Berceau de la famille des Rohan, fruit d’une fusion en 1994 avec les communes de Saint-Samson et Saint-Gouvry, Rohan fait preuve d’une belle vitalité. Traversée par le canal de Nantes à Brest, elle profite d’une certaine notoriété touristique tout en offrant à ses habitants, les services, commerces et animations qui en font une commune où il faut bon vivre.
Et au milieu coule l’Oust… « Rohan est l’une des communes à avoir la chance d’être traversées en son centre par le canal de Nantes à Brest », observe le maire, Bernard Nizan. Cela n’a l’air de rien comme ça, mais l’atout est non négligeable dans la notoriété touristique de cette commune, labellisée « Station verte » et « Escale d’une rive à l’autre »,
et qui a su en tirer avantages. De multiples équipements sont en effet destinés aux nombreux randonneurs et cyclistes qui parcourent les chemins de halage du canal. Camping, aire de camping-cars, port de plaisance, plan d’eau de Villemoisan, contribuent au bon accueil de ces visiteurs et leur offrent toutes les conditions pour découvrir les autres charmes de la cité, berceau de la famille des Rohan. Dont « la chapelle Notre-Dame de Bonne Encontre, classée monument historique, les vestiges du château ou encore la halle aux grains que nous avons décidé de restaurer et de réimplanter sur sa place d’origine et qui abrite le marché tous les dimanches matins et vendredi après-midis », cite, entre autres, Bernard Nizan.
De la fréquentation du canal découle indéniablement la vitalité de Rohan. La commune a su conserver les services inhérents à son dynamisme : médicaux, sociaux, administratifs, bancaires, postaux… Deux écoles primaires et deux collèges, privé et public, accueillent quelque 830 scolaires. Rohan profite aussi d’un tissu commercial et artisanal des plus larges qui peut répondre à tous les besoins de base des habitants.
Une station-service communale
Depuis trois ans et c’est aussi une de ses spécificités, la commune a même sa station-service… communale. « Nous l’avons rachetée suite au départ en retraite des propriétaires », rappelle Bernard Nizan.
« C’était une façon de consolider le commerce local et d’éviter de voir le centre-ville se désertifier. Si nos habitants avaient été contraints de faire leur plein dans le centre commercial d’une commune voisine, c’est autant d’achats qu’ils n’auraient pas ou plus réalisés dans la commune », explique, pragmatique, le maire de Rohan. Pari gagné, les Rohannais jouent plutôt bien le jeu…
Des Rohannais d’ailleurs toujours plus nombreux. Depuis trente ans, la population de la commune, n’a cessé d’augmenter, passant de 1 521 habitants en 1999 à 1 665 en 2017. « Si nous n’avons pas de grosses entreprises sur notre commune, à l’exception de Roc’han Maille, de la laiterie de Ker Ronan et de quelques artisans, nous sommes idéalement placés, à égales distances des quatre pôles économiques que sont Pontivy, Loudéac, Locminé et Josselin », souligne Bernard Nizan. Pour continuer d’attirer de nouveaux habitants, la municipalité vient de lancer l’aménagement d’un nouveau lotissement de 15 000 m², qui comprendra 15 à 20 lots à bâtir.
Des fêtes très prisées
Le dynamisme de la commune repose aussi sur son tissu associatif. Rohan ne compte pas moins de 40 associations dans les domaines du sport, des loisirs, de la culture, des familles… La salle « Belle Étoile » est mise à leur disposition pour leurs animations. Trois fêtes annuelles sont d’ailleurs très prisées des Rohannais : la fête du blé noir à Saint-Samson, la fête de la châtaigne à Saint-Gouvry et la fête du pain à Kério.
INTERVIEW/ 3 QUESTIONS À…
Bernard Nizan, Maire de Rohan
Bernard Nizan est installé à Rohan depuis 1968. Aujourd’hui âgé de 70 ans, il a enseigné pendant 34 ans au collège privé de Rohan, essentiellement en classes pré-professionnelles et technologiques. Élu depuis 1999, il a été adjoint d’Hélène Coyat de 1989 à 1995 et conseiller municipal sous Pierre-Yves-Tanguy, de 1995 à 2001. Maire depuis 2001, Bernard Nizan a annoncé que ce mandat sera son dernier.
Vous présentez souvent Rohan comme une « commune nouvelle ancienne ». Quel est votre recul sur les fusions de communes ?
Pour Rohan, c’était indispensable étant donné l’imbrication géographique des trois communes. Mais, une fusion n’est pas aussi simple qu’on veut bien le dire aujourd’hui. Certaines entités peuvent avoir le sentiment de perdre leur identité et c’est la principale difficulté à gérer. Il y a des atouts indéniables : cela entraîne une commune qui pèse davantage sur le territoire et cela crée une certaine émulation, notamment au sein des associations. Il y a aussi des contraintes, dont la gestion d’équipements plus lourds.
Après 30 ans passés aux affaires municipales, vous avez décidé de raccrocher à l’issue de ce mandat. Quel bilan tirez-vous de votre parcours ?
J’ai pris beaucoup de plaisir dans l’engagement. Et pour moi, ces deux mots sont indissociables. Avec mes équipes, nous avons fait ce que l’on a pu avec les moyens que l’on a eus. Notre priorité a toujours était de faciliter le quotidien des Rohannais. Nous nous sommes efforcés de répondre aux attentes, aux demandes formulées par nos administrés. Tout en faisant progresser la commune dans des domaines indispensables : les écoles, les services, le tourisme…
Quels sont vos derniers dossiers en projet ?
Le plus gros projet est la création d’une maison de santé pluridisciplinaire. Nous nous sommes bien bagarrés pour la voir naître à Rohan et aujourd’hui le dossier est bien engagé. Elle devrait ouvrir au printemps 2018 sur la place du Château. C’est un service de base dont Rohan ne peut pas se passer. D’ici la fin du mandat, nous prévoyons aussi de réhabiliter plusieurs bâtiments du centre-ville dont la bibliothèque. Mon objectif est de laisser une commune dynamique à mon successeur. Mais Rohan l’est déjà et j’espère qu’elle continuera à avoir sa place et son rôle dans le pays de Rohan.