Chapelle Saint-Fiacre
La chapelle Saint-Fiacre se découvre après une petite marche de 15 minutes en partant vers l’ouest, depuis le bourg de Radenac. Elle peut aussi être une halte agréable sur le chemin de randonnée dit du « Petit Tacot », proposant une balade de 12 km au départ de l’étang de la commune.
L’édifice présente une architecture étonnante, dont la majeure partie s’est développée au tournant des XIVe et XVe siècles, faisant de la chapelle une des plus anciennes conservées sur le Pays des Rohan (Pays d’art et d’histoire). Il devait y avoir au départ un vaisseau unique dont le choeur, à l’est, est baigné de lumière grâce à une haute maîtresse vitre de style gothique flamboyant offrant à la façade extérieure un décor à la fois élancé et raffiné. Une seconde nef est venue s’accoler à la première au XVIe siècle. Le massif ouest de la chapelle est par conséquent composé de deux larges façades pignons posées l’une à côté de l’autre. À l’extrémité de cette deuxième nef est venue s’ajouter une troisième, orientée nord-sud, conférant ainsi à l’édifice un plan original donnant le sentiment que trois chapelles sont imbriquées en une seule. Le charme des lieux réside également dans les multiples curiosités qui y sont conservées. Dans la nef la plus ancienne, le grand retable architecturé de type lavallois, met en valeur les saints protecteurs de l’édifice, notamment Saint-Fiacre et Saint-Louis. Dans la nef orientée nord-sud, le mécénat des Rohan s’expose aux yeux de tous grâce aux peintures murales particulièrement bien conservées. Les losanges sont peints dans les tons ocres rouge et jaune, sur l’encadrement des fenêtres et sur la grande arche qui sépare les deux nefs. Aussi appelés mâcles ce sont les symboles héraldiques présents sur le blason de cette grande famille. Enfin, en levant les yeux vers les hauteurs de la chapelle, les amateurs de bestiaire médiéval et d’animaux fantastiques trouveront à Saint-Fiacre quelques beaux spécimens. Une double gargouille très expressive donne à voir un lion sortant de la gueule d’un dragon, jaillit de la façade ouest. À l’intérieur, les entraits de la voute lambrissée sont « engloutis » par des animaux fantastiques sculptés dans le bois. Toutes ces richesses matérielles sont à l’image de l’importance spirituelle et politique du lieu. La présence d’un hôpital est évoquée dans les textes à partir du XIIe siècle et la vitalité de la confrérie de Saint-Fiacre est attestée à partir du XVIIe siècle. La chapelle a effectivement été un lieu de pèlerinage important où les croyants pouvaient bénéficier, à partir de 1645, d’indulgences papales leur promettant un temps de passage au purgatoire écourté de sept ans et sept quarantaines.
Page réalisée en partenariat avec le pôle Tourisme et Patrimoine de Pontivy Communauté
Le saint protecteur des jardiniers
Saint-Fiacre est un saint Irlandais du VIe siècle. Son point de chute en France n’est pas la Bretagne mais la Brie, en Ile-de-France. Il aurait demandé à l’évêque de Meaux un espace pour construire un monastère et ce dernier aurait été prêt à lui accorder les terres qu’il arriverait à délimiter par un fossé en une journée de travail.
Fiacre aidé par la force divine n’aurait pas eu à creuser beaucoup. Il aurait délimité l’espace souhaité en traçant un trait au sol avec sa bêche et le fossé se serait miraculeusement creusé seul en suivant cette ligne. Saint-Fiacre avec cette même bêche aménagea ensuite le jardin de son monastère devenant ainsi inséparable de cet outil qui est son signe distinctif sur les peintures et sculptures. Il est le protecteur des jardiniers.