Le club de rugby cultive un esprit familial mais peine à trouver son public. L’association repose sur une poignée de bénévoles passionnés qui veulent continuer à y croire. Avec un bel effectif de jeunes, le monde de l’ovalie pourrait prendre appui sur cette position stratégique en Centre Bretagne.

Dans la famille rugby on demande le père. Depuis quatre ans Yann Padellec est l’un des piliers du club de rugby pontivyen. À la tête de l’association, il est également entraîneur de la section loisirs le lundi soir, des jeunes à partir de 14 ans et des seniors garçons. Ancien rugbyman, à 42 ans, il a rangé les crampons de compétition, mais n’hésite pas à passer le ballon ovale à ses enfants, sous l’œil bienveillant de son épouse, très investie dans la partie administrative.

Le rugby, Yann Padellec l’a dans la peau et dans la tête. Des valeurs et un état d’esprit qu’il entend bien diffuser aux jeunes. « C’est un sport de combat collectif, explique le président du club. Ce n’est pas une question de gabarit, il faut avoir un mental fort. On en fait des guerriers tout en leur apprenant des gestes techniques et sécuritaires notamment pour les plaquages, les chutes et les mêlées. » Des bases qui doivent impérativement être acquises pour entrer sur le terrain. Sans cela, les risques de blessures peuvent être très lourds.

Occasions manquées

Les plus jeunes, les moins de 6 ans, peuvent débuter par l’école de rugby. Il appréhendent le ballon avec des exercices de motricité, font des roulades et ont surtout leurs premiers contacts avec des plaquages et des chutes dans les mousses.

Karine Colardelle, la référente jeunes, est le deuxième pilier du club. Au départ plus à l’aise dans une ligne d’eau qu’avec un ballon, la jeune femme a passé un diplôme d’entraîneur il y a quatre ans. « Pour être entraîneur il faut être observateur, confie-t-elle. Le plus important ce sont les positions de sécurité pour bien maîtriser le plaquage. »

Tous les mercredis après-midi, de 14 h à 16 h, elle occupe le terrain du stade de Toulboubou avec les rugbymen en herbe. Occuper c’est vraiment le terme, puisque le site est partagé avec le football. « Le club existe depuis 26 ans et nous ne disposons pas d’un terrain à nous, ni de vestiaires », pointe Yann Padellec. Un manque qui l’empêche d’accueillir des manifestations sportives d’envergure.
« On a été sollicités pour organiser le tournoi BMW qui rassemble 3 000 jeunes, mais faute d’infrastructures et de disponibilités nous avons dû refuser »,
regrette-t-il.

« En Centre Bretagne nous pourrions faire plein de choses, parce que notre situation géographique permet de rassembler le territoire régional, argumente le bénévole. Si nous avions un accès illimité au terrain, ce serait fabuleux ! »

Un club formateur

Avec une centaine de licenciés, la moitié des effectifs du club a entre 8 et 14 ans. Pour avoir une équipe dans chaque division, il faudrait doubler le nombre de jeunes. Afin de maintenir les niveaux, une entente a été montée avec Grand-Champ. Les moins de 16 et moins de 18 bénéficient d’un groupement d’ententes avec Grand-Champ, Malestroit-Ploërmel et Elven.

Pour Yann Padellec, la force de Pontivy c’est la formation des jeunes, pour le reste il justifie d’un club purement amateur. Et pour cause, son équipe fanion de seniors évolue en troisième catégorie, à une division du niveau le plus bas. « L’an dernier nous devions monter en première catégorie, au lieu de ça j’ai demandé à redescendre », explique l’entraîneur. Malgré un effectif de 21 joueurs, le groupe est régulièrement en sous-nombre. À travers cette relégation volontaire, Yann Padellec voulait surtout conserver le plaisir de jouer pour son groupe. Celui qui évoluait comme pilier droit et qu’on surnommait « le bœuf » définit le jeu pontivyen comme propre, vite, et fort. « On joue un rugby actuel et moderne. »

Un sport de filles ?

Elles sont 12 rugbywomen au club pontivyen, toutes catégories confondues. Yann Padellec aimerait bien attirer plus de féminines, mais déplore le manque d’infrastructures.

Depuis 2017, les clubs professionnels ont l’obligation de justifier d’une section féminine. À Vannes, le RCV vient justement d’en ouvrir une.  

Le rugby à 5 se fait une place

Pour ceux qui trouvent le rugby trop violent, pas de souci, il existe une version édulcorée : le rugby à toucher. Sans contacts et sans phases dangereuses, il peut se jouer en mixte et à tout âge. À Pontivy, le joueur le plus âgé a 64 ans.

L’avantage de cette pratique est qu’elle ne demande pas d’équipement particulier. Chaque équipe peut être constituée de 10 joueurs et ne peut avoir plus de 5 joueurs présents sur l’aire de jeu.

Au club pontivyen tous les niveaux sont représentés, il y a même des joueurs qui viennent des clubs de Brest et du REC (Rennes) pour l’ambiance. Cette section loisirs est née il y a deux ans et peut accueillir jusqu’à 40 joueurs.

Lundi soir, de 19 h à 21 h au stade Toulboubou. 

 

Infos pratiques

Cotisations : de 60 à 200 € selon les catégories.

Site internet : www.rcpontivyen.clubeo.com