâchers de poissons dans l’année à l’étang du Grand Téno… La petite dernière, le Drapeau à Damier (auto-cross) vient de rejoindre, dans la catégorie des sportives, l’ASACH foot, Hémonstoir Boxe et La Ronde des Vallées, dont la course internationale junior de cyclisme rassemble, chaque année, de nombreux participants et spectateurs. « Elle se déroulera cette année avec le concours de Saint-Barnabé, les 12 et 13 août. 30 équipes soit 180 jeunes cyclistes sont engagés », annonce d’ores et déjà
Benoît Larvor.
Ces associations devraient bénéficier prochaînement d’une maison qui leur sera dédiée. C’est l’un des gros projets programmés par la municipalité, pour la seconde partie du mandat en cours, avec la construction d’une bibliothèque–cybercommune. « L’actuelle bibliothèque-cybercommune, qui se trouve dans le périmètre de l’école, est trop étroite. L’idée est donc d’aménager un nouvel espace et de récupérer les locaux pour les attribuer à l’école », détaille Benoît Larvor. « Nous avons commencé à travailler sur l‘étude de faisabilité, les travaux devraient démarrer au deuxième semestre 2018 au plus tard ». L’enveloppe est estimée à 450 000 €.
Un complexe intergénérationnel
En début de mandat, 72 000 € ont été investis dans un terrain multisports près de l’étang du Grand Téno. « Il était important de proposer à nos jeunes un endroit pour se retrouver », justifie Benoît Larvor. Près du terrain de sport, pistes de jeux de boule bretonne et de palet ont également été aménagés pour faire du site un vrai complexe intergénérationnel.
On le voit, Hémonstoir profite d’une belle dynamique. Seule ombre au tableau, suite à un départ en retraite, la commune n’a pour l’instant plus de boulangerie-épicerie. « Deux candidats se sont positionnés pour reprendre ce commerce, c’est en cours d’étude », précise Benoît Larvor. Un dossier que la municipalité suit de près, avec la volonté de voir perdurer ce service de proximité, inhérent à la vie de la commune.
INTERVIEW / 3 QUESTIONS À…
Benoît Larvor, Maire d’Hémonstoir
Benoît Larvor vit à Hémonstoir depuis 1999. Âgé de 46 ans, il travaille à Loudéac comme responsable de l’agence de Quéguiner Matériaux.
Il est arrivé aux affaires municipales en 2008, en tant que 3e adjoint, chargé des finances et de l’urbanisme. Des délégations qu’il a conservées en tant que maire, élu en 2014. Il est conseiller délégué à l’économie au sein de Loudéac Communauté.
Comment avez-vous abordé votre nouveau rôle de maire ?
La tâche me plaisait, mais je craignais de ne pas avoir suffisamment de temps à y consacrer. Et, c’est parfois le cas ! Heureusement, je peux compter sur mes deux adjoints Josette Le Ponner et Joseph Le Mauff pour me seconder. D’une manière générale, je travaille avec une assemblée très soudée. De mon côté, je m’efforce de passer une fois par jour en mairie. Et je suis présent les samedis matins.
Vous avez pris la tête d’une commune saine financièrement…
L’endettement d’Hémonstoir est assez faible. Nous sommes en dessous de la strate des communes de même taille. Cela s’explique par une gestion rigoureuse de la part de mes prédécesseurs comme de la mienne. On ne se précipite pas, on étale les investissements. Ces dernières années, nous nous sommes appliqués à engager des projets que la commune a pu autofinancer, ce qui nous donne aujourd’hui une capacité à emprunter assez intéressante. Par ailleurs, l’accroissement de la population génère aussi des recettes, d’où notre volonté de continuer à avoir une offre de terrains à construire sur la commune.
Quel regard portez-vous sur Loudéac Communauté Bretagne Centre ?
L’agrandissement du territoire est intéressant. Dans les échanges, cela apporte des visions et des façons de faire différentes. Sur un plan organisationnel et réunion de travail, c’est parfois un peu compliqué de se retrouver à 70 conseillers. Des choses doivent encore être mises en place, notamment en terme de compétences, 2017 est une année de transition.