« Changer l’image de la commune. » Il y a un peu plus d’un an, en devenant maire de Pluméliau, Benoît Quéro, avait clairement affiché ses ambitions. Après les démolitions, l’heure est à la reconstruction pour tenter de réveiller une belle endormie qui ne manque pas d’atouts.
Un industriel et un enseignant. En moins de deux ans, les deux hommes qui ont façonné l’histoire de la commune pendant près de cinq décennies, ont tiré leur révérence. En novembre 2012, ce fût d’abord Jean Le Bec. L’ancien instituteur avait été maire de la commune de 1979 à 2008 et conseiller général du canton de Baud pendant quinze ans. En juillet 2014, ce fût ensuite Mathurin Onno, à l’âge de 94 ans. L’enfant du pays, fils de charcutier, avait fait fructifier l’héritage familial en ouvrant une usine de salaison, à Pontivy, à la fin des années 50. Considéré comme l’un des pionniers de l’industrie agroalimentaire bretonne, il dirigea la commune entre 1970 et 1983.
Comme un symbole, c’est entre ces deux disparitions, qu’un nouveau venu sur la scène politique locale, s’est installé dans le fauteuil de premier magistrat de la commune. À l’issue d’une campagne virulente opposant trois listes, dont celle du maire sortant, Daniel Kerbrat, c’est finalement celle menée par Benoît Quéro, qui s’est imposée dès le premier tour avec plus de 56 % des voix.
« Redessiner le centre-bourg »
Vétérinaire de profession et âgé de 37 ans, l’homme ne laisse pas indifférent. « Je suis parfois perçu comme quelqu’un d’autoritaire, admet-il. En réalité, je dialogue beaucoup avec mon équipe. Et puis, je n’ai pas été élu pour être populaire. La fonction impose de faire des choix qui ne conviennent pas à tout le monde. Si une majorité est contente du travail effectué, elle renouvellera notre mandat, sinon elle nous remplacera. »
Clairement annoncé dans son programme électoral, le changement d’image d’une commune souvent qualifiée de « belle endormie », a été immédiatement engagé. Il s’est concrétisé par la démolition de la mairie. De réunions en référendum, l’opposition entre les pro et les anti-changement s’est cristallisée pendant plusieurs mois autour de ce dossier.
« Il faut redessiner le centre-bourg, qui est à la fois trop minéral et trop linéaire, insiste-t-il. Surtout, la mairie n’était plus aux normes et nous aurions dû entreprendre d’importants travaux. » Elle a finalement été détruite en avril dernier. Située à proximité, la médiathèque a également été démolie, il y a quelques semaines. L’espace laissé vacant accueillera la nouvelle mairie et un espace arboré. La nouvelle médiathèque sera quant-à-elle aménagée dans l’ancien presbytère.
La population devra encore patienter pour bénéficier de ces nouveaux équipements. Si elle comptabilise aujourd’hui plus de 3 700 habitants, la commune en a compté près de 5 000, au milieu du XIXe siècle. Après un déclin lent mais régulier, tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, la population est en augmentation constante depuis le début des années 2000. Une dynamique que la municipalité entend bien évidemment poursuivre. Et pour y parvenir, elle bénéficie assurément de sérieux atouts.
Un vrai patrimoine touristique
Située en bordure de la quatre voies, elle permet un accès facile aux bassins d’activité de Pontivy (environ 15 km), mais également de Lorient et Vannes. Si elle demeure bien évidemment dominée par l’activité agricole elle dispose également d’une riche palette professionnelle avec ses artisans, commerçants, prestataires de service et professionnels de santé. Une offre large qui permet de répondre aux besoins quotidiens des habitants.
Surtout, avec une superficie de plus de 6 700 hectares (elle fait partie des dix plus grandes communes du Morbihan), Pluméliau bénéficie d’un réel attrait touristique. Niché dans la vallée du Blavet, le petit village de Saint-Nicolas-des-Eaux offre un cadre exceptionnel et permet la pratique de nombreuses activités de loisirs et d’activités de plein air. Des circuits balisés permettent de suivre les méandres du Blavet et d’arpenter les landes du Crano pour partir à la découverte d’un patrimoine religieux exceptionnel. La commune recense en effet 13 églises et chapelles et 21 calvaires. Mais son joyau demeure assurément la chapelle de Saint-Nicodème. Construit dans un bas fond, l’édifice qui présente des éléments de style gothique flamboyant et renaissance, a été classé parmi les monuments historiques, au début du XXe siècle.
Interview : Benoît Quéro, Maire de Pluméliau
Élu maire de Pluméliau en 2014, Benoît Quéro siège également au sein de l’assemblée départementale du Morbihan, depuis le printemps dernier.
Comment avez-vous abordé ce premier mandat ?
Avec beaucoup d’envie et d’énergie. Nous avons été élus sur le projet d’une équipe. Notre objectif est de changer l’image de cette commune afin qu’elle gagne en attractivité. Quand nous rendrons notre copie à l’issue du mandat, nous voulons avoir réalisé ce pour quoi nous avons été élus.
Justement, quels projets souhaitez-vous développer au cours de ces cinq prochaines années ?
L’objectif principal est de réaménager le cœur du bourg pour modifier le visage de la commune. La destruction de l’ancienne mairie et la construction d’une nouvelle, qui permettra par ailleurs aux agents de disposer de bonnes conditions de travail, va dans ce sens. La mise en place d’un vrai projet culturel autour d’une nouvelle médiathèque va également concourir au développement de l’attractivité. Il faut permettre aux habitants d’utiliser au mieux les équipements publics mis à leur disposition.
Êtes-vous favorable à un rapprochement des communautés de communes du Centre Bretagne ?
Nous avons besoin de créer une zone avec une vraie identité et une forte attractivité. Chaque collectivité a son histoire, mais nous disposons d’un outil de développement commun autour de la route départementale qui relie Lorient à Saint-Brieuc. Bien évidemment, nous seront plus forts unis que désunis. Pour autant, je ne crois pas qu’il soit forcément nécessaire de grossir les structures intercommunales. Nous devons en revanche discuter et nous rencontrer pour développer des projets communs.