C’est en 1995 que débute l’histoire qui lie désormais la ville de Baud à la carte postale. Elle est d’abord celle du maire de l’époque, Yves Le Roy, et d’un couple de collectionneurs morbihannais, Lucette et André Leclère. Entre ceux qui veulent rendre accessible à tous la richesse de leur magnifique collection et celui qui souhaite développer l’attractivité de sa commune, un objectif commun va conduire à la naissance du Cartopole. C’est James Eveillard, alors bibliothécaire, qui va se charger de mettre en valeur une collection de près de 12 000 cartes sur la Bretagne, datant pour la majorité, des années 1900-1920. En juin 1996, la municipalité inaugure un espace muséographique créé pour conserver, exposer, valoriser et diffuser un fonds de cartes postales désormais mis à disposition d’un vaste public. « À l’époque, il s’agit d’un projet unique en son genre, tant à l’échelle régionale que nationale, rappelle Christelle Lamour, la directrice du Cartopole. Jusque là, la carte postale ancienne, pourtant très prisée par les collectionneurs, est un document qui intéresse peu les musées ou autres centres d’archives qui n’ont pas encore pris conscience du riche potentiel documentaire de ce petit carton voyageur. »

Un nouvel espace muséographique  au Quatro

En deux décennies, le fonds patrimonial de la ville de Baud s’est considérablement développé. Avec le concours du Fonds régional d’acquisition des bibliothèques de Bretagne (Frab), il a régulièrement pu acquérir des collections d’un intérêt patrimonial avéré. De même, grâce aux relations nouées avec les marchands professionnels, de nombreuses nouvelles cartes sont acquises chaque année pour illustrer les différentes thématiques mises en valeur par le musée. Enfin, ce dernier bénéficie régulièrement de dons ou de legs, allant de quelques cartes seulement, à quelques centaines. Aujourd’hui, avec plus de 100 000 documents, il apparaît comme l’un des plus importants fonds patrimoniaux publics en France concernant ce support. Principalement axé sur les cinq départements de la Bretagne historique, il est d’autant plus accessible que plus de 70 % des documents peuvent être consultés en ligne par le biais su site internet Cartolis.

Depuis quelques semaines, il l’est également très concrètement avec l’installation du musée dans une nouvelle structure dédiée à la culture et au patrimoine : le Quatro. Bâti sur quatre niveaux, cet espace d’une surface de 1 600 m2   bénéficie d’une architecture volontairement contemporaine. « Il se déploie en cinq volumes et il faut imaginer un jet de cartes postales sur la table, explique la responsable. Chacune de ces cartes correspond à une partie clairement identifiée du programme : le musée, la médiathèque, l’auditorium… »

Bénéficiant d’une surface d’exposition de 220 m2, contre 98 m2 précédemment, l’espace muséographique a bien évidemment été repensé. Il se composera désormais d’un parcours semi-permanent et présentant une « Bretagne recto-verso », par le prisme de la carte postale de 1900 à nos jours.  Parmi les séquences développées : « L’aventure de la carte postale »,
« Vues sur paysage breton », « l’art du portrait », « Le costume breton sous toutes ses coutures », « Entre réalité et caricature »…

Expos permanentes et temporaires

Grâce à divers dispositifs multimédias, les visiteurs expérimenteront aussi la  « 3D des années 1900 » et se plongeront  dans les correspondances écrites par leurs aïeux.

Pour établir un lien entre le passé, le présent et le futur, et pour souligner le dynamisme de la culture bretonne, des objets et des œuvres d’art, anciens ou contemporains, sont intégrés aux expositions. Enfin, au fil de son cheminement, le visiteur pourra également découvrir des témoignages sonores, des films ou encore des vidéos…

C’est la mer qui a été choisie comme thème de cette « expo dans l’expo », qui changera chaque année. Parallèlement, un espace sera dédié aux expositions temporaires afin de valoriser les autres collections et d’en proposer régulièrement une nouvelle. C’est l’illustrateur bien connu des collectionneurs, Charles Homualk, qui sera mis à l’honneur pour cette première exposition.