SCULPTEUR À LA TRONÇONNEUSE

Élagueur de formation, Nicolas Izquierdo a abandonné son métier mais n’a pas lâché sa tronçonneuse. Désormais, c’est avec elle qu’il travaille le bois pour produire de monumentales sculptures et répondre aux envies de ses clients.

La tronçonneuse… Nicolas Izquierdo l’a toujours utilisée pour son métier ! Installé comme paysagiste dans la région de Lorient, il se spécialise en effet rapidement dans l’élagage des arbres. Pendant une quinzaine d’années, coupe et entretien de chênes, de cyprès ou de sapins, vont rythmer son quotidien. Autodidacte, l’homme a aussi une fibre artistique et il souhaite la développer. « Je me suis d’abord essayé à la taille orientale, explique-t-il. C’est le principe du bonzaï, mais sur un arbre de 25 mètres de hauteur. » Mais il veut aller plus loin. Un séjour en Savoie, où il découvre les sculptures à la tronçonneuse réalisées par les bûcherons locaux, va opérer comme un déclic. De retour en Bretagne, tronçonneuse en main il commence à sculpter. « Au départ c’était juste pour m’amuser mais j’ai vite été passionné », sourit-il.

Pas de regret

L’artiste apprend vite et, histoire de se jauger, il décide de présenter une oeuvre à la biennale de la sculpture monumentale de Mellionnec. À défaut d’obtenir un prix, l’oeuvre taillée dans le tronc d’un if de 4,5 mètres de haut, au sommet duquel il a sculpté une mouette, est immédiatement acquise par un visiteur. Forcément il persévère. Les chouettes, les champignons ou encore les aigles, qu’il présente désormais régulièrement dans des expositions, séduisent les amateurs. Pendant un temps, il va cumuler son travail d’élagueur et sa passion de la sculpture. Il y a trois ans, il se décide pourtant à arrêter le premier pour se consacrer exclusivement à la seconde. « Je ne le regrette pas », assure-t-il aujourd’hui. Installé en Centre Bretagne, dans la commune du Mené-Plessala, il s’affaire pour répondre aux commandes qui se multiplient. Au fil des expositions et grâce à son site Internet, l’artiste s’est fait une réputation et son talent est désormais reconnu bien au-delà des frontières régionales. « Je réalise des sculptures à la demande, explique-t-il. Je m’adapte aux souhaits des clients qui peuvent être des particuliers, des entreprises ou des collectivités. » Pour l’essentiel, elles sont réalisées à partir de troncs, transportés à l’atelier avant d’être débités. « Je commence par dégrossir à la tronçonneuse avant d’attaquer les finitions avec des outils électriques : fraiseuses, meuleuses ou encore perceuses. » L’artiste peut également se rendre à domicile et réaliser des sculptures sur un tronc d’arbre existant et déjà coupé. Régulièrement, lors de fêtes locales, il propose aussi des démonstrations en réalisant en direct et devant le public, une sculpture unique.

Faire évoluer son oeuvre

S’il entend continuer à travailler sur le chêne, le cyprès ou encore le cèdre, Nicolas Izquierdo envisage de travailler aussi des matériaux à base de résine ou de fibres de verre. « Des matériaux plus légers et qui permettent de proposer des sculptures d’extérieur plus pérennes et demandant moins d’entretien », explique-t-il. Parallèlement, l’artiste qui travaille principalement sur le figuratif souhaite faire évoluer son oeuvre avec une touche d’inspiration végétale et proposer des expositions à côté du local qui lui sert désormais d’atelier.

Sculpture NIZ
Le Moulin du vau Hamon – Le Mené-Plessala
06 13 74 90 60
www.sculptureniz.com