13,5 millions de chats 7,3 millions de chiens… et nous, et nous, et nous… Comme partout en France,en Centre-Bretagne, on aime les animaux, on les chouchoute. Et ils nous le rendent bien !
Ah ce qu’on les aime ces petites boules de poil à quatre pattes. On les considère même souvent comme nos meilleures amies. Savez-vous qu’on compte près de 13,5 millions de chats dans les foyers et que la population des chiens s’élèvent elle à 7, 3 millions ? Chiens, chats mais aussi oiseaux, rongeurs, poissons… les animaux de compagnie ont tellement la cote auprès des Français qu’ils ne tarderont plus à être plus nombreux qu’eux. Presque 63 millions d’animaux domestiques vivent ainsi dans notre pays. Il n’en fallait pas plus pour justifier qu’on leur consacre un dossier dans ce nouveau numéro d’Ici et Là.
Car en Centre Bretagne, minous et toutous sont aussi considérés comme des membres à part entière de la famille. À l’image de Marley, un beau labrador croisé border collie, avec lequel Émilie Le Gouge entretient une relation fusionnelle. À son contact, la jeune Rohannaise s’est même découvert de vrais talents d’éducation canine. Elle propose ainsi aujourd’hui aux « humains » (ne dites surtout pas « maîtres ») de les aider à corriger leurs mauvaises habitudes de dressage et de conforter leur lien avec leur animal.
Des thérapeutes qui s’ignorent
Chiens, chats, chevaux et même poules… Certes, on les aime mais pas toujours évident de les emmener avec nous quand on part en vacances. On peut évidemment solliciter famille, amis, voisins pour les garder. Mais il y a aussi l’option « pension », d’ailleurs de plus en plus recherchée. Anne-Élise Davenet ne s’y est pas trompée dont l’Animocolo ne désemplit pas, ou presque, à Plessala. Il faut dire aussi que c’est une version tout confort qu’offre la propriétaire des lieux à nos animaux de compagnie. Sympa les vacances à la campagne !
Qui dit campagne, dit aussi animaux de la ferme. En Centre Bretagne, ils nous rendent bien des services tout en ménageant notre fibre écologique. Ainsi, là où passent moutons et chèvres d’Argoat Ecopatûrage… la pelouse est rase ! Une solution alternative à l’entretien des espaces verts qui séduit de plus en plus collectivités, entreprises, et même privés.
Et si veaux, vaches, cochons étaient des thérapeutes qui s’ignorent ? Pas ceux de Récréa’Ferme à Cléguérec, en tout cas, qui assistent Caroline Carimalo-Rioux dans ses prestations de médiation animale. À leur contact, toute personne handicapée moteur, mental ou social, jeune ou adulte, lâche prise et retrouve le sourire…
C’est bien connu, les animaux ont des vertus apaisantes qui permettent à tous de… reprendre un peu de poil de la bête !
À Récréa’Ferme, veaux, vaches, cochons… aident à aller mieux
Au sein de sa Récréa’Ferme , à Cléguérec, Caroline Carimalo-Rioux apporte du bien-être aux personnes en situation de handicap, mental, physique ou social, de tous âges. Avec pour complices, ses poules, vaches, moutons, ânes… Reportage.
Tous les quinze jours, c’est le même rituel pour les résidents du foyer de vie Ty Lann, à Gueltas. D’abord un petit tour des différents enclos de la ferme pour dire bonjour aux animaux, avant de les nourrir. Méfiant, Josué évite de trop s’approcher des vaches.
« J’ai un peu peur qu’elles m’attaquent », confie le jeune homme, penaud. Alain, lui, ne cache pas son impatience à ramasser les oeufs dans le poulailler. « Va déjà chercher le panier pour les mettre dedans. Tu te souviens où il est ? », l’invite Caroline Carimalo-Rioux, éleveuse de vaches laitières à Cléguérec. Lorsqu’ils viennent lui rendre visite dans sa Récréa’Ferme, Josué, Alain, Johnny, André et leurs camarades, déficients intellectuels, n’entendent pas faire de la figuration. « Ils veulent de l’action, ils sont vraiment là pour m’aider », se réjouit Caroline, plutôt disposée à profiter de ce coup de main. En l’occurrence, les chèvres manquent un peu d’eau. Tuyau en main, Yann, taquin, fait mine d’arroser tout le monde… Il faut aussi donner du foin aux moutons, remettre poules et lapins, tout juste rentrés du salon « Ohhh la vache », dans leur poulailler et lapinière attitrés. Prince, le lapin angora, ne laisse pas Lucien et Chantal indifférents, qui, chacun son tour, brosse son poil soyeux. « Le contact avec les animaux les apaise toujours », observe Nolwenn, leur accompagnante éducative sociale.
« L’animal, lui, ne juge pas ! »
C’est l’un des premiers effets de la médiation animale proposée depuis six ans par Caroline Carimalo-Rioux. La suite assez logique de l’accueil pédagogique dans laquelle elle s’est initialement diversifiée, en 2007, alors qu’elle n’était encore que salariée de l’exploitation parentale. « En plus des scolaires, je recevais de plus en plus souvent des enfants en situation de handicap, moteur, mental mais aussi social. Notamment des jeunes placés en famille d’accueil par l’Aide sociale à l’enfance, la plupart du temps déscolarisés et face auxquels je me sentais assez démunie », explique celle qui, en 2012, a donc choisi d’aller plus loin et de se former, via le réseau Bienvenue a la ferme, à la médiation animale à l’Institut français de zoothérapie. On connait depuis toujours ou presque les bienfaits procurés par les animaux sur la santé et le bien-être des hommes. La médiation animale consiste ainsi à faire intervenir un animal afin de susciter des réactions favorisant le maintien ou l’amélioration du potentiel cognitif, physique, psychosocial ou affectif du bénéficiaire. « On ne travaille pas les mêmes finalités selon l’âge et le handicap. Mais, à titre individuel, la médiation, c’est d’abord un lâcher-prise. Déjà parce que l’animal, lui, ne juge pas », souligne Caroline.
Suivi à long terme
Pas un jour de la semaine ne passe sans visite à la Récréa’Ferme de Quélenesse. Caroline ne sacrifie pour autant pas à la traite de ses 70 vaches prim’holsetin, et surtout pas à celle de 6 h 30 du matin, son moment à elle… L’agricultrice collabore régulièrement avec une douzaine de structures de Centre Bretagne. Dont l’Institut médico-éducatif Ange-Guépin de Pontivy, le Centre psychothérapeutique pour enfants et adolescents de Loudéac, le centre hospitalier Pissaro de Plouguernével, le Service d’éducation spécialisée et de soins à domicile du Blavet de Pontivy, les foyers de vie de Gueltas, Hémonstoir, Gouarec, l’Ehpad Résidence Belle Étoile et l’association la Louverie de Cléguérec… Caroline assure des accueils de groupe ou individuel, dans le cadre de projet à l’année, au moins. « Un suivi à long terme est nécessaire pour instaurer une relation de confiance », fait-elle remarquer.
Les résidents du foyer de vie de Gueltas ne se font jamais prier pour venir. « Qui vient avec moi chercher du maïs pour la vache Bamako et les ânes ? », lance Caroline à ses hôtes du jour. Yann, Lucien et Johnny s’empressent de la suivre… Au même moment, Alain revient les mains pleines d’oeufs. « Combien en as-tu ? », l’interroge Caroline. Un comptage de doigts plus tard, « douze ! », lui répond le plus bavard de ses invités. « Ça peut aussi servir à ça la ferme, au calcul », rigole Alain, dont les parents sont agriculteurs. « J’aime bien être ici, ça me rappelle des souvenirs, avec mon frère Daniel qui est aussi agriculteur maintenant ». Plus discrète, « ça me change un peu d’air », apprécie de son côté Chantal. « Caroline, elle dit que j’ai un don pour calmer les animaux », s’énenorgueillit Yann, dont le large sourire ne l’a pas lâché de tout l’après-midi. La médiation animale s’adapte aux capacités de chacun et permet de satisfaire tout le monde. Ceux qui ont besoin de bouger, comme ceux qui ont davantage de problèmes de motricité. L’intérêt, souligne Caroline, « c’est que ceux qui ont plutôt l’habitude que l’on s’occupe d’eux, se sentent à leur tour au service de l’autre ». Au service des animaux… «Et de Caroline », renchérit, perspicace, Alain. « Elle est mignonne Caroline ».
La médiation animale en bref
C’est quoi la médiation animale ? Un accompagnement, à visée préventive ou thérapeutique dans lequel un professionnel qualifié, concerné également par les humains et les animaux, introduit un animal éduqué auprès d’un bénéficiaire. Qui peut en bénéficier ? Tout le monde ! Les enfants et les jeunes en difficulté, les personnes avec un handicap, les personnes âgées et toute personne qui en ressent le besoin ou l’envie. En quoi l’animal est un médiateur ? Il ne juge pas ; il a une action valorisante et aide à se sentir utile ; il facilite la parole, l’expression de sentiments ; il fait ressurgir des souvenirs, fait travailler la mémoire ; il fait travailler la motricité (gestes précis et marche) ; il aide à l’autonomie, la dextérité, le contact ; il permet de dédramatiser les difficultés des apprentissages scolaires…
Pratique
Récréa’ferme
Lieudit Quélenesse, à Cléguérec
Tel. 02 97 38 06 39 ou 06 78 03 47 76
E-mail : recreaferme@orange.fr
Educ&Moi, à Rohan : « Ce sont leurs « humains » qui donnent de mauvaises habitudes aux chiens »
Émilie Le Gouge est éducatrice canin à Rohan. Elle coache autant les chiens, à partir de 2 mois, que leurs maîtres. « Humains », corrige-t-elle !
Émilie, vous éduquez à la fois les chiens et leur maîtres…
Je n’aime pas le mot « maître ». Nous ne sommes pas les maîtres des chiens, mais leurs « humains », leurs amis. Nous n’avons pas à les dominer. D’ailleurs, ce sont davantage les humains que je propose d’éduquer. Généralement, ce sont eux qui donnent de mauvaises habitudes ou envoient de mauvais signaux aux chiens et ceux-ci ne savent pas comment réagir !
Quelle mauvaise habitude, par exemple ?
Pour la marche en laisse, par exemple. On a tendance à le laisser partir en avant… Le chien doit être placé à notre gauche, ses pattes avant au niveau de nos épaules, et marcher près de nos jambes. Ainsi il est bien cadré et sait où il faut aller ou pas. En cinq minutes, c’est acquis ! Et pour ceux qui tirent trop, il suffit de s’arrêter et de ne rien dire…Et de recommencer autant de fois qu’il le faut.
Comment en êtes-vous venus à l’éducation canine ?
J’ai pratiqué l’équitation, à haut niveau, pendant dix-huit ans. Mais depuis un grave accident, il y a 6 ans aux championnats de France, je ne peux plus monter… Marley, un labrador croisé border collie, est arrivé pendant ma convalescence et m’a beaucoup aidé, réconforté. On est vraiment fusionnel. L’éduquer a permis de combler un manque de sport et d’animaux, mais a aussi été une révélation. On dit que j’ai un don. Famille, amis, amis des amis… j’ai été de plus en plus sollicitée, au point de décider d’en faire mon activité professionnelle.
Quelles prestations proposez- vous ?
Du dressage de base : assis, couché, pas bougé, halte, le rappel, la marche en laisse. Des séances d’obéissance aussi qui permettent de renforcer le lien entre l’animal et l’humain, de fixer des limites au chien et d’éviter des problèmes de comportement tel que sauter sur les gens. J’accompagne également des balades collectives pendant lesquelles les chiens sont lâchés ou en grande longe. Une vraie « récré » et cela aide à leur socialisation. Je suis coach de sport- canin (agility, cani-cross). Enfin, je suis praticienne Fleurs de Bach, qui ont la propriété de transformer les émotions négatives en émotions positives et auxquelles les chiens réagissent très bien.
Vous intervenez aussi auprès des enfants ?
Je suis intervenante PECCRAM (Programme d’Éducation à la Connaissance du Chien et au Risque d’Accident par Morsure) auprès des enfants de 3 à 12 ans. Les morsures de chien représentent le 3e accident domestique. L’idée est d’apprendre aux jeunes à bien se comporter et comment réagir face au chien. Il y a des phases à reconnaître avant qu’il ne morde. Ce n’est jamais gratuit ! D’ailleurs, il n’y a pas de chien méchant. Il est seulement le reflet de son humain…
Pratique
Tél. 06 43 75 42 87
Site internet : www.educ-moi4.webnode.fr4
Facebook : Marley et Émilie dressage canin
Animocolo
Des vacances comme à la maison pour chiens et chats
La pension pour animaux ouverte en 2016 par Anne-Élise Davenet, à Plessala, a tout d’un petit hôtel de charme. En trois ans, l’adresse a déjà fidélisé une clientèle d’habitués.
Petite pension familiale en pleine nature propose jolies chambres, à la déco cosy, avec leur jardin privatif… C’est peu dire que chiens et chats passent des vacances « haut de gamme » au sein d’Animocolo, au lieu-dit La Ville-Bouvier, à Plessala. La pension pour animaux fondée et gérée par Anne-Élise Davenet a tout d’un petit hôtel de charme. « J’ai voulu créer un endroit où nos animaux de compagnie se sentent comme à la maison. Un petit nid douillet et chaleureux », décrit la propriétaire des lieux, aux petits soins avec ses locataires. Animocolo dispose ainsi de trois chambres individuelles pour chiens, autant pour chats et d’une chambre familiale où accueillir deux chiens ou trois chats d’un même foyer. À leur porte, un panneau en ardoise permet d’écrire le nom de chaque pensionnaire lors de son séjour. Les chats Flocon, Ptit loup et Fudge, mais aussi les chiens Patsy, Fiona, Liline et Mylka, y ont notamment pris leurs quartiers lors des dernières vacances de la Toussaint. Comme souvent pendant les congés scolaires, la pension de Plessala affichait alors complet. « Il vaut mieux réserver au moins trois ou quatre mois avant chaque période de vacances pour être sûr d’avoir de la place », prévient ainsi Anne-Élise Davenet, qui n’a à ce jour plus de places pour Noël et reçoit déjà des demandes pour mai et juin prochains.
Promenade quotidienne et bonnes croquettes !
L’étude de marché réalisée par la jeune femme, titulaire d’une licence de marketing, avant de lancer son activité, avait bien révélé un besoin dans le secteur. Elle-même propriétaire de deux chats et deux chiens, Anne-Élise avait alors du mal à trouver un endroit qui lui convienne pour les faire garder. D’où l’idée d’ouvrir sa propre pension. Après trois ans d’activités, Animocolo a su se tailler une belle réputation et fidéliser une soixantaine de clients, « la grande majorité étant originaire de la région briochine ». À Plessala, nos compagnons à quatre pattes viennent donc profiter des joies de vacances à la campgane ! Au programme : une promenade quotidienne, seul ou en groupe, des parties de jeux, des bonnes croquettes et, bien sûr, des câlins. Anne-Élise Davenet accueille chats de toutes races et essentiellement des petits chiens, du chihuahua au cocker. Si chacun a sa chambre, chauffée l’hiver, tous les pensionnaires peuvent se voir à travers des claustras en bois. « C’est quand même plus convivial que du grillage », observe la fondatrice d’Animocolo, passionnée depuis toute jeune par les animaux. « Il le faut, sinon on ne fait pas longtemps ce métier ». dossier Animocolo Des vacances comme à la maison pour chiens et chats
Pratique
Tarifs : pour des séjours de moins de 2 semaine : 13 €/j pour un chien, 10 €/j pour un chat; dégressif au-delà de deux semaines ou pour plusieurs animaux.
Animocolo accueille aussi chevaux et poneys (à l’année de préférence mais courts-séjours possibles) et des poules.
Contact : animocolo@laposte.net
tél. 06 88 93 08 22
Page Facebook : Animocolo 10
Eco-pâturage: Des moutons pour tondre la pelouse !
Avez-vous pensé aux moutons et aux chèvres pour entretenir vos espaces verts ? Cette alternative écologique est proposée par la société Argoat Ecopaturage, basée à Caurel et dirigée par Denis Messager. Son cheptel est composé de races rustiques, principalement bretonnes.
Dans les rangs du collège Paul-Eluard de Mûr-de-Bretagne, 186 élèves… et deux brebis. Oréa et Nougatine font partie intégrante des effectifs de l’établissement costarmoricain. Comme les collégiens, elles ont même fait leur rentrée en septembre dernier après quelques vacances bien méritées. Car ces deux moutons d’Ouessant sont là pour travailler. Leur mission: tondre la pelouse ! Oréa et Nougatine proviennent du cheptel de Denis Messager. Cet ancien travailleur social reconverti en berger «urbain» leur rend d’ailleurs régulièrement visite. « Deux fois par semaines en moyenne pour voir comment elles vont et déplacer leur enclos selon la hauteur de l’herbe tout autour du bâtiment », indique-t-il.
Écologique, économique et social
Fondateur de l’entreprise Argoat Ecopaturage, basée à Caurel, Denis élève ainsi 80 moutons et 50 chèvres destinés à la gestion des espaces verts des collectivités, des entreprises ou même des particuliers. « Les animaux sont mis à pâture de façon périodique ou à demeure sur les terrains. Le troupeau est dimensionné en fonction du site, de l’état des végétaux… Sachant qu’un binôme de moutons d’Ouessant, par exemple, peut entretenir une surface de 2 500 m² à l’année », précise Denis. Pour cet écolo convaincu, l’éco-pâturage présente de multiples vertus. Elles sont d’ordre environnemental : avec ces ruminants pas besoin de désherbants ou de produits phytosanitaires et les émissions de gaz à effet de serre sont forcément plus limitées que celles d’engins mécaniques. Techniques également, moutons et chèvres crapahutant plus facilement sur des terrains escarpés ou accidentogènes pour l’homme. Et, plus étonnant, économique : « les retours d’expérience montrent tous que l’écopâturage est généralement plus intéressant budgétairement qu’un entretien chimique ou mécanique ». Pour Denis, formé par ailleurs à la zoothérapie, l’éco-pâturage a aussi un intérêt social. « La présence de l’animal interpelle et attire. Il favorise les échanges. Depuis que des chèvres défrichent les coteaux du parc de la Villa Rohannec’h de Saint-Brieuc, par exemple, les promedossier Eco-pâturageDes moutons pour tondre la pelouse ! 12 neurs non seulement y sont plus nombreux mais s’arrêtent pour parler avec les agents d’entretien dont le travail était jusqu’alors peu reconnu. Et puis, la présence de ces animaux en ville, c’est aussi une belle façon de reconnecter les urbains à la notion de ruralité ». Au collège Paul-Eluard de Mûr-de-Bretagne, dans le parc de la Villa Rohannec’h ou dans la vallée du Gouëdic, à Saint- Brieuc, aux abords de l’abbaye de Bon-Repos, ou encore autour de bassins de rétention d’eau d’un lotissement à La Motte où ils sont devenus une attraction… Moutons et chèvres de la société Argoat Ecopâturage interviennent dans un rayon d’une heure de route autour de Caurel. Des sites sur lesquels Denis Messager s’attache à faire tourner les différentes races d’animaux, pour mieux les faire connaître du grand public.
Des races adaptées au climat breton
Dans un souci de préservation et de sauvegarde, son cheptel est composé essentiellement d’espèces rustiques à faibles effectifs, locales ou historiquement originaires du Grand Ouest. Moutons d’Ouessant, des landes de Bretagne, de Belle-Île, Roussin de la Hague, chèvres de fossés. « Des animaux adaptés à notre territoire et à son climat. La pluie, le vent, ça ne les dérange pas ». Le froid un peu plus… D’ailleurs fin novembre, une bonne partie du troupeau rentrera au bercail, à Caurel, pour y passer l’hiver. Au collège Paul-Eluard de Mûr-de-Bretagne, pas de trêve en revanche pour Oréa et Nougatine. Des animaux aux- quels ici, tout le monde, élèves, enseignants ou personnel administratif, est très attaché. Même Servanne Jan, la nouvelle principale, est déjà conquise et reconnaît leurs qualités pédagogiques. « Pour certains élèves avec des troubles du comportement, une heure passée avec les animaux est bien plus efficace qu’une heure de colle », a pu observer celle qui va parler tous les jours aux deux brebis. « Mais elles ne me répondent pas comme à vous », s’inquiète, pour autant, Servanne Jan auprès de Denis Messager. « Il leur faut un peu de temps mais elles vont finir par vous reconnaître, la rassure le gérant d’Argoat Ecopaturage. Un mouton est capable d’identifier 50 têtes parmi ses congénères et de s’en souvenir pendant au moins deux ans ».
Pratique
La société Argoat Ecopâturage intervient toute l’année dans le cadre de contrats annuels mais aussi sur des demandes ponctuelles. Elle travaille auprès d’acteurs publics ou privés.
En complément de la mise en pâture, Denis Messager dispense à la demande des animations nature/environnement.
Enfin, en tant que zoothérapeute, il anime également des séances de médiation animale.
Contact : argoat.ecopaturage@gmail.com
Tél. 07 82 98 03 66 – Site internet :
www.argoatecopaturage.wixsite.com
Un impact positif sur la biodiversité Si les moutons préfèrent le trèfle et les graminées, les chèvres se délectent d’abord des ligneux. Dans tous les cas, leur présence va créer un cercle vertueux de biodiversité. Leurs crottes vont ainsi rentrer dans le sol, l’enrichir et les vers de terre y revenir. Elles vont aussi attirer les insectes cropophages dont vont pouvoir se nourrir les oiseaux, des « super prédateurs » qui voient leur population fortement décliner. À noter que l’éco-pâturage peut aussi aider à lutter contre certaines espèces invasives dont la Renouée du Japon et la Buddleia aussi appelée arbre à papillons.