Au cœur des Landes de Lanvaux, Moustoir-Ac connaît une belle évolution démographique. Pour accompagner ce flux, la dynamisation du centre-bourg est engagée. Objectif : répondre aux besoins des habitants et favoriser le lien entre tous.
Un an après la pose de la première pierre, les travaux du « Trait d’Union » sont terminés. Dans la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes réhabilitée, un mobilier « nomade » accueille quelque 4 000 ouvrages. Tons neutres et bois donnent une ambiance « cosy » au lieu, égayée par des poufs aux couleurs vives. « J’ai hâte de voir des jeunes s’y installer et, au même moment, une personne plus âgée venir demander de l’aide pour, par exemple, effectuer une démarche administrative en ligne…», projette Benoît Rolland, maire de Moustoir-Ac.
« Trait d’union ». Ce nouvel espace multiservices, qui sera inauguré le 17 mai, porte dans son nom sa principale vocation. Tout à la fois médiathèque, salle de réunion pour les associations, espace de réception pour les familles, atelier pour les assistantes maternelles, guichet pour de menus services publics… « Ce tiers lieu doit favoriser le lien social et permettre à tous les habitants de la commune de se rencontrer et d’échanger », explique Benoît Rolland. C’est aussi l’étendard d’un vaste projet de redynamisation du centre-bourg.
72 lots à vendre, à 62 € le m²
Depuis les années 90, la population de Moustoir-Ac ne cesse d’augmenter pour s’établir à près de 1 900 habitants. Un dynamisme démographique boosté par une situation géographique très centrale, à équidistance de Pontivy, Vannes, Ploërmel ou Lorient. « Nous profitons aussi de la proximité du bassin d’emploi de Locminé, très actif dans le secteur agroalimentaire », note le maire.
Un flux démographique qu’il convient d’accompagner. En 2014, et alors que la commune ne disposait quasiment d’aucune réserve foncière, la nouvelle municipalité décide d’acquérir quatre hectares de terrain pour aménager un nouveau lotissement. À terme, 72 lots sortiront de terre au sud-ouest du bourg. 22 seront disponibles à la réservation dès l’été prochain. « Nous avons choisi de vendre ces terrains au prix de revient, soit 62 € HT le m², annonce Benoît Rolland. Notre politique d’habitat ne s’inscrit pas dans la recherche de profit. Notre volonté est de permettre à des jeunes familles de s’installer chez nous et aux gens du pays d’y rester. »
Concentration des services scolaires
Historiquement, la vie à Moustoir-Ac s’est équilibrée autour de deux pôles, le bourg et le hameau de Kerhéro. Aujourd’hui, le développement de la commune se situe essentiellement sur le bourg. « C’est pourquoi nous avons décidé d’y regrouper l’offre scolaire, actuellement éclatée entre les deux secteurs », justifie Benoît Rolland. À proximité du futur lotissement, une nouvelle école accueillera ainsi les élèves dès la rentrée de septembre 2021. Quatre classes dans un premier temps, mais avec une capacité d’extension. L’offre comptera également une garderie et un restaurant scolaire. Sa particularité : il sera ouvert aux locataires des huit logements « seniors » voisins, dans un objectif de partage intergénérationnel.
Cette concentration de l’habitat, des services scolaires et socioculturels doit servir le commerce local. « Un secteur qui reste fragile », reconnaît le maire. Le projet de redynamisation du centre-bourg prévoit trois cellules de 200 m² pour l’installation de nouvelles activités. Benoît Rolland y croit, s’appuyant notamment sur « une certaine forme d’économie résidentielle ». Des aménagements urbains peu adaptés, l’éparpillement des scolaires, la proximité du bourg de Locminé n’ont, jusqu’à présent, pas favorisé la consommation locale. La municipalité entend, à ce titre, jouer son rôle de facilitateur, « nécessaire pour éviter que la commune ne deviennent une cité dortoir », estime Benoît Rolland. Avec autant de fenêtres ouvertes sur les vallons verdoyants et boisés des landes de Lanvaux, Moustoir-Ac vaut mieux que ça !
3 questions à Benoît Rolland, Maire de Moustoir-Ac
Élu municipal depuis 2008, Benoît Rolland a porté l’écharpe de maire en 2014. Ce cadre de la chambre d’agriculture a choisi de se mettre en disponibilité pour mieux occuper la fonction. Marié, père de trois enfants, Benoît Rolland, 43 ans, vit à Moustoir-Ac depuis plus de 20 ans.
Depuis le début de ce mandat, votre municipalité s’est lancée dans une démarche d’investissements importants. Pourquoi ?
Pour ce mandat, notre base d’investissements porte en effet sur 6 M € de projets engagés. C’est beaucoup, c’est vrai, mais ces projets entrent en adéquation avec la forte évolution démographique de Moustoir-Ac. En 20 ans, la commune est passée de 1 400 à près de 1 900 habitants. Parallèlement, elle présentait des équipements vieillissants et sous-dimensionnés. Par exemple, nous avions une salle polyvalente, certes, mais elle avait plus de 30 ans et ne répondait plus aux besoins de la population. Son extension était nécessaire et aujourd’hui elle peut accueillir jusqu’à 400 personnes. L’acquisition de terrains pour aménager un lotissement, le regroupement de l’offre scolaire, la construction d’un espace socio-culturel… s’inscrivent dans la même logique.
Pour autant, vous tenez votre promesse de ne pas augmenter les impôts. Comment est-ce possible ?
Moustoir-Ac n’est ni pauvre, ni riche… mais pas pauvre ! En 2014, nous avons hérité d’une commune avec des bases financières non dégradées fruit d’une politique d’accueil de nouveaux habitants conduite à partir de la fin des années 90. Parallèlement, nous nous efforçons de toujours chercher les meilleurs financements pour nos projets. Le
« Trait d’union », par exemple, est subventionné à hauteur de 70 %. Cela nécessite de se tenir informer de ce qui est possible, d’être curieux, proactifs dans la recherche de subventions dont certaines sont des niches… Nous sommes aussi très bien accompagnés par les services de la communauté de communes qui font un travail formidable.
C’est votre premier mandat de maire. Comment vivez-vous la fonction ?
Être maire est très engageant mais aussi passionnant. J’aime réunir les gens, c’est ce qui me guide. Et, dans notre société un peu trop individualiste, il me semble que les entités communales et intercommunales ont vocation à rassembler la communauté. L’action publique doit créer les conditions favorables pour fédérer la population. L’idée n’est pas de faire à sa place mais d’apporter les bons outils aux familles, aux associations, aux commerces… Cela veut dire des équipements adaptés, des lieux de réunion, d’implantation, des espaces aussi de réflexion et d’expression.