« On peut tout faire à Plumieux ! », martèle Pierrick Le Cam, maire de cette petite commune du sud des Côtes d’Armor, à la limite du Morbihan. Rurale et un peu à l’écart des grandes voies de circulation, Plumieux ne manque pas de potentiel. Un cadre de vie et un dynamisme que la nouvelle municipalité veut valoriser.

Une campagne à perte de vue qui s’étend, sur la partie sud du territoire, jusqu’en forêt de Lanouée. Dans le bourg, quelques belles bâtisses bretonnes toutes en pierres apparentes et l’église Saint-Pierre qui dresse majestueusement son clocher au centre. À son pied, des voitures sont stationnées sur la vaste place Saint-Mioc, dont les travaux de réaménagement viennent de se terminer.

C’est un cadre de vie des plus paisibles qu’offre Plumieux. Paisible et pas aussi reculé qu’on pourrait se l’imaginer. « Nous sommes à équidistance de Loudéac et Josselin, à 20 km environ, et à une trentaine de minutes de route de Pontivy et de Ploërmel. Nous avons donc à la fois la tranquillité et tout à portée de main. Moi qui suis natif du Morbihan, c’est d’ailleurs bien ce qui m’a attiré ici ! », fait remarquer Pierrick Le Cam.

Celui qui a été élu maire en 2014, à la tête d’une équipe municipale quasi-entièrement renouvelée, entend mieux faire connaître les atouts de cette vaste commune des Côtes d’Armor. Pour y attirer de nouveaux habitants évidemment. Car si le déclin démographique entamé à la fin des années 1930, tend à s’amoindrir, la population de Plumieux est toujours légèrement à la baisse. « Il ya de plus en plus de résidences secondaires et de plus en plus de maisons vacantes, suite au décès de nos anciens, qui peinent à se vendre », regrette Pierrick Le Cam qui voit dans le futur plan local d’urbanisme intercommunal (Plui) de la Cidéral, dont fait partie Plumieux, peut-être un début de solution au problème. Dans le sens où « ce Plui prévoit la valorisation du bâti existant pour mieux inciter à l’achat ou à sa transformation ».

Des places sur la zone d’activité

L’objectif est aussi d’attirer des entreprises. En particulier sur la zone d’activité dite de la Cohue, située sur la route de Loudéac. La Maçonnerie Le Brix, qui emploie sept personnes, s’y est installée il y a un an dans des locaux flambant neufs. Le site de la Sovipor, en inactivité totale depuis un an, pourrait aussi retrouver un peu de vie. « Un projet de réhabilitation est en cours d’étude », annonce Pierrick Le Cam. « Notre volonté est de dynamiser cette zone où nous prévoyons d’effectuer des travaux de voirie et d’éclairage. Il y a de la surface disponible. Et si elle ne s’adresse pas à de grosses unités de production, elle peut intéresser des petites entreprises du bâtiment ou artisanales, et aussi de petites unités de transformation », indique le maire de Plumieux. Conscient que la situation géographique de la commune à l’écart des grandes voies comme la RN64, peut être un inconvénient, « Il ne faut pour autant pas exagérer, Plumieux n’est pas non plus inaccessible ! », observe-t-il.

Avec une soixantaine d’exploitations recensées sur son territoire, tous les habitants ou presque vivent directement ou indirectement de l’agriculture ou du para-agricole. Cette commune costarmoricaine est aussi plutôt bien servie en commerces et services, avec deux cafés, une boulangerie, un coiffeur, un magasin d’électroménager, un garage… sans oublier son emblématique épicerie-charcuterie. Occupant un bâtiment appartenant à la Cidéral, « La Boutique » est née de la volonté d’une poignée de Plumetais de faire perdurer un commerce de proximité après la fermeture, fin 2009, de sa dernière épicerie. D’abord associative, elle est devenue coopérative en 2013. Une belle aventure humaine, récompensée par le premier prix du concours national organisé par l’Union des charcutiers traiteurs des Côtes d’Armor attribué en 2014 à la saucisse faite maison de « La Boutique ». La marraine de cette épicerie-charcuterie n’est autre qu’Audrey Cordon, championne de cyclisme sur route, native de Plumieux et qui défendra ses chances aux JO de Rio, cet été.

Tissu associatif dynamique

C’est aussi dans la densité de son tissu associatif que l’on mesure le dynamisme de Plumieux. Fusion des clubs sportifs de cinq communes (Plumieux, Coëtlogon, Saint-Etienne-du-Gué-de-l’Isle, Le Cambout et La Trinité-Porhoët), l’Étoile Sud Armor Porhoët fédère le plus de licenciés et dispose, pour ses différentes sections, d’équipements de qualité dont deux terrains de foot et une salle omnisport. Le comité des fêtes de Plumieux est aussi très actif, via l’animation de deux grosses manifestations. Fin mai, la dernière édition de la Fête du village, organisée chaque année dans un village de la commune, a ainsi réuni quelque 300 convives au repas du soir servi à Quillien. La Fête des battages, qui se tiendra cette année le 14 août, draine elle aussi la foule. Plus de 1 200 personnes sont attendues aux repas qui seront préparés midi et soir.

On le voit, certes isolée, Plumieux ne manque pas de potentiel. Son maire Pierrick Le Cam n’a de cesse de le marteler : « On peut tout faire à Plumieux ! »

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INTERVIEW / Pierrick Le Cam, Maire de Plumieux

Plumieux - MaireÂgé de 61 ans, originaire de Radenac, Pierrick Le Cam vit depuis 20 ans à Plumieux. Tête de la liste « Pour l’avenir de Plumieux », sans étiquette, cet ancien cadre de coopérative agricole, en retraite, a été élu maire, pour la première fois, en 2014.

Comment avez-vous abordé ce premier mandat ?

La difficulté a été de reprendre les dossiers en cours, sachant que dans notre liste ne figuraient seulement que trois anciens conseiller municipaux. Dans l’ensemble, cela s’est bien passé. Nous avons réussi à poursuivre certains projets quand c’était nécessaire. Le plus important était le plan local d’urbanisme (PLU), qui a été bien préparé par l’ancienne municipalité et validé par la nôtre. Une des décisions les plus difficiles a, en revanche, été d’abandonner la politique de recrutement d’un médecin étranger pour lequel l’équipe précédente avait investi. Mais, nous avons considéré que cela n’avait pas été probant.

Quels sont les dossiers prioritaires pour la suite de ce mandat ?

Après le réaménagement de la place Saint-Mioc qui a représenté 25 000 €, nous nous penchons sur le projet d’agrandissement du cimetière. Nous n’avons pas le choix, il est complet ! Les terrains sont acquis, dans le prolongement de l’ancien cimetière, derrière la croix classée. Nous travaillons sur le projet architectural avec « Art et concept paysager », cabinet d’architecture installé sur la commune. Notre volonté est d’évoluer vers un cimetière plus moderne. 

Que pensez-vous de la fusion des communes pour en créer des nouvelles ?

C’est inéluctable. Nous ne pouvons pas, en tant qu’élus, tenir un double discours : dire, d’un côté, qu’il faut baisser les charges et refuser, de l’autre, de se regrouper d’une manière ou d’une autre. Nous avons eu un projet avec trois communes voisines (Coëtlogon, Saint-Etienne-du-Gué-de-L’isle et Le Cambout) qui n’a pas abouti. Certaines de ces communes ont pu avoir l’impression que Plumieux, étant la plus importante, allait les absorber. Ce n’était évidemment pas notre volonté, nous étions vraiment dans une démarche de partage. Les esprits ne sont pas encore mûrs mais l’idée n’est pas abandonnée. Même s’il faut maintenant attendre 2020.