C’était déjà une tendance en plein développement ! Depuis la crise sanitaire, les « circuits courts », visant à rapprocher les producteurs des consommateurs en supprimant tout intermédiaire, connaissent un véritable boom. Tour d’horizon non exhaustif des initiatives développées en Centre Bretagne.

Le monde d’après sera-t-il vraiment différent du monde d’avant ? S’agissant du développement des circuits courts, c’est une évidence, ou à tout le moins une espérance… Depuis des décennies, régulièrement, les crises qui ont secoué le monde agricole ont amené nombre d’exploitants à se tourner vers un modèle alternatif, plus en accord avec leur mode de fonctionnement, plus proche du consommateur et plus respectueux de l’environnement. S’ils constituent une forme de distribution ancienne, les « circuits courts » connaissent un réel essor en France, depuis près de deux décennies. Un regain d’intérêt en phase aussi avec les nouvelles attentes des consommateurs en quête de produits sains, de qualité, achetés au juste prix et favorisant le maintien de l’emploi sur le territoire. La crise dûe au Covid-19 a encore accentué cette tendance et les consommateurs ont été nombreux à se tourner vers un mode de consommation aux formes variées : drive de producteurs, livraison à domicile de produits locaux ou encore plateforme d’achat en ligne.

L’engouement suscité s’enracinera-t-il durablement dans le comportement des consommateurs ? C’est ce qu’espèrent les producteurs du marché du Gros Chêne, à Pontivy, leurs homologues des Saveurs du Guerlédan, à Mûr-de-Bretagne, ou encore ceux de la Maraîch’, à Cléguérec. Trois structures qui ont enregistré une nette progression de leur activité pendant la crise.

Une rubrique régulière

C’est également l’espoir qui guide ceux qui, et ils sont nombreux en Centre Bretagne, ont fait le choix de produire localement « du bon et du frais ». La ferme de la Roche Bleue, à Moréac, la ferme du Bigna, à Plessala , ou encore la Chèvrerie, à La Motte, en sont des exemples parmi d’autres. Tout comme l’artisan glacier Terres Bleues, à Cléguérec, adepte des circuits courts depuis près de 20 ans.

Au-delà du dossier estival de ce numéro, le magazine Ici et Là prolongera désormais à chaque numéro, au travers d’une rubrique spécifique « circuits courts », cet éclairage sur celles et ceux qui contribuent au développement du territoire et au ravissement de nos papilles…

FAITES LE PLEIN DE PRODUITS LOCAUX

La maraich' à Cléguérec
La maraich’ à Cléguérec

Maraîcher à Cléguérec, Tudual Auffret propose, dans sa petite boutique à la ferme, ses légumes mais aussi les cidres, fromages, pains, lait… d’autres producteurs locaux. Les ventes ont doublé pendant le confinement.

Aubergines, tomates, poivrons, courgettes et autres légumes-fruits, toujours très appréciés, trouveront une place de choix, cet été, sur les étals de la Maraîch’. Cette petite boutique à la ferme ouvre deux fois par semaine, le jeudi soir et le samedi matin, au lieudit Quélenesse à Cléguérec, près des terres de Tudual Auffret. À la vente en self-service : ses légumes bios mais aussi « quelques produits de collègues, cidres, jus de pommes, oeufs, lait cru, fromages, galettes, miels, confitures, chocolats, pains… », détaille le jeune maraîcher. « L’idée, c’est de proposer une gamme suffisante de produits à nos clients pour faire leurs courses tout en valorisant une agriculture respectueuse de l’environnement. »

À Cléguérec, Tudual Auffret « fait vivre » sa ferme maraîchère bio, selon sa propre expression, depuis 11 ans. Cinq hectares sur lesquels il cultive, avec l’aide de quatre employés et en phase avec les saisons, une quarantaine de variétés de légumes. La boutique La Maraîch’, elle, existe depuis 2015 et a connu un beau succès pendant le confinement. « Nous avons doublé les ventes, annonce Tudual. Nous avons accueilli une bonne dizaine de nouveaux clients, des gens qui connaissaient la boutique de nom, appréciaient notre démarche mais n’avaient jamais franchi le pas de venir » , note le jeune maraîcher, non sans une certaine satisfaction.

60 % du chiffre d’affaires en direct

Et pour cause, Tudual prône depuis toujours les circuits-courts. La vente directe représente 60 % de son chiffre d’affaires, le reste étant réalisé en semi- direct auprès de professionnels (magasins, restaurants, cantines…). En plus de la boutique de la ferme, les légumes bio de La Maraîch’ sont également disponibles au Marché du Gros-Chêne et sur le site du réseau Loco-Motiv’. Lancé en 2015, ce drive de produits paysans et artisanaux du Centre Bretagne, à commander en ligne et à retirer dans divers dépôts, a vu sa fréquentation exploser pendant le confinement, au point de multiplier par trois le chiffre d’affaires. « C’est un système qui a permis de respecter facilement les gestes barrière et a certainement rassuré les consommateurs », présume Tudual. Depuis, les ventes sur le site se tassent légèrement mais restent quand même le double de l’avant Covid-19.

« Les habitudes ont la vie dure », fait remarquer le maraîcher de Cléguérec, sans trop s’en inquiéter. Il en est convaincu : « une fois que les consommateurs ont goûté à de bons produits, locaux, frais, de saison… Ils y reviennent ! »

PRATIQUE

Lieu-dit Quélenesse, à Cléguérec.
02 97 38 07 99
Ouvert le jeudi de 16 h à 19 h 30
et le samedi matin de 10 h à 12 h 30.
Drive Loco-Motiv : commande en ligne
du vendredi midi au mardi midi sur le
site www.loco-motiv.fr ;
à retirer le jeudi et le vendredi soir
(liste des points de retrait
à consulter sur le site)

 

PAIN 100% BIO ET ETHIQUE PAYSANNE

Ferme de la Roche Bleue
Ferme de la Roche Bleue

À Moréac, Jullian et Amélie Pekle cultivent et transforment leurs céréales anciennes en farines puis en pains. Dans une vraie démarche qualitative, nutritive et environnementale.

À la Ferme de la Roche Bleue de Moréac, « on fait à manger à l’humain », insiste Jullian Pekle, paysan-boulanger. Lui et son épouse, Amélie, installés depuis 2018 sur leur « petit bout de terre » du lieu-dit Kerbastard, cultivent 12 hectares de céréales qu’ils transforment, in situ, d’abord en farines puis en pains 100% bios, sans additifs, ni améliorants ou conservateurs. Blé, seigle, sarrasin, grand épeautre, lin… Jullian et Amélie ont fait le choix de privilégier des variétés de céréales anciennes. « D’abord dans un esprit de sauvegarde du patrimoine paysan et aussi pour leurs qualités nutritives et gustatives indéniables et malheureusement sacrifiées sur l’autel de l’agro-industrialisation », justifie Jullian. On le comprend vite, c’est certes la passion mais aussi une conviction qui animent ce couple de néo-fermiers. « Au-delà du pain, on veut proposer une éthique, une démarche qui favorise la biodiversité, la culture et l’alimentation saine », martèle Jullian.

Des graines semées pendant le confinement

Dans son fournil, Jullian travaille 200 kg de pâtes, en fermentation longue, chaque semaine. En l’occurrence huit recettes différentes, savamment voire mathématiquement élaborées, dans le but de restituer le goût authentique de la céréale et du levain naturel. La spécialité de la maison, c’est le Moussic, un pain de campagne à dominante de blés paysans. Pain complet, aux graines (courges, tournesol, lin), au seigle, épeautre, méteil, mais aussi brioches, cookies, gâteaux secs complètent les fournées. Des produits cuits au feu de bois, le mardi et le vendredi matin, et vendus les soirs mêmes, à la ferme. Cette vente directe s’est poursuivie pendant le confinement. « C’est dans un tel contexte qu’on se dit qu’on sert vraiment à quelque chose. On a même ressenti un certain engouement, attiré des curieux. Depuis, certains sont devenus des clients, d’autres ont repris leurs habitudes de consommation. Ce qui m’importe, c’est qu’ils soient venus, qu’ils aient pu goûter à nos pains, compris notre démarche. On a semé des graines…», estime le paysan-boulanger de Moréac.

En plus de son pain, la Ferme de La Roche Bleue a aussi servi de point de retrait des paniers de légumes du maraîcher O Naturel de Réguiny. « Un partenariat qui a fait naître une synergie entre nos clientèles respectives : aujourd’hui, certains de nos clients continuent d’acheter leurs légumes et certains des leurs, nos pains. »

Envie de goûter aux pains de la Ferme de la Roche Bleue ? Pensez à commander avant de vous y rendre les jours de vente en direct. En dehors, ils sont aussi disponibles dans les Biocoops de Locminé, Pontivy et Ploërmel, au Marché du Gros-Chêne à Pontivy et auprès des Amap de Baud et Lorient.

PRATIQUE

Lieu-dit Kerbastard à Moréac
Vente à la ferme, mardi et vendredi de 17 h à 19 h.
Commande au 02 90 73 54 65
www.lafermedelarochebleue.com

 

UN PAYSAN POUR TROIS, TROIS POUR UN…

Ferme du Bigna à Plessala
Ferme du Bigna à Plessala

À Plessala, la ferme du Bigna regroupe les activités de trois agriculteurs produisant porcs, volailles, huile de chanvre et légumes, en bio, en plein air… et aussi en agroforesterie.

Dimitri Guérin, présentez-nous la ferme du Bigna, à Plessala

La Ferme du Bigna, ce sont trois jeunes agriculteurs, chacun à la tête de son entreprise et installés sur un même site : Ronan Rocaboy, Clément Havouy et moimême. Nous produisons, sur 40 ha de terre cultivable et 20 ha de prairies et prés, des porcs, des volailles, du chanvre, des légumes et une grande variété de céréales et de protéagineux destinés à l’alimentation de nos animaux. Le tout en bio et en plein air ! Être tous les trois sur la même ferme nous permet de mutualiser les outils, la main d’oeuvre, la réflexion et aussi la commercialisation…

Vous transformez vous-même votre production ?

Oui, nous fabriquons l’huile de chanvre à la ferme et nous sommes en train de tester une production d’huile de colza et de lin. La viande de porc et nos poulets entiers sont préparés dans le laboratoire de la ferme. Nos six terrines différentes sont réalisées à partir d’animaux entiers (et pas seulement les morceaux les moins nobles), en partenariat avec un Établissement et service d’aide par le travail (Esat). Ce qui nous permet de proposer des produits bio et de qualité avec aussi une approche sociale.

Vous privilégiez les circuits courts. Où peut-on acheter vos produits ?

Nos légumes sont disponibles dans les Biocoops de Loudéac et Pontivy. Nous faisons aussi partie du collectif de paysans locaux Té Commissions et nous vendons en direct à la ferme. Pour les poulets, il faut passer commande au plus tard le lundi à 20 h pour un retrait le mardi soir ou le mercredi soir. Le porc est vendu en précommande, deux fois par mois. Huiles, terrines, légumes (de saison évidemment), sont disponibles en permanence, en nous passant quand même un petit coup de fil au préalable.

En plus d’une agriculture bio, vous avez aussi fait le choix de l’agroforesterie pour votre ferme. En quoi cela consiste ?

L’agroforesterie consiste à allier arbres et cultures. Dans les Côtes d’Armor, on a vu beaucoup de haies bocagères replantées autour de parcelles. Notre idée, c’était aussi de reboiser l’intérieur de nos champs et des parcours de nos animaux. Cette technique présente de nombreux intérêts environnementaux et agronomiques : fixer le carbone au sol, limiter son érosion et son lessivage, le fertiliser grâce aux branches et feuilles qui restent en surface, ramener une micro et une macro biodiversité dans les parcelles, les protéger des intempéries, apporter de l’ombre aux animaux… Les glands et noix qui tombent des arbres sont aussi des sources naturelles de protéines pour les porcs et les poulets. Par ailleurs, l’entretien de ces haies et leur broyage nous permet de pailler les poulaillers et la maternité des truies et… d’alimenter la chaudière du village. L’intérêt est collectif !

PRATIQUE
Ferme du Bigna
Plessala
07 50 88 55 35
lafermedubigna@gmail.com

 

LA QUALITE ET LES PARTICULIERS

La chèvrerie de La Motte

La chèvrerie de La Motte

À la Chèvrerie de La Motte, Leslie Gallmann et Mathieu Debroucker fabriquent tommes, crottins, bûches, palets, briques… vendus en direct, notamment sur les marchés de Loudéac et Mûr-de- Bretagne. Avec de bons retours des clients !

Un an et demi après avoir repris La Chèvrerie de La Motte, Leslie Gallmann et Mathieu Debroucker ont choisi de miser sur la qualité plutôt que la quantité. En ce mois de juin, en plein pic de lactation, leurs 95 chèvres, alpine et saanen, fournissent 250 litres de lait par jour, entièrement transformés en fromage dans le laboratoire attenant à la salle de traite. « Les crottins seront parfaits en août pour la clientèle de touristes qui les aiment plus secs », observe Leslie. Dans le couple, aidé par Audrey, jeune salariée, les tâches sont bien réparties. Mathieu gère la partie élevage. Si La Chèvrerie de La Motte n’a pas le label bio, aucun produit de traitement n’y entre. « Les animaux sont nourris avec des aliments sans OGM, ni huile de palme ou graisse hydrogénée. On leur donne également des compléments minéraux et phytothérapiques », tient à préciser Leslie qui, elle, s’occupe plus particulièrement de la fabrication des fromages. Des tommes, des crottins, des bûches, des palets, des briques, des carrés… Tous les matins, sept jours sur sept, après la traite de 7 h 15 et jusqu’à 13 h; et encore 30 minutes à une heure dans la soirée.

« J’aime bien vendre des beaux fromages »

« Il faut compter quatre litres de lait pour produire un kilo de fromage frais, et environ 8 litres pour un kilo de pâte pressée comme la tomme », donne Leslie, comme ordre d’idée. Et ici, pas question de congeler : « on fait avec le lait qu’on a, y compris l’hiver », insiste la fromagère. Quatre à cinq jours de manipulation sont nécessaires avant d’obtenir un fromage prêt à être vendu. Pour l’affinage, tout est une question de goût… Leslie attache une vraie importance à l’aspect visuel de ses produits. « J ’aime bien vendre des beaux fromages », sourit- elle. En l’occurrence, la vente aux particuliers et en direct est aujourd’hui privilégiée par les jeunes fermiers de La Motte. Leslie est ainsi présente sur le marché de Loudéac et, depuis le confinement, sur celui de Mûr-de-Bretagne où ses tommes et sa variété de fromages frais, natures ou aromatisés (tomates-basilic, poivrons-graines de moutarde, pain d’épices…), commencent à se tailler une belle réputation. « Nous avons de très bons retours. Depuis avril, à Mûr, nous avons triplé les ventes », se réjouit, en toute modestie, la fromagère. La Chèvrerie de La Motte fait aussi partie du collectif de producteurs locaux « Marché Nomade », qui pendant le confinement et ses restrictions ont remplacé leur marché itinérant par un service de paniers, livrés à domicile ou à retirer dans plusieurs points de dépôt des Côtes d’Armor. « Ç’a tellement bien marché, qu’on a décidé de le poursuivre » , précise Leslie, qui assure par ailleurs ses propres livraisons. On peut aussi venir chercher ses fromages directement à la ferme, sur rendez-vous.

PRATIQUE
Le Chauchix à La Motte
chevrerielamotte@gmail.com
06 51 64 34 61
Zone de livraison et point de dépôt
de l’association « Marché Nomade »
sur www.marchenomade.fr

 

DES ARTISANS DE LA GLACE

Terres Bleues
Terres Bleues

Depuis maintenant plus de 15 ans, Karine et Philippe Jouan fabriquent des crèmes glacées à partir du lait de l’ancienne exploitation familiale, à Cléguérec. Une diversification réussie au pays de la terre bleue.

Douaroù glaz… terres bleues en breton ! Comme la couleur de celles du hameau de Kerantourner, dans la commune de Cléguérec. Une terre aux reflets schisteux travaillée par ses parents, où il est né et qu’il a lui même exploitée. Dès la fin des années 90, il décide de convertir en bio, la ferme qui compte alors une soixantaine de vaches laitières. Avec sa femme Karine, qui vient de le rejoindre au sein de l’exploitation, il comprend rapidement qu’il va falloir se diversifier. Plusieurs pistes sont étudiées et c’est finalement vers la crème glacée qu’ils décident de s’orienter. Après une formation, un laboratoire est construit à proximité de l’exploitation et les premières glaces sont fabriquées au printemps 2003. Elles le sont bien évidemment avec le lait bio de la ferme. Pour les autres ingrédients (beurre, crème, sucre, arômes, purées de fruits…), ils privilégient les circuits courts et les producteurs régionaux. D’abord exclusivement vendues aux professionnels, glaciers et restaurateurs, elles sont rapidement proposées aux particuliers dans les grandes et moyennes surfaces des cinq départements de la Bretagne historique. La réussite est au rendez-vous, mais la tâche est lourde. Pour se consacrer exclusivement à la fabrication de crème glacée, le couple décide de vendre l’exploitation agricole. Il continue toutefois d’acheter le lait auprès des nouveaux propriétaires et aussi, depuis l’année dernière, auprès de la ferme de la Vallée verte, à Cléguérec. Parallèlement, il développe très largement la gamme des produits qui compte aujourd’hui 80 parfums pour les professionnels et une vingtaine pour les particuliers. « Nous innovons régulièrement. Il y a des échecs mais également, et fort heureusement, des succès », sourit Karine. La « Vanille Breizh », une glace à la vanille marbrée avec du caramel au beurre salé, ou encore celle au blé noir, font partie de ceux-ci.

Des éditions limitées chaque année terres bleues

La multiplication des parfums s’accompagne d’une diversification de l’offre labellisée « Produit en Bretagne ». Depuis quelques années Terres Bleues, qui compte aujourd’hui huit salariés, propose aussi des gâteaux glacés, des bûches, des verrines ou encore des omelettes norvégiennes. Deux fois par an, au printemps et à l’automne, l’entreprise développe également des crèmes glacées et des sorbets en éditions limitées. Adepte des circuits courts, Terres Bleues propose aussi une vente directe à l’usine, tous les samedis matins.

Terres Bleues
Kérantourner – Cléguérec
02 97 38 13 35
www.terresbleues.com
Vente directe aux particuliers,
le samedi de 10 h à 12 h.

 

LES PRODUCTEURS LOCAUX A PORTEE DE CLIC

Les saveurs de Guerlédan
Les saveurs de Guerlédan

Un drive des producteurs… Tel est le nouveau service proposé par le magasin des producteurs de Mûr-de-Bretagne, Les Saveurs de Guerlédan. Des produits locaux, frais et de qualité, sont désormais à portée de clic des consommateurs du Centre Bretagne.

Palets, galettes, craquants ou encore kouign-amann… Yohann Rodzko, c’est d’abord les gâteaux ! Depuis la Biscuiterie de Guerlédan, basée à Mûr-de- Bretagne et qu’il a reprise en 2017, il a développé sa propre marque, « Les biscuits d’Yo ». « Des gâteaux généreux, qui sentent bons les oeufs et le beurre » , assure celui pour qui la pâtisserie est avant tout une histoire de famille. « Petit, j’étais toujours fourré en cuisine, à confectionner des gâteaux avec mes grands-mères…», se souvient-il. Aux côtés de son père, Marc, le fondateur de la Crêperie de Guerlédan, il crée « Les saveurs de Guerlédan », magasin de vente directe de la PME familiale mais aussi plus largement de produits locaux.

C’est ici qu’il va développer ses propres recettes des « biscuits de Guerlédan » qui ne tardent pas à se tailler une petite réputation. Pour autant, Yohann Rodzko entend rester à l’échelle d’une production artisanale commercialisée dans une quinzaine de points de vente, en plus du magasin propre. C’est également dans son établissement qu’il développe d’entrée un rayon pour mettre en valeur les productions locales. Du cidre au miel en passant par la bière ou la farine, il propose alors une trentaine de références produites dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres.

Fraîcheur et qualité

Aujourd’hui, le jeune chef d’entreprise souhaite aller encore plus loin dans sa volonté de développer les circuits courts. « La crise que nous venons de vivre a fait naître une demande pour les produits locaux, frais et de qualité », assure-t-il. Pourquoi chercher à l’autre bout du monde ce qui se trouve dans le champ du voisin ? Et des voisins, il en a trouvé ! De Charlotte, productrice d’oeufs à Canihuel, à Julien, spécialisé dans la charcuterie et la salaisonnerie, à Mûrde- Bretagne, en passant par Gilles et Aurore, producteurs de volaille à Saint- Mayeux,

une bonne douzaine d’artisans a déjà embarqué dans le projet. D’autres devraient suivre sans tarder pour étoffer encore l’offre. Concrètement, le client fera ses courses en se connectant sur le site www.saveursdeguerledan.fr. Une fois celle-ci effectuées, il choisira le jour où il souhaite récupérer sa commande en magasin, entre le mercredi et le vendredi. Le paiement s’effectuera au magasin le jour du retrait. Simple, cette formule de drive des producteurs devrait contribuer à développer encore l’engouement suscité par les circuits courts.

PRATIQUE
Cité Kerroual – Mûr-de-Bretagne
Ouvert du lundi au samedi
de 9 h 30 à 12 h
et de 14 h 30 à 18 h 30.
02 96 28 79 27
www.saveursdeguerledan.fr

 

DU BON ET DU FRAIS

Au marché du Gros Chène
Au marché du Gros Chène

Créé il y a dix ans par le lycée agricole de Pontivy, le magasin « Au marché du Gros-Chêne», accueille aujourd’hui une quinzaine de producteurs locaux. Une certaine idée du circuit court qui a fait la preuve de son efficacité.

Des produits laitiers, du fromage, des fruits, des légumes, de la viande, des oeufs ou encore du miel… en dix ans d’existence, le magasin de producteurs locaux « Au Marché du Gros-Chêne » a su développer une large gamme de produits et se tailler une belle réputation dans la région de Pontivy. Initié par la ferme du lycée agricole du Gros-Chêne, il visait à l’origine à mettre en avant la production de l’établissement pontivyen et être un lieu pédagogique sur la vente directe pour les élèves. Aujourd’hui, il associe une quinzaine de producteurs du Centre Bretagne, tous situés dans un rayon d’environ 25 km. Certains sont labellisés bio, d’autres non, mais répondent aux critères d’une agriculture durable.

Plus 25 % pendant la crise

Cliente depuis plusieurs années, Nadia apprécie particulièrement. « C’est un bonheur de cotoyer les producteurs des produits que nous mettons dans notre assiette, confie-t’elle. On peut y trouver tout ce que l’on souhaite, si on accepte de respecter la saisonnalité des produits.» « Ce magasin, c’est la continuité de notre travail », assure Roger Dagorne, de la ferme de Kermoël, à Plouguernevel. Producteur de fromages, de yaourts ou encore de lait ribot, cet ancien élève du lycée, est présent depuis l’origine. « Notre objectif est de proposer, en vente directe, des produits sains dans un rapport équitable aussi bien pour le producteur et le consommateur », explique-t-il. Aux côtés de Dominique, salarié à mi-temps, les producteurs assurent une permanence à tour de rôle. « Nous ne défendons par seulement nos produits, mais l’ensemble de la gamme. Cela implique de bien connaître tous les produits, pour pouvoir conseiller au mieux la clientèle », précise Roger. Et ces derniers temps, ils n’ont pas chômé. Conséquence de la crise et du confinement, le magasin a vu arriver de nouveaux clients. « Pendant cette période, nous avons enregistré une progression de près de 25 % », se réjouit le producteur. Une nouvelle clientèle qui a découvert la qualité et la fraîcheur des produits proposés sur les étals, et qu’ils espèrent bien pouvoir fidéliser.

PRATIQUE
Ouvert le mercredi et le vendredi, de 10 h à 19 h.
Le samedi de 9 h à 12 h.
De Pontivy : direction Neulliac, suivre le fléchage,
depuis le lycée du Gros Chêne.
02 97 07 08 74

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