Quatre générations de femmes se sont succédé derrière le comptoir du bar de la place de l’Église de Plessala. Pascaline gère aujourd’hui cet établissement, cultivant la convivialité et la simplicité qui le caractérise. Ici, chacun a ses habitudes et on discute entre personnes de tous âges. 

C’est à grands coups de torchon que Marie Le Helloco chassait les clients indélicats de son établissement. « Elle avait un sacré caractère », sourit Pascaline Handaye. « Il en fallait à l’époque pour tenir un bar lorsqu’on était une femme. » Qu’on ne s’y trompe pas, derrière son visage angélique et une silhouette frêle, celle qui gère aujourd’hui l’Edelweiss à Plessala, sait aussi s’affirmer. Elle y met peut-être juste un peu mieux les formes… 

Pascaline est née et a grandi derrière le comptoir. « Ce bar est dans ma famille depuisplus de 100 ans ! », lance-t-elle. C’est son arrière grand-mère, Marie, qui l’a ouvert à la fin des années 1800. « Mes grands parents, Yvonne et Yves, lui ont succédé, puis ma mère Danielle l’a tenu pendant près de 40 ans », retrace la jeune femme. Elle-même a repris le flambeau en 2006. Dans ses mains, une photo un peu jaunie de l’établissement situé sur la place de l’Église. La verdure a depuis envahi en partie sa façade… 

L’identité du village

À Plessala, l’Edelweiss est un bar de village comme on se les imagine. Ici, chacun a ses habitudes. Sabrina vient y boire un café, la semaine en sortant du travail, et y retrouve son groupe d’amis pour l’apéro le week-end. Guy, lui, apprécie de pouvoir y consulter les deux journaux locaux. « Ce café, c’est un vrai lieu de rencontres, on peut y discuter avec des personnes de tous âges, de tous milieux. L’ambiance y est extraordinaire », assure-t-il. 

« Pour moi, le bar a un rôle important dans un village. C’est un peu ce qui fait son identité, estime Pascaline. Les clients doivent pourvoir s’y sentir bien. Derrière le comptoir, on est là pour les écouter, les réconforter quand ils ne vont pas bien. Cette part humaine, c’est ce que j’aime dans mon boulot, même s’il est parfois dur ! » 

Les quatre premières années, Pascaline a tenu seule l’Edelweiss, enchainant jusqu’à 80 heures de travail par semaine. Aujourd’hui, elle est secondée par Cindy et Eléanore. Une équipe féminine de choc et de charme qui tient à cultiver le caractère convivial de l’établissement. En témoignent les brèves et blagues entendues au comptoir et inscrites à la craie blanche sur la peinture ardoise qui couvre les portes des frigos. « On les renouvelle régulièrement », sourit la patronne. « Ici chacun a le droit de s’exprimer, d’avoir ses idées ou ses opinions… Tant que c’est dans le respect de l’autre ! », insiste Pascaline. 

L’Edel Crock, ouvert en 2014

Pour pallier une baisse de l’activité « bar », la jeune femme lui a ajouté, en 2014, une partie restaurant. « J’ai racheté la maison attenante et percé le mur du bar pour permettre d’accéder à la salle de restaurant. Cela a un peu bousculé certains habitués », se souvient Pascaline. L’Edel Crock compte 20 couverts, en intérieur et sur une petite terrasse, à l’abri du bruit de la rue à l’arrière du bâtiment. À la carte : des salades, des sandwichs froids, des burgers, les plats cuisinés par Oliver, le frère de Pascaline, traiteur. « Pour répondre à une demande de la clientèle, nous proposons également des menus ouvriers. » Les produits locaux, voire communaux, ont la part belle : cheesecake de la ferme de la Fortville, yaourts et fromages blancs de la Ferme des Grands Prés, miel, moutarde ou chouchen du Loudéacien Sylvain Kéraval, bières des brasseries Philomenn (Tréguier) ou De Launay (Moncontour)… 

« J’aime l’idée que mon bar-restaurant soit la vitrine de ces produits, qu’on puisse ici les découvrir et les goûter », observe la jeune femme. Derrière elle, sur les étagères du comptoir, on remarque les jolis sacs en cuir fabriqués par Stéphanie Le Goff. « Ils sont super beaux. J’en ai acheté un, vous voulez le voir ? », s’enthousiasme Cindy, la serveuse. 

L’échange décrit à lui seul la simplicité qui règne à l’Edelweiss. « J’en ai visité des bistrots pour mon travail de recherche sur les cafés et les restaurants, mais ici, l’ambiance est extraordinaire. Il y a le savoir-boire, le savoir-manger et la convivialité qui va avec ! », martèle Guy. Au même moment, Danielle, ex-patronne des lieux et maman de Pascaline, entre dans le bar avec ses trois petites-filles. Maïann, 8 ans, Leïa, 6 ans, et même Arya du haut de ses 9 mois, sont ici comme chez elles. La relève ? 

 

Un nom porte-bonheur

En plus de 100 ans, et même s’il est resté dans la même famille, le bar de la place de l’Église de Plessala a changé plusieurs fois de nom. « Café de la place », « Le Sporting »… entre autres. Pascaline, elle, a choisi de le baptiser l’Edelweiss, en clin d’œil à ses origines paternelles. « Mon père est Béarnais. Il a longtemps été moniteur de ski dans les Pyrénées, où régulièrement, il partait à la recherche des edelweiss. Une plante rare dont on dit qu’elle porte chance. » 

 

Reprise des festivités

Après une pause, pour cause de maternité, Pascaline Handaye relance les animations au sein de son établissement. 

Le dimanche 8 juillet, Stéphanie Le Goff, qui travaille le cuir, deux éleveurs locaux, l’un de cochons sur paille et l’autre de poulets élevés à la graine de chanvre, ainsi que Chico Création (créations en bois) animeront un petit marché de producteurs. La soirée se poursuivra avec un concert du groupe Caro and Co (pop-rock). 

Le dimanche 29 juillet, le bar l’Edelweiss proposera un concert en relation avec le Festival de jazz de Langourla (groupe à définir). 

D’autres concerts suivront. « Ma volonté est de pouvoir en programmer un par mois. En privilégiant les musiciens locaux. » Les intéressés peuvent se faire connaître.

 

 Informations pratiques 

10, place de l’Église – 02 96 26 13 46

Page Facebook : Bar Edelweiss

Ouvert du lundi au jeudi, de 8 h à 20 h ; jusqu’à 23 h le vendredi et 21 h le samedi ; de 9 h à 14 h, les dimanches et jours fériés.

Restaurant Edel Crock : services du lundi au samedi midi et le vendredi soir.