Cette église armoricaine, située à Langast, a été classée aux Monuments Historiques depuis 1981. Elle doit son nom à saint Gal, un moine irlandais venu s’établir en ces lieux en l’an 600, afin d’y construire un ermitage. Ce mystérieux édifice orné notamment de splendides fresques romanes, réserve de nombreux secrets et révèle une histoire architecturale évoluant au cours du temps.
Les sources littéraires et archivistiques à propos de cette église sont inexistantes, ce qui lui confère une histoire obscure et aux origines discutables. À première vue, il s’agit bel et bien d’une église Renaissance, datant du XVIe siècle avec des décors de style gothique sur les façades extérieures. L’édifice fut d’ailleurs considéré à tort, comme datant de 1508, du fait de sa maîtresse-vitre, contemporaine de ces années-là. La construction se serait ensuite poursuivie jusqu’au XVIIIe siècle puisque l’on retrouve cette date (1717) inscrite sur le contrefort de l’église. La tour aurait été rajoutée à cette même époque. Cependant, au XIXe siècle, l’église de Saint-Gal fait partie d’un programme de restauration avec divers édifices en danger dans la région. De 1992 à 1995, des ouvriers des Monuments Historiques s’attellent à la rénover et à la consolider. À la surprise générale, le piquetage des enduits posés sur les fondations révèle des fresques spectaculaires bien antérieures à la date avancée des années 1510. Dans un style tout à fait singulier, avec une gamme de pigments restreinte dans les tons brique, sont représentées des figures d’anges et de saints entourés d’un décor géométrique végétal. On y trouve également un saint Michel en psychopompe, chose tout-à-fait rare. La datation des fresques romanes fait débat, entre le IXe et le XIIe siècles, ce qui demeure tout de même bien éloigné de la date présumée de la Renaissance. Un indice aurait pourtant dû éclairer la datation ancienne de cette église car celle-ci appartient au diocèse de Dol-de-Bretagne, Langast étant une enclave du diocèse de Saint-Brieuc, des études ont montré que les enclaves doloises étaient de fondation ancienne.
Une maîtresse-vitre qui vaut le détour !
Quelle que soit sa datation, cette église regorge de merveilles artistiques et architecturales. À commencer par sa maîtresse-vitre (au fond) derrière le choeur. Ce vitrail coloré représenterait la vie de saint Gal et de saint Antoine. La Vierge Marie sans doute, couronnée et drapée dans manteau d’un bleu royal, prie, dirigée vers le Seigneur. On y reconnaît également saint Antoine, premier ermite et second patron de l’église avec ses attributs habituels : une sonnette, un livre et une crosse. Enfin, parmi toutes les figures ecclésiastiques représentées se trouve : saint Sébastien, nu les mains attachées autour d’un poteau, ainsi que les deux archers qui lui tirent dessus. Par ailleurs, ce qui frappe dès que l’on pénètre dans cette église, c’est le superbe plafond en bois qui rappelle quelque peu celui en forme de coque de bateau renversée de l’église Sainte-Catherine, à Honfleur. Cette église aux richesses hétéroclites saura donc séduire les amateurs et amatrices de patrimoine religieux.
PRATIQUE
Rue de la Mairie, 22150 Langast
Ouverture : du lundi au jeudi de 14 h à 17 h
et le vendredi de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h.
Visite guidée sur demande – Entrée gratuite
Renseignement : Office de Tourisme Bretagne Centre
02 96 28 51 41 – tourisme@bretagnecentre.bzh