Espace de création, de travail partagé, de convivialité… S’il n’en existe pas de définition officielle, les tiers-lieux sont un peu tout ça à la fois. Leur vocation ultime : favoriser le faire ensemble et tisser des liens. Ils se multiplient aux quatre coins de la France… dont en Centre Bretagne.

Travailler, accéder à des services ou des outils, amorcer une création culturelle, se rencontrer, échanger… À chacun sa spécificité, son fonctionnement, son mode de financement. Mais la même philosophie pour tous : faire ensemble. On ne parle que d’eux ou presque, ces fameux tiers-lieux qui essaiment un peu partout en France. En 2018, on en recensait jusqu’à 1 800 sur l’ensemble du pays, en zone urbaine comme à la campagne. Et le Centre Bretagne n’échappe pas au phénomène… À Baud, l’Effet Papillon fait même figure de référence pour une telle structure en milieu rural (pages 6 et 7). En deux ans, le tiers-lieu baldivien a déjà reçu un prix « Écovisionnaire » décerné par le réseau Femmes de Bretagne et un trophée breton du développement durable. Ces deux cofondatrices sont régulièrement invitées, ici et là, voire même jusqu’à Paris dernièrement, à partager leur expérience.

Coworkings et fablabs

Prochainement, le conseil de développement de Loudéac Communauté Bretagne Centre organisera justement une visite publique de l’Effet Papillon. Objectif ? Séduire les porteurs de projets, leur montrer ce qui existe et ce qui marche pour voir éclore de tels endroits sur le territoire costarmoricain (page 8).

Aux origines des tiers-lieux, de nouvelles dynamiques, de nouveaux besoins. En l’occurrence, l’espace FlexiBureau, aménagé par Pontivy Communauté répond à celui des télétravailleurs, free-lance, professions libérales, de pouvoir disposer de bureaux. Un espace de travail mutualisé, qui fonctionne à la carte, en attendant l’ouverture d’un coworking dans la cité napoléonienne. C’est dans les cartons… À Rohan, Local&Co, lui, est déjà opérationnel depuis deux ans (pages 12 et 13).

Les fablabs, vous connaissez ? Sur le pays de Pontivy, l’association Lab Bro Pondi s’appuie sur un maillage de médiathèques pour multiplier les accès aux nouvelles technologies. Sous la houlette d’animateurs multimédia, « makers » de tous âges et de tous horizons acquièrent techniques de base et compétences leur permettant de réaliser à peu près n’importe quel objet (page 10). Des Géo Trouvetou 2.0 dont on peut mesurer le potentiel créatif, lors de la Fête de la Science et du Numérique, qui a lieu chaque année, début octobre.

Nouveaux lieux, nouveaux liens… L’État ne s’y trompe plus qui a lancé, l’été dernier, un appel à manifestation d’intérêt « Fabriques de territoires », visant à accompagner (financièrement) la dynamique des tiers-lieux en France. L’Effet Papillon et Lab Bro Pondi ont choisi d’y répondre ensemble. Pour défendre ses chances, le projet du binôme centre breton s’articule autour de trois axes : le développement des low techs (basses technologies), le déploiement de Repair Café et le lancement du projet « Ordi Libre », qui consiste à donner accès à un ordinateur, et une connexion internet, en zones rurales et/ou « blanches ». Un « espace informatique » est ainsi déjà en service au Florion d’Or, à Moustoir-Remungol.


À BAUD, L’EFFET PAPILLON OUVRE LE CHAMP DES POSSIBLES

À Baud, l’Effet Papillon fait référence comme tiers lieu en milieu rural. Il se décline à la fois en magasin solidaire, cantine numérique, espace de travail partagé et, surtout, lieu de rencontres. Le crédo de ses fondatrices : montrer à tous, que tout est possible.

Effet Papillon. Petite action, grande conséquence… Et ici, on ne parle pas d’un battement d’ailes de coléoptère au Brésil qui déclencherait une tempête au Texas. Au contraire, c’est une version optimiste de la métaphore qui donne son nom au tierslieu de Baud. « Dans notre société actuelle, le moindre petit geste peut engendrer de vraies belles choses. Pour nous, le plus important, c’est de montrer aux autres, ceux qui ont peur, qui sont timides ou tout simplement qui n’osent pas, que l’on a tous un pouvoir d’agir », insiste Solen de Mars, cofondatrice avec Virginie Letort, d’un « espace des possibles » qui, deux ans après sa création, fait référence en milieu semi-rural.

6 salariés, 40 bénévoles

À l’origine de l’Effet Papillon, une envie, et plus encore un besoin : celui de monter un lieu de convivialité et de cohésion sociale, ouvert à tous, dans la campagne de Centre Bretagne. Des projets avait déjà été portés dans ce sens, sans qu’ils n’aboutissent. La pugnacité de Solen et Virginie a payé. « Nous voulions un lieu de jour, qui ne soit pas institutionnalisé, et pas non plus alternatif à la baba cool, rappelle Solen. Pour être crédible, on s’est dit qu’il fallait l’associer à un développement économique et créer de l’emploi ».

Porté par l’association Dans L’ensemble, L’Effet Papillon s’inscrit ainsi dans une démarche d’Économie sociale et solidaire (ESS). Depuis deux ans, il déploie ses ailes dans les anciens locaux d’un magasin de meubles, route de Locminé, à Baud. Il génère six emplois à temps partiel. Et peut compter sur une armée d’une quarantaine de bénévoles, « dont une douzaine sont présents chaque jour pour faire tourner la boutique », indique Solen. « Solen, à combien on le vend ? », l’interpelle justement, Chantal, bénévole, une maquette de voilier en bois dans les mains. Au rez-de-chaussée, le magasin solidaire permet de financer l’ensemble de la structure. Une vraie caverne d’Ali-Baba où l’on trouve de tout. Voilier miniature donc mais aussi meubles, vaisselle, vêtements, jouets, livres… Cette recyclerie/friperie fonctionne sur l’apport volontaire, « pour sensibiliser les particuliers sur ce qui est réutilisable ou pas », précise Solen.

Les prix, eux, défient toute concurrence. « À combien tu l’estimes ? Je te laisse décider, ton prix sera le bon…», répond Solen à Chantal. À l’Effet Papillon, l’objectif est aussi de favoriser l’autonomisation de tous : bénévoles, visiteurs, utilisateurs, coworkers… Ces derniers disposent de bureaux « minutes » ou individuels, et même d’une salle de réunion, à l’étage. Un espace de travail partagé par ailleurs investi par des professionnels du bien-être (masseuse, ostéopathe…), des artisans et autres créatifs indépendants (décorateur, tapissier, bijoutière…)

Favoriser les rencontres et donner des ailes

« L’Effet Papillon a vraiment vocation d’être un espace « ressource », pour mettre en lien, les uns avec les autres », note Solen. Pour faciliter les rencontres, le tiers-lieu baldivien propose ainsi une cantine numérique, des ateliers permanents (tricot, couture, zéro déchets, arts plastiques… ) ou temporaires (minéralogie, yoga pour enfants et ados…), des expos photos ou peinture renouvelées tous les trimestres en moyenne. On peut aussi juste papoter au salon de thé en libre gestion. Et les déjeuners sont la plupart du temps partagés, autour de plats concoctés par les bénévoles. Dernièrement, c’est Yvette qui régalait l’équipe avec le premier kig ha fars de l’histoire de l’Effet Papillon. Quant à la mousse au chocolat de Corinne, hummm… « Il y a un vrai côté foyer. Les gens viennent ici pour un café, un thé. Ici tout le monde est un peu chez lui », fait remarquer Yannick, architecte retraité et président de l’association Dans l’Ensemble.

Récemment arrivée de Lyon, Justine, 23 ans, apprécie d’y rompre un certain isolement. Diplômée d’arts et spectacles, la jeune femme souhaite lancer sa marque de vêtements fabriqués à partir de matériel et matériau de seconde main, « de l’aiguille au fil », précise-t-elle. « Au départ, je suis venue, une fois par semaine, à l’atelier couture, pour ne pas coudre toute seule chez moi. » Séduite par l’esprit du tiers-lieu, Justine en est devenue une bénévole assidue, présente six jours sur sept. Elle s’apprête aujourd’hui à passer salariée, chargée de la communication et du développement de l’espace de coworking, avec un contrat de 20 h/semaine. « Ce qui me laissera le temps, en parallèle, de monter mon entreprise. » Accompagner le développement de projet personnel, donner des ailes… À Baud, c’est ça aussi l’Effet Papillon.

PRATIQUE
Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 19 h.
19, route de Locminé, à Baud.
Contact : danslensemble@gmail.com
Tél : 09 51 58 11 50
Page Facebook : Effet Papillon

 

Ouvert il y a deux ans, L’Effet Papillon fait aujourd’hui figure de référence comme tiers lieu en milieu semi-rural.

Sur les ondes « Quess ». C’est l’émission animée sur Radio Bro Gwened, par Solen de l’Effet Papillon, en partenariat avec le pôle ESS de Centre Bretagne. Le concept : présenter et valoriser des initiatives relevant de l’Économie sociale et solidaire de Centre Bretagne. Éco-domaine, repair café, tiny house, conserverie de légumes… « On parle de tout pendant 15 minutes. L’esprit est toujours le même : donner des idées et l’envie à chacun de faire des choses », s’enthousiasme Solen. À écouter chaque lundi à 12 h 12, ou en podcast.


Conseil de développement de Loudéac Communauté

Les membres du groupe de travail « centralités » du conseil de développement de Loudéac Communauté Bretagne Centre, dont Nicolas Le Querré (au premier rang, en rouge).

Les tiers-lieux : une bonne réponse pour favoriser le lien social

Au sein du conseil de développement de Loudéac Communauté Bretagne Centre, le groupe de travail « centralités » veut impulser des tiers-lieux sur le territoire. Les explications de Nicolas Le Querré, référent.

Pourquoi une telle volonté de voir émerger des projets de tiers-lieux, sur le territoire de Loudéac Communauté Bretagne Centre ?

L’idée émane d’une première réflexion, plus large, autour de la revitalisation des centres-bourgs. Notre volonté, c’est d’y voir naître des espaces favorisant le lien social, les rencontres intergénérationnelles, espaces qui font aujourd’hui défaut sur le territoire. Les tiers-lieux nous semblent être une bonne réponse.

Quelles sont les structures déjà existantes sur le territoire ?

Actuellement, il n’existe qu’un lieu de type « tiers lieu » sur le secteur : le commerce associatif « Coeur de bourg » à Laurenan. Il est déjà à la fois un dépôt de pain, de paniers bio et un espace de rencontres, et doit encore se développer. Deux projets sont également sur les rails à Merléac et à Gomené. En centre-ville de Loudéac, au sein de la recyclerie « Seconde Vie », que je préside, nous tendons aussi vers ce concept en proposant, en plus de l’espace vente, de plus en plus d’ateliers : tricot, informatique…

Au conseil de développement, qu’entendez-vous par tiers-lieu ?

Pour nous, un tiers-lieu, c’est un espace physique, éphémère ou durable, ni public, ni privé, mais porté par un collectif. D’habitants, de citoyens, d’associations… Surtout, c’est un espace hybride, qui peut avoir plusieurs fonctions, à la condition que ces fonctions répondent aux besoins des habitants. Par exemple, ce peut-être le maintien d’un café ou d’un commerce de proximité, un endroit pour réparer son vélo, des ateliers d’entraide autour de l’informatique, des bureaux à partager pour travailler, ou tout simplement un lieu de convivialité… Enfin, le projet de tiers-lieu doit aussi s’inscrire dans une démarche de développement durable.

Quel rôle veut jouer le conseil de développement dans l’émergence de ces tiers-lieux ?

Notre volonté, ce n’est pas de porter des projets mais bien d’aider à leur développement. Déjà en faisant en sorte que les gens se rencontrent, en aidant les collectifs à se former… Et une fois qu’ils sont formés, les accompagner dans leurs premières démarches et les diriger vers les bonnes structures (pôles ESS, financement). Après Loudéac en novembre, nous allons animer deux autres réunions publiques : en janvier à Merléac et en mars à Plouguenast. Ces réunions permettent de présenter le concept de tiers-lieu, de partager des retours d’expériences et aussi d’échanger sur les besoins et envies des personnes présentes. Parallèlement, nous proposons aussi des visites, ouvertes à tous. Après le Champ Commun à Augan, nous prévoyons de découvrir L’Effet papillon à Baud, le Coeur de bourg à Laurenan… De quoi donner de vraies bonnes idées !

PLUS D’INFOS

Sur la page Facebook : conseil de développement Loudéac Communauté Bretagne Centre.
Ou contacter, Blandine Dunesme, animatrice du Conseil de développement
au 02 96 66 09 09


AU LAB BRO PONDI

Jouez au Géo Trouvetou 2.0 !

Découpeuse numérique, imprimante à chocolat, trousse sur mesure… et même une machine à calculer la position des planètes. On peut tout créer au sein du réseau de Fablabs du pays de Pontivy. L’important, c’est d’être curieux et d’avoir envie d’apprendre.

Un Fablab, c’est quoi ? Un espace d’expérimentation et de partage d’outils et de compétences numériques pour permettre à chacun de fabriquer (presque) n’importe quel objet. L’idée de manipuler des machines de prototypage électronique ou une imprimante 3D vous fait peur ? N’ayez crainte, au sein d’un Fablab, la seule limite que l’on rencontre est celle… de son imagination. Et d’imagination, les « makers » du Lab Bro Pondi n’en manquent pas ! Ces Géo Trouvetou des temps modernes développent leurs projets grâce aux équipements de l’IUT de Pontivy mis à leur disposition chaque mercredi soir. Yves Lemée, président du Lab Bro Pondi, donnant chaque semaine un peu de son temps pour transmettre ses connaissances et initier les débutants. Retraité, Christian a ainsi fabriqué, de A à Z, une table traçante à commande numérique (CNC) dont il se sert aujourd’hui pour graver des circuits imprimés. Une machine également bien utile à Didier qui, de son coté, améliore un prototype d’imprimante à chocolat. Hummm… Parmi les « makers » pontivyens, il y a aussi Melvin, ado, qui crée sa trousse sur mesure. Ou encore Max, adepte de surf, qui, en équipe avec Cyrille et à l’aide d’un logiciel de modélisation, s’efforce de simuler la vague optimale produite avec un minimum d’énergie. Les femmes ne sont pas en reste. Initiée à la modélisation 3D pour refaire la poignée de son parapluie, Pascale applique cette nouvelle compétence pour remplacer une pièce cassée sur son sèche-linge.

Un réseau qui doit s’étoffer

Si, au Lab Bro Pondi, il n’y a pas de petit projet, certains ne manquent pas d’ambition. La machine d’Anticythère, ça vous parle ? Il s’agit du premier mécanisme à engrenages connu qui permet de calculer la position des planètes. Passionnés d’astronomie, Pierre et Philippe se sont mis en tête de construire, grâce aux nouvelles technologies, un exemplaire grand format de cette machine datant de la Grèce antique. Depuis des mois, les deux hommes se forment ainsi patiemment, apprennent à modéliser, assimilent des notions de résistance des matériaux, fabriquent des prototypes… Ça vous donne envie d’essayer ? En plus du rendez-vous du mercredi au Lab Bro Pondi, des animations sont organisées régulièrement autour de la fabrication 2.0 dans les médiathèques de Pontivy, Locminé, Pluméliau, au Quatro de Baud, au centre culturel de Cléguerec, à la Maison pour tous de Pontivy. Un réseau de mini-labs qui doit s’étoffer au cours de l’année 2020 et ainsi contribuer à diffuser la culture et les pratiques numériques encore plus largement en Centre Bretagne.

PRATIQUE
Lab Bro Pondi
Le mercredi de 17 h 30 à 20 h, à l’IUT de Pontivy. Ouvert à tous.
E-mail : labbropondi@gmail.com
Page Facebook : Lab Bro Pondi


 

FLEXIBUREAU à PONTIVY, LOCAL&CO à ROHAN

Partager son espace de travail, c’est tendance!

La tendance et le besoin d’espaces de travail partagés gagne le Centre Bretagne, en ville comme à la campagne. Rencontre avec les usagers réguliers des bureaux mutualisés FlexiBureau à Pontivy et de l’espace de coworking Local&Co à Rohan.

14 h, ce lundi de mi-décembre. Christian Quivouron, cogérant associé de Moncourtiercredit.com retrouve Sébastien Guillerm, courtier mandataire, dans les locaux de Flexibureau à Pontivy. Les deux hommes souhaitent implanter une antenne de cette société finistérienne en Centre Bretagne. Deux fois par semaine, en moyenne, Christian et Sébastien occupent ainsi un des bureaux mis à disposition par Pontivy Communauté. En attendant, ils l’espèrent, d’ouvrir prochainement leur agence en centre-ville. « Nous travaillons sur cette implantation depuis six mois. Dans un premier temps, nous avons surtout besoin d’un bureau pour des rendez-vous ponctuels et d’une boîte aux lettres, explique Christian Quivouron. Cet espace de travail nous permet de tester le marché, d’apprendre à connaître la région, de commencer à constituer un réseau d’apporteur d’affaires… sans engagement, et à moindre frais », apprécie ce chef d’entreprise, forcément attentif aux rapports coûts/risques. L’espace de travail Flexibureau est opérationnel depuis septembre 2018, dans le bâtiment modulaire situé à l’entrée de la salle Safire à Pontivy. « À l’époque, nous étions régulièrement sollicités par des travailleurs aux profils divers, télétravailleurs, indépendants, professions libérales…, qui cherchaient des bureaux à la journée ou occasionnels », justifie Pierre- Yves Lefebvre, responsable du pôle développement économique de Pontivy Communauté. Plutôt que d’un coworking, il présente Flexibureau comme des bureaux mutualisés à louer selon ses besoins. En 18 mois, l’espace a largement trouvé son public, « avec une quinzaine d’adhérents qui l’utilisent régulièrement », précise Pierre-Yves Lefebvre. Un troisième bureau a même été ouvert en septembre dernier, pour encore mieux répondre à la demande.

Avant FlexiBureau, il y avait… le Mac Do

« Ce qui nous plaît dans cet espace, c’est son mode de fonctionnement, très souple. On l’utilise à la carte. On y est au calme, au chaud, on dispose d’une connexion internet. Des améliorations y sont même apportées régulièrement, selon nos demandes, comme le micro-onde. En fait, cet espace rend vraiment le service, simple, pour lequel il a été pensé », juge Stéphane Legrand, consultant au sein du cabinet Colibri Tourisme. Lui habite Vannes, son associée Nathalie Blivet, Merléac, où la société a aussi son siège social. Flexibureau leur offre un point de chute à équidistance. « Quand on a lancé notre société, il y a deux ans, cette offre n’existait pas et pendant plusieurs mois, nous avons travaillé dans un des rares endroits qui ont le wifi gratuit : le Mac Do ! », sourit Stéphane Legrand. Aujourd’hui, les deux associés de Colibri Tourisme n’ont pas besoin de plus. « Nous sommes tellement souvent sur la route, que ça ne sert à rien d’avoir un bureau fixe. Quand la société aura grossi et qu’on accueillera des stagiaires, on avisera…» Quand elle a eu l’idée d’ouvrir un coworking à Rohan, Ghislaine Chauvel souffrait elle-même de la solitude du free-lance. « C’est sympa de travailler de chez soi. Mais, au bout d’un moment, on finit par tourner en rond, et peut-être encore plus en milieu rural », témoigne la fondatrice de Local&Co. Associatif, cet espace de travail partagé a ouvert en janvier 2018, au dessus de la boutique Solid’Art, en plein coeur de la petite cité rohannaise. Il propose des bureaux individuels, deux open-spaces, dont un équipé d’ordinateurs, et des salles de réunion. « Même si ce n’est pas tous les jours, venir de temps en temps dans un espace comme Local&Co, c’est élargir son réseau, côtoyer des personnes qui rencontrent les mêmes difficultés, se posent les mêmes questions… et trouver ensemble des réponses. »

Partage de local… et de compétences

Parfois aussi, on trouve chez les autres des compétences qui nous font défaut. Ainsi Maud, réflexologue plantaire mais avec une formation de comptable, dépanne Michel, artisan qui vient remplir ses tâches administratives au Local&Co. Corine Azzopardi, praticienne en hypnose, et Yve Hondareyte, praticienne en massage sensitif, occupent en alternance le même bureau. « J’avais besoin de séparer mon activité professionnelle de mon domicile. Ici, je suis dans un lieu neutre pour accueillir ma clientèle. Cela me sert aussi de tremplin pour me faire connaître localement et envisager, à terme et sans précipitation, d’ouvrir mon propre cabinet », observe Corine. Naturopathe installée au pôle Santé, Annie Michard a besoin d’un espace ni trop grand, ni trop petit, pour organiser ses ateliers hebdomadaires. « La salle de réunion est parfaitement adaptée, s’enthousiasme-t-elle. Et en plus si on a envie de se faire un thé, il y a la cuisine juste à côté. » Animatrice du Conseil de développement du pays de Pontivy, Lucie est l’une des rares présentes tous les jours au Local&Co. « C’est un chouette espace en milieu rural, avec une connexion internet bien meilleure que chez moi et tous les services à proximité immédiate : deux banques, une poste et même deux boulangeries… Pas besoin d’être en ville. » Ghislaine Chauvel insiste. Local&Co se prête à toutes les utilisations et toutes les durées. Pour quelques heures, à la journée, au mois ou à l’année… « Un historien généalogiste de Rohan a loué un bureau juste le temps d’accueillir un stagiaire », donnet- elle en exemple. Faute de moyen pour bien communiquer, la fondatrice de Local&Co regrette juste que l’open-space ne soit pour l’instant pas aussi souvent fréquenté qu’elle l’avait imaginé… « Et pourtant, je suis sûre qu’il y a à Rohan et dans les communes autour des travailleurs isolés aux besoins desquels Local & Co peut répondre ». Avis aux intéressés.

Avec Flexibureau, le pôle de développement économique de Pontivy Communauté a voulu répondre à la demande grandissante des télétravailleurs, indépendants, professions libérales…, en quête de bureaux à la journée ou occasionnels.

 

PRATIQUE

  • FlexiBureau 8, avenue de Cités Unies, à Pontivy. Trois bureaux, une salle de réunion, connexion wifi et service de base (thé, café, micro-onde). Adaptés à des besoins ponctuels ou récurrents. Tarifs : Forfait de base, 15 € TTC les 3 demi-journées, puis 4 € TTC la demi-journée supplémentaire. Renseignements : au 02 97 25 01 70 et sur le site: www.pontivy-communaute.bzh 
  • Local&Co 2, rue du Cuir-Vert, à Rohan. Cinq bureaux, deux open-spaces, une salle de réunion. Ouvert à tous, individuels, entreprises, associations… Tarifs : à partir de 3 € la 1/2 journée en open-space, 2 € l’heure et 4 € la 1/2 journée pour un bureau fermé, 12 € la 1/2 journée pour une petite salle de réunion (jusqu’à 10 pers.) ou 30 € la 1/2 journée pour la grande salle de réunion (20 pers. max). Renseignements : au 07 88 30 45 74 ; e-mail : localco.rohan@gmail.com ;  Page Facebook: local & co