Spécialisée dans la commercialisation d’objets et de vêtements publicitaires, la société EMAP, installée dans la commune du Sourn, a toujours su s’adapter aux réalités du marché. Mais sans perdre ses spécificités et son savoir-faire dans la fabrication des médailles.

Le pin’s ! Même chez les moins de 20 ans qui maîtrisent correctement la langue de Shakespeare, le mot demeure à peu près incompréhensible. Et pourtant s’ils l’avaient connu à l’époque de leurs années de collège ou lycée, au milieu des années 80, ils auraient forcément accroché cette épinglette métallique au revers de leur veste ou de leur blouson. Peut-être même, les auraient-ils collectionnées !

Hervé Le Guennec, a en revanche très vite compris l’engouement pour ce phénomène. Désireux de monter sa propre société, le jeune homme, alors ingénieur dans les télécoms à Lannion, choisit en effet de se lancer dans l’aventure. Mais sans oublier les conseils de son oncle qui travaillait déjà dans les objets publicitaires ! Et ils ne sont pas inutiles, car les débuts sont difficiles. Mais en 1992, la concomitance des jeux olympiques d’hiver à Albertville et de ceux d’été à Barcelone, va faire exploser le phénomène du pin’s. « C’était de la folie, nous fabriquions plus de 300 000 pin’s haut de gamme par mois », se souvient-t-il. L’engouement est impressionnant, la technicité du fabriquant pontivyen l’est tout autant. Les commandes affluent et le chef d’entreprise doit recruter pour honorer les commandes. Il va alors compter jusqu’à 25 salariés.

S’adapter à la concurrence

Mais dans ce domaine comme dans d’autres, la mode passe. Hormis pour les collectionneurs, l’intérêt pour le pin’s va simplement et tout doucement s’estomper, à l’aube des années 2000. Surtout, un nouveau concurrent contre lequel il est difficile de lutter s’est ouvert : la Chine.

Le patron de la société EMAP sait qu’il n’a pas les armes pour livrer bataille. La solution est donc dans la diversification. Il l’avait déjà compris en commercialisant une multitude d’objets publicitaires. De la coupe au trophée, en passant par la médaille ou le porte-clés, il a su s’adapter.

Alors, plutôt que de s’incliner, il décide donc de s’orienter vers une nouvelle activité : la fonderie de médailles (lire ci-contre) ou encore la fabrication de porte-clés. Mais là encore, la concurrence asiatique ne permet pas de lutter à armes égales.

Mais qu’importe. Aujourd’hui âgé d’un peu plus de 60 ans, il a su développer et vendre, y compris sur Internet, des produits spécifiques et de qualité qui contribuent toujours à la notoriété de sa société. Une légitime récompense pour l’amoureux de son métier.

 

Ici et là ! Retrouvez toutes les étapes de la fabrication d’une médaille sur la version en ligne du numéro concerné : Ici et là numéro 5