Notre-Dame de Carmès
Notre-Dame de Carmès est un lieu accueillant. Les bénévoles qui prennent soin de la chapelle vous parleront volontiers des découvertes faites ces 40 dernières années, lors des restaurations de l’édifice. S’ils ne sont pas là lors de votre passage, une visite virtuelle en ligne dévoile l’histoire de l’édifice toute l’année. Elle rend accessibles à tous, les trésors exposés dans les étages.
La découverte de Notre-Dame de Carmès est une invitation à remonter le temps. La restauration récente de la chapelle, menée entre 2019 et 2021, a redonné son éclat au mobilier et aux peintures réalisées il y a 300 ans, au XVIIIe siècle. À cette période, l’Église sort d’un long conflit pendant lequel les chrétiens se sont divisés. D’un côté, les protestants souhaitent pratiquer leur religion de façon sobre et intériorisée. De l’autre, les catholiques cherchent à célébrer Dieu, la Vierge et les saints, de façon glorieuse. Les grands retables dans le choeur et le transept de la chapelle de Carmès répondent à ce besoin de théâtralité. Bien que construits en bois, ils sont peints de telle manière qu’on les croirait en marbre. Les colonnes à l’antique donnent à l’ensemble une dimension architecturale et les dorures apportent des jeux de lumières pour magnifier l’ensemble. La voûte de la chapelle, signée par le peintre La Palme en 1705, poursuit le même objectif : déployer sous les yeux des croyants des ornements prestigieux. 16 scènes de la vie de la Vierge et du Christ sont présentées au milieu de guirlandes végétales et fleuries, de pots à feu, d’anges et de cariatides. Chaque tableau est présenté dans un cadre architectural en trompe l’oeil qui permet de suivre la narration aussi bien qu’on le ferait en lisant un livre. Le contraste entre ce riche décor et le blanc des murs de la nef est frappant. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Les restaurations de la chapelle dans les années 1980, autant que celles réalisées il y a quelques mois, sont à l’origine de découvertes majeures. Sous les lambris et sous les enduits blancs du XVIIIe siècle, attendaient les peintures d’origine, réalisées dans la chapelle à la fin du Moyen Âge. Dans la sacristie est aujourd’hui installée la voûte lambrissée peinte au tournant des XVe et XVIe siècles. Cinq épisodes de la vie de sainte Catherine y sont représentés, surmontés d’un cortège d’anges jouant des instruments de musique médiévaux. La qualité de la représentation et les parallèles possibles entre cette oeuvre et le prestigieux mobilier de la chapelle Notre-Dame de la Houssaye ou les peintures du choeur de l’église Saint-Mériadec de Stival, laissent peu de doute sur les commanditaires de l’oeuvre. À l’époque où ces peintures sont réalisées, les Rohan sont au plus fort de leur puissance. Le déploiement de leur mécénat artistique est une stratégie politique. De fait, les influences flamandes dont les peintures de Notre-Dame de Carmès sont empreintes, reflètent l’ouverture de cette grande famille aux arts européens de la Renaissance. Ils affirment ainsi qu’ils font partie des hommes de pouvoirs capables d’apprécier et de financer de telles oeuvres.
Claire Tartamella
Animatrice de l’architecture
et du patrimoine
Pays d’art et d’histoire des Rohan
Sainte Catherine d’Alexandrie, une femme de caractère
Sainte Catherine d’Alexandrie est un personnage inspirant pour les chrétiens du Moyen-Âge. Face à Maximin qui régnait sur l’Empire Romain au IVe siècle de notre ère, elle fit preuve d’un courage et d’une foi sans faille. Elle ne se détourna pas de sa religion comme lui demandait l’Empereur. Elle réussit même à convertir les savants qui devaient la convaincre de renoncer au christianisme. Son opposition lui valu de subir les supplices de la flagellation et de la roue dentée. À chaque fois épargnée grâce à l’intervention divine, elle finit par être décapitée. Elle est pour cela représentée avec les attributs de son martyr : l’épée et la roue.