Située en bordure de l’axe central de la Bretagne qui relie Rennes à Brest, La commune de Plémet pourra bientôt bénéficier pleinement de cette situation géographique. Particulièrement attendue, la mise à quatre voie de la RN 164 est désormais bien engagée.
« Lorsqu’il est arrivé, la commune n’avait pas l’électricité. À son départ, tous les foyers avaient accès à Internet. » Maire de Plémet de 1959 à 2006, le docteur Louis Piton a laissé une marque indélébile dans l’histoire de cette commune du Centre Bretagne. Une marque gravée en près de cinq décennies et immortalisée, en avril dernier, par l’inauguration d’un buste installé dans le parc de la mairie. Difficile de ne pas faire un parallèle avec celui-là même qui l’a inauguré : le nouveau maire de Plémet, Romain Boutron. Et pas seulement parce qu’ils se situent tous les deux à droite, sur l’échiquier politique. Après s’être installé dans le fauteuil de premier magistrat en mars 2014, alors qu’il n’avait que 31 ans, le jeune homme effectue, comme son prédécesseur, un brillant début de carrière politique. Déjà vice-président de la Cidéral, il a été élu conseiller départemental des Côtes-d’Armor en mars dernier avant de devenir vice-président chargé du budget et des finances de cette assemblée.
La RN 164 : un atout
Directeur des carrières Lessard, qui exploite notamment le kaolin à Saint-Lubin, le jeune maire n’envisage pas la même longévité politique que son illustre prédecesseur. « Deux mandats, ça me paraît déjà très bien », assure-t-il. En attendant, celui qui a pris la responsabilité d’une commune affichant une étonnante stabilité démographique (depuis plus de deux siècles, la population oscille toujours autour de 3 000 habitants, mais enregistre une augmentation constante depuis cinq ans), entend profiter des opportunités pour tenter de la développer.
Attendue depuis des décennies, l’aménagement de la RN 164, qui traverse la commune, pourrait y contribuer. « Nous avons longtemps été pénalisés par cette absence de développement routier, regrette le maire. Aujourd’hui, il y a une réelle volonté de faire avancer ce dossier. » De fait, le programme qui pourrait démarrer dans deux ou trois ans, permettra de faire la jonction entre deux sections déjà aménagées : « Loudéac-La Prenassaye », à l’ouest et « La Lande aux Chiens », dans la commune de Laurenan, à l’est. Soit tout de même une nouvelle portion de route à 2×2 voies, d’environ 8 km.
Derrière cette réalisation, les élus espèrent bien évidemment un développement de la zone d’activités située en bordure de la RN 164 et qui compte déjà plus 300 emplois. Outre les sociétés comme Couédic Madoré (fabricant d’équipements pour l’agroalimentaire), ou FIP Industrie (spécialisée dans la fabrication de portes et de rideaux métalliques automatisés), elle accueille également l’entreprise Vapran, la plus grosse usine au monde pour le traitement du sang animal.
Attirer de nouveaux habitants
Elle pourrait également contribuer au développement du bourg et des différents hameaux que compte la commune : Saint-Lubin, Saint-Jacques, Saint-Sauveur, Cargier ou encore Fahelleau… Car la municipalité entend mener une politique volontariste dans le domaine de l’habitat. Pour le centre-bourg, une réflexion sur les logements inhabités est ainsi engagée avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) des Côtes d’Armor. Concernant le logement neuf, s’il reste quelques lots à vendre dans un lotissement de Saint-Lubin, la commune ne dispose pas de terrains constructibles. « Nous sollicitons activement les propriétaires privés pour acheter des terres et lancer des lotissements », assure Romain Boutron.
Car pour attirer de nouveaux habitants, la commune possède indéniablement des atouts. En plus d’un marché hebdomadaire, elle affiche une large gamme de commerces alimentaires ou de services. Bien dotée dans le secteur de la santé, elle l’est également dans le domaine scolaire. Outre deux écoles primaires, on compte en effet deux collèges (Notre-Dame de la
Clarté et Louis-Guilloux), qui accueillent au total, près de 300 élèves. Surtout, Plémet est la seule commune de la CIDERAL à gérer une crèche de 15 places, ouverte à toutes les familles sans condition. Ce service apprécié des familles se situe dans la toute nouvelle Maison de l’Enfance, qui héberge aussi les services périscolaires et le centre de loisirs.
Enfin, à côté d’un tissu associatif particulièrement développé, elle bénéficie d’équipements permettant de réjouir les amoureux de la nature. La voie verte et la base de Pont Quera font partie de ceux-là.
Interview : Romain Boutron, Maire de Plémet
Élu maire au printemps 2014, à l’âge de 31 ans, Romain Boutron siège également au sein de l’assemblée départementale depuis mars dernier. Il y occupe les fonctions de vice-président chargé du budget et des finances.
Vous avez été élu en mars 2014. Comment abordez-vous ce premier mandat ?
Je suis vraiment très content d’avoir été élu maire. C’est un vrai plaisir d’aller à la rencontre des habitants, d’avoir la charge d’un territoire et de travailler avec une équipe, pour son avenir. Au-delà des contacts humains, c’est passionnant de déterminer une stratégie pour le développement du territoire et d’initier des projets qui permettront d’améliorer le quotidien des habitants. Le tout évidemment, avec une gestion sérieuse des finances de la commune.
Quels projets souhaitez-vous développer au cours des cinq prochaines années ?
L’objectif essentiel est de développer une politique attractive pour attirer à la fois de nouveaux habitants et de nouvelles entreprises sur le territoire de la commune. Mais il convient également d’assurer le bon fonctionnement des équipements existants du service du public. Dans ce domaine, nous avons des projets concernant les équipements sportifs, la salle de la Hersonnière ou encore la voirie. C’est un tout qui participe à l’attractivité de la commune.
Êtes-vous favorable à un rapprochement entre la Cidéral et Pontivy-Communauté ?
Oui, j’y suis favorable. Même si il y a des différences, l’ensemble forme un véritable pôle économique du Centre Bretagne. Toutes les synergies sont bonnes pour le développement de cette région et il est nécessaire de générer un dynamisme pour peser encore plus au cœur de cette région. Car, en Bretagne, il n’y a pas que la côte. Un rapprochement serait vraiment un signe fort pour l’avenir.