Visite des coulisses du Logipôle, à Loudéac. Cette antenne du centre hospitalier du Centre Bretagne assure trois grandes activités logistiques : la restauration, la blanchisserie et le magasin. Un service méconnu mais indispensable au bon fonctionnement des services de santé du secteur, ainsi que des maisons de retraite partenaires et des écoles publiques de Loudéac. 

« Quand on pense hôpital, on pense médecin, infirmière, scanner… mais pas forcément à la logistique. Elle est pourtant fondamentale », observe Arezki Chérifi, directeur adjoint du centre hospitalier du Centre Bretagne (CHCB), par ailleurs directeur des achats, de la logistique et du biomédical et, à ce titre, du Logipôle.

Implanté sur la zone industrielle de Très-le-Bois à Loudéac, le Logipôle assure ainsi trois missions essentielles aux services hospitaliers du CHCB : la restauration, la blanchisserie et le magasin. Des activités autrefois dispersées sur plusieurs sites et regroupées au sein d’une même plateforme depuis novembre 2009. « Soit après la fusion des deux hôpitaux de Plémet-Loudéac et Pontivy en 2005 et avant l’ouverture du nouvel établissement de Kério à Noyal-Pontivy en 2012, précise Arezki Chérifi.
Avec la construction de cet équipement moderne, l’objectif était d’être davantage central par rapport aux différents sites que nous desservons ».
À savoir tous les services hospitaliers dépendants du CHCB, Kerio à Noyal-Pontivy, Kervénoaël à Pontivy, Loudéac et Plémet, mais aussi les écoles maternelles et primaires publiques de Loudéac, la maison de retraite de Brocéliande, le service de portage des repas à domicile géré par la Cidéral, l’hôpital de Guémené-sur-Scorff, le service de psychiatrie dépendant de l’hôpital de Plouguernevel…

Repas en liaison froide

logipole2Le Logipôle s’étend sur deux étages de 3 000 m² chacun et est opérationnel cinq jours sur sept, du lundi au vendredi. Toute une armée de petites abeilles, pas moins de 70 agents, s’y activent selon un fonctionnement parfaitement rôdé.

Mesures d’hygiène obligent, on ne pénètre dans la partie « restauration » qu’après avoir coiffé une seyante « charlotte » et enfilé blouse et protège-chaussures. En respectant la marche en avant, on découvre d’abord le quai de livraison puis les frigos où sont stockés les produits par catégories : viandes, surgelés, produits laitiers, légumes, fruits… avant d’entrer dans la partie cuisine et conditionnement.

« Les repas sont concoctés avec deux à trois jours d’avance, selon le principe de la liaison froide. C’est ce qui nous permet de mieux transporter et livrer les différents sites. De Plémet à Guémené-sur-Scorff, il y a tout de même quelque 80 km de distance… », fait remarquer Arezki Chérifi.

Des fours, émane, ce jour-là, une bonne odeur de poisson arrosé d’une sauce à l’armoricaine, de tortellinis et de poêlée de légumes du sud. Une équipe de cinq diététiciens travaillent de concert avec les chefs cuisiniers pour composer les menus dans le respect de l’équilibre alimentaire. « La difficulté repose dans le fait que pour chaque menu, il y a une quinzaine de combinaisons différentes selon les régimes : sans sel, sans sucre, sans graisse ou au contraire enrichis, prescrits aux patients. » Pour s’y retrouver, les repas sont conditionnés dans des barquettes de couleurs différentes. Aux cuisines-relais de chaque site, ensuite, de les personnaliser pour chaque patient ou résident. « Tout est une question d’organisation et de communication et l’informatique est essentielle », insiste Arezki Chérifi.

Des machines à plier le linge

À la blanchisserie, qui occupe deux étages du Logipôle, la mécanique aussi est bien huilée. logipole1Au moins autant que les rails sur lesquels défilent blouses, pantalons, chemises de nuit… Le tunnel de lavage, énorme machine à laver, ne compte pas moins de treize programmes à l’issue desquels sont libérées des « galettes » de linge essoré. Trois séchoirs fonctionnent en permanence pour le linge dit en forme (les vêtements de travail par exemple). D’autres machines, elles, avalent le linge plat (draps, alèses, torchons…) qui en ressort non seulement défroissé mais aussi plié. « Une dotation journalière a été définie par les cadres de la blanchisserie et les cadres de santé. Nous savons exactement quelle quantité de linge nous avons à livrer chaque jour et dans chaque service. »

Le « linge à part », autrement dit celui des résidents des Ehpad, est traité de façon manuelle. « D’où l’importance de bien le marquer, par identité et par site pour éviter les pertes », martèle Arezki Chérifi.

La dernière étape du Logipôle conduit au niveau inférieur, sous la partie « restauration ». Le magasin s’y étend sur 1 600 m². En « rayon », des couches-culottes pour bébé, des protections anatomiques pour les personnes âgées, de l’huile de soin, des cotons-tiges, mais aussi des packs d’eau, des cartouches d’encre pour imprimante, des rames de papier, des stylos, des produits d’entretien… et aussi des produits secs pour la cuisine. « On trouve dans ce magasin absolument tout ce qui sert à l’hôpital, en dehors des médicaments et des dispositifs médicaux (seringues…), gérés par la pharmacie », souligne Arezki Chérifi. Les produits en stock sont référencés dans un catalogue, à partir duquel les cadres de santé passent une commande hebdomadaire. Les livraisons sont assurées une fois par semaine pour chaque service.

Sous ses apparences de petite usine, le Logipôle est bel et bien un maillon essentiel du CHCB. « Nous sommes un service trop méconnu du grand public. Pourtant, sans cette activité logistique, et elle n’est pas la seule, je pense aussi notamment à la gestion des déchets ou au ménage, l’hôpital ne fonctionnerait pas », conclut Arezki Chérifi.

 

Le logipôle en chiffres

Restauration.

36 agents, 3 800 repas produits par jour, soit près de 1 million de repas par an.

Blanchisserie.

27 agents, 6 tonnes de linge traitées par jour, soit près de 1 300 tonnes par an.

Magasin.

3 agents,1 600 m² de surface de stockage.

Livraison. 4 agents.

Maintenance. 3 agents.

Comptabilité. 2 agents.