Pas de relance, contrairement à l’activité régionale. Pas de crise non plus. La tendance est à la stabilité pour le marché de l’immobilier centre breton. Les prix restent modérés. Les volumes des ventes, eux, diffèrent selon les types de biens. Longères et maisons contemporaines, dans les villes de Pontivy et Loudéac et limitrophes, ont davantage la cote…

Belle embellie pour le marché de l’immobilier breton. Dans leur baromètre, les notaires de l’Ouest évoquent même une « explosion » du nombre de transactions : +18.4 % de maisons anciennes au premier trimestre 2017 par rapport au premier trimestre 2016, +13,4 % pour les appartements neufs et +30 % d’appartements anciens pour la même période. Parallèlement, les prix remontent. C’est dire si le secteur a le sourire.

Si le marché se porte également relativement bien en Centre Bretagne, la tendance est tout de même davantage à la stabilité. « Nous vendons bien mais nous rentrons aussi plus de biens que nous n’en vendons. Le rapport est de 10 pour 30 », indique Brigitte Bertho, directrice de l’agence Avis Immobilier à Loudéac. Par voie de conséquence, les prix se maintiennent à un niveau modéré. « Il y a trop d’offres pour les voir augmenter et le volume des ventes profite de ces prix restés raisonnables par rapport à la moyenne des foyers fiscaux », analyse Bernard Louesdon de l’agence Acos Immo, qui a également un bureau à Loudéac.

Le prix médian d’une maison s’élève ainsi à 90 700 € sur le bassin de Loudéac, 102 000 € sur celui de Pontivy. Avec de réelles variations, en fonction des prestations, selon les professionnels du secteur. « Sur le bassin de Pontivy, la fourchette s’étend de 90.000 € à 140.000 € », précise ainsi David Le Falher, négociateur de l’étude notariale Le Falher-Pengam, à Pontivy. À Loudéac, « ils varient de 600 € le m² avec travaux à 1 500 €, voire jusqu’à 2 000 € le m², pour un bien en excellent état », compare Bernard Louesdon.

Primo-accédants, majoritaires et plus « matures »

Certes, face à des taux de livrets bancaires toujours bas, la pierre fait office d’investissement-refuge. Malgré une remontée amorcée à la fin 2016, les taux de crédits sont toujours favorables. Mais, le marché de l’immobilier semble aussi profiter d’un certain « retour de la confiance des ménages », observe Brigitte Bertho. « C’est aussi dans la culture française d’être propriétaire. Et plus encore en milieu rural », indique Bernard Louesdon.

Parmi les acquéreurs, les primo-accédants restent majoritaires. Mais « plus matures », note Brigitte Bertho. Au sein de son agence loudéacienne, l’agente immobilière reçoit ainsi beaucoup de trentenaires, « stabilisés dans leur vie professionnelle et avec un peu d’apport ». David Le Fahler, lui, perçoit une certaine émulation. « Beaucoup de jeunes se décident après avoir vu des amis se lancer dans l’achat. » Au-delà des primo-accédants, « on voit aussi beaucoup de retraités ou futurs retraités qui la préparent, des Bretons, partis pour raisons professionnelles et qui veulent revenir aux sources, mais aussi d’autres, sans attache particulière, attirés par le calme », complète Bernard Louesdon.

Une clientèle aux recherches plutôt affirmées. Longères et maisons de ville contemporaines bénéficient des faveurs de ces acquéreurs, au détriment des maisons traditionnelles des années 70-80, plus difficiles à vendre. « Elles représentent pourtant 70 % de notre stock », indique le négociateur de l’étude Le Falher-Pengam. « Cette offre qui ne correspond pas forcément au goût de la demande a aussi tendance à cristalliser le marché. » Et parfois à engendrer une surenchère.

Pour Brigitte Bertho, « c’est toujours le meilleur rapport qualité-prix qui l’emporte ».
Bernard Louesdon, lui, insiste sur une bonne estimation du bien. « Au juste prix du marché, il peut se vendre assez rapidement. » Entre trois et quatre mois…  si toutes les conditions sont réunies. Reste que « c’est vraiment variable selon la typologie du bien, le secteur sur lequel il se trouve et son environnement premier », martèle David Le Falher.

« Une maison contemporaine à Saint-Thuriau, avec 1 500 m² de terrain et sans vis-à-vis peut partir en trois mois. Ce sera plus long pour une maison traditionnelle, même au bon prix et également située à Saint-Thuriau. »

Situations disparates pour les terrains à bâtir

Évidemment, certains secteurs s’en sortent mieux que d’autres. Les villes de Pontivy et Loudéac sont, sans surprise, les plus prisées. Tout comme les communes entrant dans leur première couronne : Saint-Thuriau, Le Sourn, Saint-Barnabé, La Motte… « Des petits villages offrant tous les services de proximité et un tissu associatif riche, comme Bréhan ou Rohan par exemple, sont également recherchés », selon Bernard Louesdon. Les communes situées au sud de Pontivy bénéficient, elles, de l’attractivité du littoral mais aussi, comme le secteur de Baud-Pluméliau, du pôle économique de Lorient.

 

Les chiffres de l’immobilier par département

Morbihan : 

• Dans l’ancien, le volume des ventes a progressé : +12,9 % pour les appartements et +11,6 % pour les maisons anciennes. Les prix médians s’élèvent à 165 500 € pour les maisons (+3,4 % en 1 an) et à 100 000 € pour les appartements (+2,8 % en 1 an).

• Dans le neuf, les transactions ont progressé de +45,8 %. Le prix médian s’élevant à 3 200 € le m², soit +7 % en 1 an.

• La durée moyenne de détention d’une maison dans le département est de 12 ans et 6 mois.

30,4 % des acquéreurs de terrains à bâtir ont entre 30 et 39 ans. Les volumes de ventes ont progressé de +13 %.

La médiane s’établit à 100 € /m² (+3,8 % en 1 an).

Côtes d’Armor :

• Le nombre de transactions progresse dans l’ancien : +18,3 % pour les appartements et +9,7 % pour les maisons. Les prix médians s’élèvent à 122 000 € pour les maisons (+1,7 % en 1 an) et à 78 000 € pour les appartements (+1,9 % en 1 an).

• Dans le neuf, le volume des ventes est en forte baisse : – 62,8 %. Le prix médian est stable par rapport à l’année dernière : 3 750 € le m².

• La durée moyenne de détention d’une maison dans le département est de 12 ans et 9 mois

29,6 % des acquéreurs de terrains à bâtir ont entre 30 et 39 ans. Les volumes de ventes ont progressé de +10,6 %.

La médiane s’établit à 70 €/m² (-2,5 % en 1 an).

(Source : Chambre des Notaires de l’Ouest)

Ecolusis forme les professionnels à la rénovation énergétique

Basée à Plémet, Ecolusis est le premier centre de formation professionnelle dédié à la performance énergétique à avoir vu le jour en France, en 2009. Une plateforme qui a permis à 17 000 artisans, constructeurs et autres maîtres d’œuvre, de toute la France, d’obtenir la certification RGE.  

RGE : Reconnu Garant de l’Environnement. Un label qui permet aux particuliers d’identifier les professionnels du bâtiment qualifiés dans les travaux de rénovation et d’efficacité énergétique et indispensable pour se voir ouvrir des aides financières, l’éco-prêt à taux zéro et le crédit d’imposition transition énergétique notamment. Une certification que près de 17 000 artisans, constructeurs et autres maîtres d’œuvre, de toute la France, ont obtenue grâce à la société Ecolusis, basée à Plémet.

Créé en 2009 par Christophe Séret, Ecolusis est le premier centre de formation professionnelle dédié à la performance énergétique à avoir vu le jour en France. Ancien opérateur de mesure d’imperméabilité de l’air sur les bâtiments RT 2012 ou basse consommation pour Effinergie, Christophe Séret échange alors régulièrement  avec architectes, constructeurs… et mesure l’absence de formation qualifiante en la matière. « C’est ce qui m’a donné l’idée de créer cette plateforme technique sur la rénovation énergétique au sens large du terme : mise en œuvre des isolations, des menuiseries, de la ventilation… », raconte-t-il. De fil en aiguille, Christophe Séret devient formateur-référent pour l’Ademe  (Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie) et participe lui-même à la création du dispositif « devenir RGE ».

À Plémet, Ecolusis met à disposition de ces stagiaires plusieurs box spécialement aménagés pour réaliser les travaux selon les nouvelles réglementations. La société costarmoricaine intervient également sur des plateaux techniques disséminés partout en France. « Nous avons des partenariats avec les Compagnons du devoir et du tour de France, les sociétés Saint-Gobain ou Tipi Expertise, le centre de recherche et de formation sur l’énergie solaire Ines… Entre autres. Être référent pour l’Ademe nous a ouvert les portes de ces « grosses enseignes » », souligne Christophe Séret.

Sur place, à Plémet, ou en déplacement, l’objectif  de la formation est toujours le même : « permettre à nos stagiaires d’acquérir les bons gestes professionnels pour rendre l’enveloppe des bâtiments les plus économes en énergie ». Des stagiaires que le fondateur d’Ecolusis retrouve parfois, coiffé d’une nouvelle casquette : celle d’inspecteur de travaux. Christophe Séret intervient également aujourd’hui, sur les chantiers, en tant qu’expert pour l’organisme de certification Qualibat. Après avoir été l’un des acteurs qui ont initié le label RGE, Ecolusis est en effet aujourd’hui l’un de ceux qui, une fois délivré, décide ou non de son maintien.

Infos pratiques

Ecolusis – 2, rue des Genets – ZA Jeguet – 22210 Plémet – 09 69 32 49 70

 

Espace Info Énergie :

« Une rénovation énergétique, c’est une facture réduite de 50 % » 

Maxime Le Gren est conseiller Info-Énergie pour le pays de Pontivy. Sa mission : vous accompagner dans tous vos  projets liés à la réalisation d’économies d’énergie.  

Qu’est ce que l’Espace Info Énergie ? 

C’est un service gratuit et indépendant apportant un conseil personnalisé aux particuliers sur toutes les questions liées aux économies d’énergie : travaux de rénovation, construction, aides financières, éco-gestes à adopter pour diminuer sa facture. Nous prêtons aussi des appareils de mesure de consommation des appareils électriques, à domicile. En 2016, nous avons reçu plus de 360 personnes sur tout le territoire du Pays de Pontivy. Surtout pour des projets de rénovation énergétique. 

Quel est le meilleur moyen pour faire de réelles économies d’énergie ?

Le chauffage représente 60 à 80 % de la facture énergétique d’une maison classique. Pour de vraies économies, il faut donc travailler sur l’isolation de la maison, les huisseries, le mode de chauffage. Nous conseillons au cas par cas, afin d’apporter les solutions adaptées à chaque situation :
sur le choix des matériaux isolants, d’un chauffage le plus cohérent…  Cela représente un investissement, c’est vrai, mais qui vaut le coup. Une rénovation complète, c’est une facture réduite de 50 %. 

Pas facile de bien s’y retrouver dans toutes les aides financières… 

Les aides existantes n’ont pas bougé depuis 2016. Certaines sont sans condition de ressources, comme l’Éco prêt à taux zéro, le crédit d’imposition pour la transition énergétique ou le certificat d’économie d’énergie. D’autres, sous conditions, comme les aides pour travaux de l’ANAH (Agence Nationale d’Amélioration de l’Habitat). Toutes sont assez connues globalement mais pas dans le détail. Chaque cas est unique et en se renseignant, on évitera les mauvaises surprises. Attention aussi au démarchage abusif : beaucoup de pseudo-professionnels évoquent des aides qui n’existent pas… Au moindre doute, il faut nous appeler ! 

D’une manière générale, c’est mieux de venir vous voir avant de se lancer dans tous travaux…

Le mieux, c’est d’engager deux ou trois devis et de nous les apporter pour qu’on puisse les analyser ensemble. Notre rôle, c’est aussi de vous guider sur la pertinence de vos projets. On peut avoir envie de changer sa chaudière, alors qu’il faudrait plutôt isoler le bâti, ou faire les deux. Le budget sera plus conséquent mais ouvrira à des aides complémentaires.

Quelques exemples d’éco-geste à adopter au quotidien ? 

Ils tombent souvent sous le sens : éteindre la lumière quand on quitte une pièce, ne pas surchauffer son logement, ne pas laisser des appareils en veille, privilégier les ampoules led… Si on fait très attention, on peut ainsi économiser de 100 à 150 € par an.

Permanences

Pontivy : de 8 h 30 à 17 h 30, semaines impaires et lundis et mardis des semaines paires, au Pays de Pontivy. 

Baud : de 9 h à 17 h 30, mercredis des semaines paires, à la Maison du développement économique.

Locminé : de 9 h à 16 h 30, vendredis des semaines paires, à l’Espace rural emploi formation

Saint-Jean-Brévelay : de 9 h à 17 h 30, jeudis des semaines paires, à la Maison des services publics.

Rendez-vous par tél au 02 97 27 95 39 ou mail :

infoenergie@pays-pontivy.fr

 

Lotissements et terrains à bâtir : un marché contrasté

Plutôt stable au niveau des prix au m2, le marché du terrain à bâtir apparaît quelque peu contrasté dans le Centre Bretagne. Si certaines communes s’en sortent plutôt bien, d’autres éprouvent des difficultés à remplir leurs lotissements.

« La création d’un lotissement est un signe de vitalité d’une commune ». Ce qui semblait encore une évidence chez de nombreux élus, il y a encore quelques années, ne l’est plus forcément aujourd’hui ! Pour autant, les élus de Loudéac Communauté, de Pontivy Communauté et de Centre Morbihan Communauté, demeurent majoritairement persuadés que le dynamisme de leur commune passe aussi par le fait d’offrir des terrains à bâtir pour accueillir de nouveaux habitants. De fait, sur les près de 90 communes qui composent ces trois structures intercommunales du Centre Bretagne, près de 70 disposent de terrains à vendre dans leurs lotissements.

D’un bassin à l’autre, les situations demeurent toutefois assez disparates. Dans le pays de Pontivy, le prix médian des terrains à bâtir a augmenté de 11,1 % pour s’établir autour de 40 € le m². Le volume des ventes a, lui aussi, progressé. Pour David Le Falher, notaire à Pontivy, l’adoption du Plan local d’urbanisme intercommunal (Plui), à venir en 2019, n’est pas étrangère à cet engouement. « Certains terrains vont repasser en zone agricole, ce qui explique cette volonté d’acquérir aujourd’hui pour éviter d’en manquer ». À l’inverse, dans le bassin de Loudéac, ces terrains à bâtir ont perdu en valeur avec une baisse de 3,4 % du prix médian. Et ne trouvent pour autant pas preneurs. « Sur notre secteur, la reprise du bâtiment ne se mesure pas dans les constructions de maisons neuves », assure Brigitte Bertho, directrice de l’agence Avis Immobilier, à Loudéac.

Des lots moins grands

L’exemple de Saint-Caradec, corrobore plutôt ses affirmations. Lancé il y a un peu plus d’un an, le lotissement « Les Terrasses de la Chouette Chevêche », avait pourtant très bien démarré. Sept des 27 lots mis en vente avait rapidement trouvé preneurs. « Depuis c’est beaucoup plus calme », regrette le maire, Alain Guillaume, qui remarque par ailleurs que « le marché de l’ancien semble aujourd’hui plus attractif ».

Du côté de Pluméliau en revanche, si les deux lotissements en cours n’ont pas encore totalement fait le plein, on affiche un réel optimisme. « Nous avons beaucoup de demandes, affirme la responsable du service de la mairie. Pour y répondre favorablement, il faudrait proposer un prix plus attractif, aux alentours de 40 € le m2 ». Un en ce sens semble d’ailleurs être dans les cartons.

Pour les uns comme pour les autres, une tendance se dégage toutefois. Comme dans les grandes métropoles ou sur la côte, la taille des lots a tendance à diminuer. Si quelques communes proposent encore des lots de plus de 1 000 m2, la grande majorité des lots qui sont aujourd’hui proposés à la vente se situe dans une fourchette plutôt comprise entre 400 et 600 m2.

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