Suite de notre série sur les marchés de Centre Bretagne. À Loudéac, rendez-vous est donné tous les samedis matins, avenue des Combattants. Les consommateurs apprécient d’y trouver tout ce qu’il faut. À l’image d’Annick et Hélène qui y font leurs courses pour la semaine !
C’est leur rendez-vous « copines » de la semaine. Tous les samedis ou presque, Hélène, habitante de Plessala, passe prendre Annick à Plouguenast-Langast pour se rendre au marché de Loudéac. Au fil des stands, leurs cabas se garnissent de fromage, d’oeufs… « J’ai pris de quoi faire de la soupe au potiron » , ajoute Annick, « et des carottes, de chez Denis. Elles sont ultra sucrées et restent bien orange. La semaine dernière, je les ai mises dans un sauté de porc, c’était extra! », raconte la pétillante Centre-Bretonne à son amie Hélène. « Regarde-moi ces brocolis. Tu les as déjà goûtés ? Ils sont délicieux ! », lui assure Annick.
« Aujourd’hui, on ne trouve quasiment que des brocolis espagnols, les nôtres poussent sous serre, sans aucun traitement chimique », s’empresse d’expliquer Denis Moison, agriculteur de la Motte, à ses deux fidèles clientes. En cette période hivernale, poireaux, choux-fleurs, céleris-raves… trouvent également une place de choix sur son étal. Des légumes, classés en catégorie 2 sur ses écriteaux, « car parfois un peu biscornus » . Mais, chacun le sait bien, ce n’est pas la forme qui prime… Présent chaque samedi depuis 12 ans, Denis Moison compte parmi la trentaine d’abonnés du marché de Loudéac. En 2016, ils n’étaient qu’une petite vingtaine… « Depuis quatre ans, le marché remonte bien. Avec de nouveaux abonnés mais aussi ceux qui sont passés de 8 à 12 m linéaire », remarque Olivier Gilbert, policier municipal et placier. Au total, 40 places sont disponibles chaque samedi, avenue des Combattants. Celles qui restent sont attribuées aux « passagers ». « En privilégiant les habitués, plus particulièrement ceux qui font aussi vivre le marché l’hiver, et toujours selon l’offre et la demande », précise Olivier Gilbert. « L’idée, c’est que le consommateur puisse trouver de tout, sans que cela porte trop concurrence aux marchands déjà installés ni aux commerces de centreville », insiste celui qui aime à se qualifier de « directeur de supermarché ».
D’un seul trait
Sur le marché de Loudéac, on assume le mélange des genres. Camions de fromagers ou de paëlla à emporter, crêpier, producteur de miel, maraÎchers et primeurs… côtoient joyeusement d’autres stands non-alimentaires. Derrière son comptoir des « Fromages des terroirs », Annie Le Mat, elle, est au rendez- vous. « Je travaille toujours bien à Loudéac, c’est l’un de mes meilleurs marchés d’hiver en terme de chiffre d’affaires », indique la commerçante lamballaise, plutôt satisfaite de celui réalisé ce samedi. Il faut dire que ces comtés, chèvres, camemberts… font bien envie. Mais lequel choisir ? « Le saint-nectaire ! », conseille sans hésiter Annie, « on est en plein dans la bonne saison ».
Dans celle des coquilles Saint-Jacques aussi. À 4 € le kg, en provenance directe d’Erquy, on ne saurait s’en priver. « C’est un marché sympa ici, tout le monde s’entend bien, s’entraide », apprécie Morgane, compagne de Quentin, patron-pêcheur du chalutier Le Forban. Bientôt, ce sont les araignées qui feront leur apparition sur son petit stand. Sur ce marché linéaire, tous les stands bénéficient d’une belle visibilité. « Ici, il n’y a pas de petit recoin isolé. Le consommateur fait son marché d’un seul trait et passe donc forcément devant tous les commerçants », apprécie Yves Cathou, situé lui-même à mi-parcours. Ce vendeur de vêtement est le doyen des abonnés du marché, avec 34 ans de présence assidue. « À Loudéac, on a affaire à une clientèle plus reposée, car déjà en week-end. Une clientèle de centre-ville aussi à laquelle il faut adapter notre offre », note celui qui organise son stand comme une vraie boutique.
Olivier Gilbert l’a remarqué. « Il y a un regain pour les marchés qui se vérifie aussi à Loudéac, les consommateurs reviennent… » Édith, par exemple, est une adepte des marchés. « Il faut que ces rendez-vous perdurent », estime cette néo-habitante du pays loudéacien.
La part du « bio » augmente
Si celui de Loudéac lui paraît « un peu petit » et « mériterait peut-être de gagner en concurrence » , Édith reconnaît quand même « y trouver tout ce que je veux ». Et surtout le pain de Patrice Mirc, boulanger bio à Trébry. « Je viens presque exprès pour ça, il est trop bon » , confie celle qui a bien failli partir bredouille ce matin-là. À 11 h 30, le patron de la Fournée lui vendait ainsi sa toute dernière miche. Je finis toujours assez tôt. « En général, à 12 h, il ne me reste plus rien » , observe le boulanger qui livre aussi la Biocoop de Loudéac. Pain, mais aussi légumes, viande. Les producteurs bio sont d’ailleurs de plus en plus nombreux sur le marché. « De trois, il y a cinq ans, ils sont passés à six sur 30 abonnés. Ce qui représente 20 % des stands », compte ainsi Olivier Gilbert. Un placier qui verrait bien aménager un « coin bio » dans la venelle de La Poste. L’idée est donnée… Midi sonne sur l’avenue des Combattants. L’air de rien, les cabas d’Annick et Hélène se sont remplis à ras bord, « de courses pour toute la semaine », sourient les deux amies. Leur mission remplie, elles vont, comme à leur habitude, profiter d’un déjeuner entre amies, avant de s’en retourner chacune chez elle. Et mieux se retrouver samedi prochain, pour leur petit tour sur le marché de Loudéac.
PRATIQUE
Le samedi, avenue des Combattants, de 8 h à 14 h.
Droit de place : 0,95 €/m linéaire pour les
abonnés ; 1,10 € pour les passagers.
Pour exposer sur le marché,
contacter la police municipale : 02 96 66 85 09
ou police@ville-loudeac.fr