« Le Versailles breton » ! C’est le joli surnom généralement accolé au château de Kerguéhennec. Un château construit au XVIIIe siècle à Bignan, aujourd’hui propriété du département du Morbihan et qui abrite désormais un centre d’art contemporain.
Au début du XVIIIe siècle, c’est au cœur du domaine de Kerguéhennec, situé sur le territoire de la commune de Bignan, que deux riches financiers suisses, choisissent d’ériger un château. En 1710, ils en confient la réalisation à l’architecte vannetais Olivier Delourme. Installés à Paris, les frères Hogguer, par ailleurs actionnaires de la Compagnie des Indes, s’en séparent une vingtaine d’années plus tard. D’abord acquis par un membre de la famille des Rohan, il verra ensuite se succéder différents propriétaires avant d’être racheté par le comte Paul-Henri Lanjuinais en 1872. Maire de Bignan, député puis président du conseil général du Morbihan, il va en faire sa résidence principale et y entreprendre d’importants travaux. D’une superficie de 170 hectares, le parc est notamment aménagé par le célèbre paysagiste suisse, Denis Bülher. Celui qui est également connu pour avoir conçu le parc du Thabor, à Rennes, y mêle les influences et fait cohabiter les allées rectilignes à la française et les lignes plus amples et sinueuses. Le parc est par ailleurs agrémenté d’un arboretum composé d’essences provenant de différents continents.
Un projet culturel
Un siècle plus tard, en 1972, le département du Morbihan décide d’acheter le domaine pour y développer un véritable projet culturel. Classé au titre des monuments historiques en 1988, celui-ci s’attache au dialogue permanent entre l’art, l’architecture et le paysage. Depuis maintenant plus de deux décennies, la programmation artistique et culturelle prend en compte la variété des lieux d’exposition et invite à la circulation dans les différents espaces du domaine.
Le parc apparaît bien évidemment comme l’un d’eux. Créé à l’initiative du ministère de la Culture, de la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne et du Fonds régional d’art contemporain de Bretagne, il est même devenu une référence pour la présentation de sculptures contemporaines. Déjà doté d’une trentaine d’œuvres d’artistes majeurs, il vient de s’enrichir de deux nouvelles sculptures au cours du printemps : « Chêne » de Roland Cognet, et « La hache et la rose », de Matthieu Pilaud.
Le château et ses dépendances sont également devenus des espaces privilégiés pour présenter régulièrement des expositions monographiques et thématiques (lire ci-contre). L’espace ouvert des anciennes écuries est propice à la présentation d’œuvres monumentales. Plus cloisonné et intimiste, celui de la bergerie abrite la collection Tal Coat; enfin, la qualité des volumes et de la lumière des salles du premier étage du château favorisent la déambulation et la découverte de la peinture.