Le lundi à Pontivy, un marché prisé avec beaucoup d’habitués
Nouvelle année, nouvelle série d’articles sur les marchés de Centre Bretagne. On commence avec celui de Pontivy. Labellisé « Marché de France », il compte environ 60 commerçants abonnés et, selon les semaines, entre 20 et 30 passagers. On y trouve de tout et surtout une vraie convivialité.Nouvelle année, nouvelle série d’articles sur les marchés de Centre Bretagne. On commence avec celui de Pontivy. Labellisé « Marché de France », il compte environ 60 commerçants abonnés et, selon les semaines, entre 20 et 30 passagers. On y trouve de tout et surtout une vraie convivialité.
Lendemain de tempête à Pontivy. Si le soleil est bien là, Atiyah qui pousse ses derniers soupirs sur la Plaine a découragé plusieurs marchands à déballer leurs étals, en ce lundi matin. Bruno et Abdallah, inséparables vendeurs de vêtements, eux, sont présents. Fidèles au poste. Depuis plus de 40 ans pour le premier, un peu moins de 30 pour le second. « Qu’il pleuve, qu’il vente, c’est ça le charme du métier et des marchés », souffle Bruno, qui en a vu d’autres. « On fait partie des durs », sourit son acolyte, en réajustant une veste sur un cintre. Pour Cédric, pas question non plus de sécher ce marché de décembre. Tout juste a-t-il renoncé à déployer son parasol. « C’est la meilleure période pour la vente de miel », justifie l’apiculteur de Plumelin. De fait, il a déjà écoulé une quinzaine de pots, en à peine deux heures… Chaque lundi, apiculteur, maraîchers, bouchers-charcutiers, rôtisseurs, traiteur vietnamien, maroquiniers, vendeurs de vêtements… convergent dès 8 h 30 sur la place du Général de Gaulle. Labellisé « Marché de France », le marché de Pontivy compte ainsi 56 commerçants abonnés. « On accueille aussi entre 20 et 30 passagers, selon les lundis, note Marine Estrada, placière et régisseuse. La météo joue évidemment beaucoup dans la fréquentation du marché. En temps normal, les quatre allées sont occupées. Et l’été, c’est toujours complet. »
Des passagers… réguliers
Sur le marché pontivyen, les emplacements ne sont pas désignés par tirage au sort. Si les abonnés peuvent s’installer librement, les passagers, eux, doivent attendre l’accord de Marine Estrada pour déballer. À 10 h 30, carnet de reçus en main, la placière fait le tour des passagers du jour pour encaisser leurs droits de place. « Alors, on a eu une panne de réveil ce matin », taquine-t-elle gentiment le boulanger d’Hennebont, déjà presque devenu un habitué. Tout comme Vincent, horticulteur à Campénéac, présent sur la Plaine depuis début octobre. C’est Ludovic, marchand de saucisson qui lui en a soufflé l’idée. « On est à 40 minutes de route de la pépinière, ce qui reste raisonnable, et surtout il n’y avait pas d’horticulteur », motive Olivier, plutôt satisfait des premières ventes. « On a commencé avec les chrysanthèmes, on continue avec les arbres fruitiers et au printemps, on passera aux plantes à massifs », énumère le vendeur de Campanéac qui dit prendre « des commandes d’une semaine sur l’autre ». De quoi le faire envisager, sérieusement, de s’abonner. « C’est très rare que les passagers ne reviennent pas », note Marine Estrada. Aurélie, poissonnière basée à Quiberon et présente pour la toute première fois, se donne un mois pour tester le marché pontivyen. Son objectif : « venir à l’année, si je réussis à atteindre le chiffre d’affaires minimal que je me suis fixé », annonce- t-elle. Ses premières impressions sont plutôt bonnes : « Je m’attendais à un droit de place plus élevé. Les clients ont l’air content et se montrent plutôt curieux. Et la curiosité, c’est déjà un bon point de départ pour moi », se satisfait-elle. « À combien sont vos noix de Saint-Jacques ? », l’interpelle Agnès, une cliente. « 5,50 € les 100 g ! Elles ont été pêchées en baie de Quiberon », répond la jeune poissonnière. « On va vous en prendre 200 g ». C’est peu dire qu’Agnès et Claudine, sa maman, sont des habituées du marché. « Ma mère habite à 100 m de la place. On vient tous les lundis, à pied, et on y fait nos courses pour la semaine », témoigne Agnès. Dans leur cabas : le traditionnel poulet du lundi, du thon et des noix de Saint-Jacques. En plus ce jour-ci, des fruits et légumes choisis de préférence sur les stands bio. « On complète avec ceux de chez Loïc. »
Fidélité et tutoiement
Loïc Pellois, en l’occurrence, du stand « Édith Fruit », de Trémuson, un des piliers de la première allée du marché, exclusivement dédiée à la l’alimentaire. Loïc en occupe 12 mètres linéaires, « toujours à la même place, depuis dix ans » , signale le revendeur de fruits et légumes. « L’avantage du marché pontivyen, c’est sa régularité. Pas de pic ou de creux de fréquentation comme pour les marchés sur la côte, plus saisonniers. Ici, on voit toujours du monde, tout au long de l’année », apprécie-t-il. Et d’autant plus que, « c’est aussi ce qui nous permet de nouer de vraies relations avec nos clients. On finit par bien les connaître, au point même de les tutoyer ». En face de son stand, la file n’en finit pas de s’allonger devant le camion du boucher-charcutier Lavandier. Un autre incontournable du marché de La Plaine. Comme chaque lundi, Martine et Patrick, habitants de Noyal-Pontivy, y attendent patiemment leur tour. Sur leur liste, rien de précis : « on prend en fonction de ce qu’il y a. Du jambon, de l’échine, du pâté…», hésite encore Martine. Elle, aime la convivialité du marché pontivyen. « Même l’été avec les vacanciers, cela reste vivable. Et quand la famille, vient nous rendre visite, c’est l’occasion de lui faire découvrir les produits bretons ».
Au bout de la même allée, « c’est vrai vous partez, alors ? », s’inquiète Marie, une autre habituée du marché tout en saisissant une botte de carottes. Marie-Claire et Guy, maraîchers de Langueux, s’apprêtent en effet à tirer leur révérence. « On fait encore trois marchés d’ici la fin de l’année 2019 et on s’arrête », confirme Guy, lui-même présent depuis 45 ans. Un marché de Pontivy qui aura largement marqué sa vie. Avant la place de Gaulle, il a connu le rendez-vous de celle de la rue Lorois. Et encore auparavant… « Mes parents et mes grands-parents faisaient du porte à porte ici », se souvient-il. Après autant d’année, Marie-Claire et Guy servaient leur clientèle toujours avec la même bonne humeur, qui va manquer à Marie. « On va vous regretter ».
PRATIQUE
Le lundi, sur la Plaine, de 8 h 30 à 14 h.
Droit de place : 0,65 €/m linéaire pour les abonnés ;
0,80 € pour les passagers.
Renseignements auprès de Marine Estrada :
02 97 38 21 85 ou marine.estrada@ville-pontivy.fr