LES FORÇATS DE LA ROUTE
Au mois d’août près de 8 000 participants sont attendus pour la 20e édition du Paris-Brest-Paris. Une épreuve de plus de 1 200 km qui empruntera les routes du Centre Bretagne et plus particulièrement celles du pays de Loudéac. Pour la douzième fois consécutive, depuis 1979, la ville est en effet un point de contrôle et de passage obligatoire.
Lorsqu’en 1891, Pierre Giffard décida d’organiser un Paris-Brest et retour afin de faire la promotion du vélocipède, il ne se doutait pas que 130 années plus tard, près de 8 000 cyclistes allaient vivre cette épopée ouverte aux audacieux. En 1891, le premier Paris-Brest-Paris de l’histoire regroupe plus de 200 participants, professionnels et amateurs confondus. Après avoir roulé trois nuits sans dormir, c’est Charles Terront qui remporte la course en 71 h 37. Les derniers, qui s’étaient arrêtés dormir dans des auberges, avaient mis plus de 10 jours… Compte tenu de la difficulté de l’épreuve, les créateurs décident qu’elle ne sera organisée que tous les 10 ans. Après les éditions de 1901 (remportée par Maurice Garin, futur vainqueur du premier Tour de France), de 1911 et de 1921, l’épreuve va changer de braquet. L’édition 1931 marque en effet le début d’une nouvelle ère : le Paris-Brest-Paris Randonneur. Le délai est fixé à 96 heures et le parcours emprunte la Nationale 12, à l’aller comme au retour. Chaque participant est muni d’une carte de route qu’il doit pointer aux 17 contrôles du parcours.
6 700 participants en 2019
La seconde guerre mondiale va interrompre le cycle décennal. Il va pourtant reprendre son cours avec l’édition de 1951. Pas pour très longtemps. À la suite de cette édition, les organisateurs décident de l’organiser désormais tous les cinq ans. Le succès populaire n’est cependant pas au rendez-vous et les éditions de 1956, 1961 et 1966, attirent moins de 200 participants. À partir du début des années 70, l’épreuve qui aura désormais lieu tous les quatre ans, voit le nombre de participants augmenter régulièrement. En 1979, le parcours est modifié et la Nationale 12, utilisée depuis l’origine, est abandonnée au profit de routes moins dangereuses. Pour la première fois, l’édition va passer le millier de participants. D’abord ouverte sur l’Europe puis sur le monde, l’épreuve va voir le nombre de participants exploser. En 1991, pour le centième anniversaire, ils sont près de 3 300. A partir du début des années 2000, les organisateurs décident d’adopter le classement alphabétique. Au fil du temps, l’épreuve s’est de plus en plus affirmée comme une randonnée. Le concept de défi personnel a pris le pas sur le concept de compétition. L’objectif du randonneur n’est pas de faire la course, mais d’accomplir un défi, dans le respect des règles et de l’esprit randonneur. En 2007, l’épreuve établit un nouveau record avec plus de 5 300 inscrits. Pour la seconde fois depuis 1931, les Français sont minoritaires et les internationaux déferlent en masse. Une tendance qui va encore s’accentuer dans les années suivantes. En 2019, la participation étrangère, issue de plus de 60 pays, domine ainsi largement avec plus de 5 100 inscrits, sur un total de près de 6 700 participants.
Loudéac : point de contrôle obligatoire
Chaque participant aura l’obligation de s’arrêter à Loudéac, à l’aller comme au retour, afin d’enregistrer son passage et d’y faire tamponner son carnet de route. Comme depuis plusieurs années, le lycée collège Saint-Joseph servira de point d’accueil pour l’évènement. En plus du pointage, il faut assurer la restauration et le couchage de ceux qui seront en autonomie totale. Un point médical y est aussi assuré par la Protection Civile. Le contrôle de Loudéac ouvrira le lundi 21 août, à 5 h, et fermera le mercredi 23, à 9 h, soit durant 52 heures non-stop.