Du cochon aux légumes

Éleveur de cochons pendant de nombreuses années, à Saint-Caradec, Gilles Le Marchand a choisi de quitter l’élevage pour se consacrer au maraîchage. C’était il y a deux ans. Depuis, ses légumes bios sont particulièrement appréciés par les consommateurs.

Gilles Le Marchand n’a que 25 ans, lorsqu’en 1998, il prend les rênes de l’exploitation familiale, en Gaec avec son oncle. Sans y être forcément destiné, il représente la quatrième génération d’exploitants sur les terres de la ferme de Bel Air, dans la commune de Saint-Caradec. Depuis plusieurs décennies, outre la culture de 60 hectares, l’exploitation s’est spécialisée dans la production intensive de porcs. Le système fonctionne mais il ne convient guère au jeune agriculteur. Alors, lorsqu’en 2011, son oncle part en retraite, il décide de donner une nouvelle orientation à son métier et à sa vie. Pour produire moins, mais mieux, il choisit de se convertir son exploitation au bio. « C’est le fruit d’une longue réflexion et de nombreuses discussions avec des gens déjà ancrés dans la filière bio », précise Gilles.

Vente directe à la ferme

Un instant tenté par le maraîchage, Gilles suit même une formation. Il va finalement y renoncer et poursuivre son activité dans le cochon, mais désormais estampillé bio. Achetés à l’âge de 42 jours, les porcelets sont engraissés sur paille, pendant quatre mois. Parallèlement, il entreprend la conversion de ses terres en bio, produit des céréales et des oléagineux qui, transformés en aliments, assurent une quasi-autonomie à l’exploitant. Très vite pourtant, l’approvisionnement en porcelets, va s’avérer compliqué. Pour y pallier, il acquiert une trentaine de truies et devient aussi naisseur. « Certes, j’étais autonome, mais cela demandait beaucoup de travail en plus », se souvient-il. Comme quelques années plus tôt, il s’interroge sur son métier et sur son avenir. En juillet 2019, le départ en retraite d’un couple d’amis, maraîchers bios à Trévé, va lui offrir l’opportunité de changer d’horizon professionnel et de finalement abandonner le cochon pour les légumes. « J’ai racheté ses serres, 5 200 m2 au total, et nous les avons montées pendant l’hiver », explique le nouveau maraîcher. Avec sa compagne Sandrine, il se retrousse les manches pour préparer une première récolte en 2020. Mais pas question de retomber dans le système productiviste. « Nous ne voulions pas produire pour produire et devenir esclaves de notre outil », assure-t-il. Malgré quelques « petites bêtises », la première récolte est conforme aux attentes des nouveaux maraîchers. Dès la seconde année d’activité, ils sont en capacité de produire de bout en bout, depuis le semis des graines jusqu’à la récolte. Des récoltes d’ailleurs de plus en plus variées puisque la ferme entend proposer une gamme d’une quarantaine de légumes différents, permettant de fournir les clients tout au long de l’année. Vendus en direct à la ferme, les légumes de la Ferme des trois alouettes sont également disponibles sur le réseau Té Commissions et dans les coops bio. « Je suis confiant car le consommateur recherche de plus en plus le bio, la qualité et le local », assure Gilles.

Ferme des trois alouettes
Bel-air – Saint-Caradec
06 60 88 06 28
Vente directe le mercredi de 10 h à 13 h
et le vendredi de 16 h à 18 h.