Après une édition 2014 où il avait oublié la Bretagne, le Tour de France y revient cette année. Et cette fois, avec deux arrivées d’étapes, les 11 et 12 juillet, à Mûr-de-Bretagne et à Plumelec, le Centre Bretagne apparaît particulièrement gâté.

Il y a déjà près d’un siècle, le célèbre reporter du Petit Parisien, Albert Londres, les qualifiait de « forçats de la route ». Plus récemment, dans les colonnes de l’Équipe, Antoine Blondin, magnifiait leurs exploits et affirmait : « Le Tour de France, c’est la fête et les jambes ».

Tous deux très engagés, le célèbre journaliste au long cours, comme l’auteur de « Un singe en hiver », n’étaient pas dupés par les dérives de certains : les dopés ! Depuis les méthodes ont changé mais, même les spécialistes de la petite reine, seraient bien en peine de citer le palmarès de la dernière décennie en tenant compte des déclassements pour dopage.

Les soupçons ont beau être accrochés aux coureurs cyclistes, aussi solidement que le dossard à leur maillot, l’intérêt populaire pour la troisième manifestation sportive mondiale (après les Jeux Olympiques et la Coupe du monde de football), ne se dément pas. L’an passé, d’après les chiffres officiels de l’association organisatrice, elle a tout de même attiré plus de 12 millions de spectateurs sur le bord de la route.

Terre de vélo s’il en est, la Bretagne réserve toujours un accueil particulièrement chaleureux à la grande boucle. Enfin, quand celle-ci décide d’y faire étape. L’an passé, ce ne fût pas le cas. Cette année, ce le sera… Et même à trois reprises.

Trois arrivées d’étapes en Bretagne

Tete Tour. thierry-jeandotLancé d’Utrecht, au Pays-Bas, le 4 juillet, le Tour fera en effet son entrée en Bretagne le vendredi 10 juillet. Venus de Livarot, en Normandie, les coureurs se disputeront la victoire de la 7e étape, sur une ligne d’arrivée tracée au cœur de la ville de Fougères.

C’est donc en Bretagne, que les 4 500 personnes qui composent la grande caravane du Tour de France, passeront le week-end précédant la fête Nationale. Deux étapes sont en effet inscrites au programme : une épreuve en ligne entre Rennes et Mûr-de-Bretagne, le samedi 11 juillet ; un contre-la-montre par équipe reliant Vannes à Plumelec, le dimanche 12 juillet (lire pages 6 et 7).

Le public breton répondra assurément présent pour admirer le passage des athlètes et profiter des différentes animations proposées dans les communes traversées (lire page 8). Les autres pourront toujours profiter des retransmissions à la télé ! Même si après quarante années de service, « Paulo la science », ne sera plus là pour commenter les richesses de la campagne du Centre Bretagne.

Samedi 11 Juillet 2016 : Rennes – Mûr de Bretagne

181,5 km ! C’est la distance que devront parcourir les coureurs pour une huitième étape qui les mènera de Rennes à Mûr-de-Bretagne. Si cette étape apparaît comme une première dans l’histoire du Tour de France, ces deux villes ont déjà accueilli la grande boucle.

La capitale bretonne l’a bien évidement accueilli à de nombreuses reprises. Quinze fois très exactement. La dernière, c’était en 2006, pour une étape de contre-la-montre individuel qui avait été remportée par l’Ukrainien Serhiy Honchar.

Mûr-de-Bretagne n’a évidemment pas un passé aussi prestigieux avec ce grand rendez-vous cycliste. La commune ne l’a en effet accueilli qu’une seule fois. C’était en 2011, pour une étape dont le départ avait été donné à Lorient. Le futur maillot jaune, Cadel Evans, avait alors surpris dans un sprint âpre et millimétré, un Alberto Contador un peu trop pressé de lever les bras.

Cette longue et abrupte côte, que certains n’hésitent pas à surnommer « l’Alpe-d’Huez bretonne », est pourtant entrée dans la légende du cyclisme, depuis bien longtemps. Sur le Tour 1947, l’ascension se dressait à mi-chemin d’un contre-la-montre de 139 km, entre Vannes et Saint-Brieuc. Jean Robic s’était alors repositionné comme un prétendant au titre avant de s’imposer deux jours plus tard à Paris.

 

Dimanche 12 Juillet 2016 : Vannes – Plumelec

Avant une journée de repos à Pau, le lendemain, les coureurs aborderont un style d’étape souvent redouté par les meilleurs : le contre-la-montre par équipe. Longue de seulement 28 km, cette étape entre Vannes et Plumelec, devrait néanmoins être intense et parcourue en moins d’une demi-heure !

C’est la 12e fois que la grande boucle fait escale dans la cité vannetaise. L’histoire commune a débuté, il y a quatre-vingt-dix ans, en 1925, avec la victoire d’un futur vainqueur de l’épreuve, Nicolas Frantz. La dernière fois, c’était en 1993, pour une étape dont le départ avait été donné aux Sables-d’Olonne et qui avait été remportée par le Belge Wilfried Nelissen.

Moins dense, l’histoire entre le Tour et Plumelec, n’en est pas moins riche. Dans cette petite commune du Morbihan, on bombe le torse pour parler de vélo. Trois arrivées d’étapes y ont été jugées en 1982, 1997 et 2008. Surtout, en 1985, elle a eu l’honneur d’accueillir un grand départ et un prologue, sur lequel Bernard Hinault s’était imposé. Cette vocation cycliste, Plumelec la doit en particulier à la côte de Cadoudal : une montée de près de 2 000 mètres avec une pente à plus de 6 % de moyenne. C’est d’ailleurs au sommet de cette côte que sera tracée la ligne d’arrivée.

Ici et là ! Retrouvez le dossier complet « Le Tour fait étape en Centre Bretagne » sur la version en ligne du numéro concerné : Ici et là numéro 7

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