Située discrètement dans le petit hameau de Saint-Léon-Pape à Merléac, les curieux ne seront certainement pas déçus de faire un détour pour découvrir un des joyaux du patrimoine religieux de Bretagne. L’édifice date du XIVe et présente un double porche d’entrée et des vitraux du XVe représentant la vie de Saint Jacques et la légende du « pendu dépendu ». Ornée de nombreuses fresques décrivant la vie et la passion du Christ, la chapelle est une étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
Pratique
Ouverture : de 10 h à 18 h,tous les jours
entre mi-juin et mi-septembre.
Visite guidée pour groupes à partir de dix personnes.
Renseignements :
Office de tourisme Bretagne Centre – 02 96 28 51 41
tourisme@centrebretagne.com
Des fresques à couper le souffle!
La Chapelle Saint Jacques est une des chapelles les plus réputées de Bretagne, tant son ancienneté et l’importance archéologique des peintures du lambris et des murs comme l’exception de ses vitraux constituent des repères essentiels de l’architecture religieuse bretonne. Pour l’ensemble de ces raisons, la chapelle a été classée monument historique en 1908. Datant du début du XIVe siècle (peu avant 1317), la chapelle, de plan rectangulaire présente une nef divisée en trois vaisseaux. Les murs surmontant les grandes arcades sont ornés de peintures consacrées à des scènes du cycle de la Passion du Christ. Les intrados des arcs sont ornés à neuf reprises des armoiries des Rohan : de gueules à sept macles d’or, ce qui conforte l’appartenance médiévale de la paroisse au duché de Rohan et au diocèse de Quimper. Les peintures des lambris de couvrement des trois vaisseaux ont été décrites en 1865 : elles illustraient des scènes de la Genèse, de la vie de la Vierge, de la vie du Christ, plusieurs représentations de la Passion du Christ, et une rare iconographie de la vie de Saint Jacques, le tout complété d’anges musiciens. Le mauvais état de la toiture n’a pas permis la conservation de ces peintures aujourd’hui presque illisibles.
Une somptueuse et exceptionnelle maîtresse-vitre…
La chapelle est aussi justement célèbre par l’exceptionnelle verrière de la maîtresse- vitre datée de 1402 et signée de G. Béart, peintre verrier rennais. Elle est le seul exemple en Bretagne de composition mixte à vaste grisaille et registres iconographiques ici consacrés à Saint Jacques et à la Passion du Christ. Les panneaux de grisailles représentant des oiseaux et des feuillages sont d’une rare finesse subtilement rehaussés de jaune d’argent. Les bordures sont marquées de la coquille de Saint-Jacques.
La légende du « pendu dépendu »
La verrière présente également des représentations de la vie de Saint Jacques ainsi qu’une représentation de la légende du « pendu dépendu ». Cette légende raconte qu’un Allemand, allant avec son fils à Saint-Jacques, vers 1090, s’arrêta pour loger à Toulouse chez un aubergiste qui l’enivra et cacha une coupe d’argent dans sa malle. Quand ils furent partis le lendemain, l’aubergiste les poursuivit comme des voleurs et leur reprocha d’avoir volé sa coupe d’argent ! Pour ce soi-disant larcin, il y eut un jugement qui condamna à la pendaison, au choix, le père ou le fils. Mais comme le père voulait mourir à la place du fils et le fils à la place du père, le fils fut pendu et le père continua, tout chagrin, sa route vers Saint-Jacques. Or, vingt-six jours après, il revint, s’arrêta auprès du corps de son fils et il poussait des cris lamentables, quand voici que le fils attaché à la potence se mit à le consoler en disant : « Très doux père, ne pleure pas, car je n’ai jamais été si bien ; jusqu’à ce jour Saint Jacques m’a sustenté, et il me restaure d’une douceur céleste ». En entendant cela, le père courut à la ville, le peuple vint, détacha le fils du pèlerin qui était sain et sauf, et pendit l’aubergiste en guise de représailles ! (Jacques de Voragine, Légende Dorée).