Située en bordure de l’Oust et traversée par la rigole d’Hilvern, la commune de Saint-Caradec aime à cultiver sa qualité de vie. À la croisée des axes routiers de la Bretagne Centrale, elle affiche également un réel dynamisme économique.
Bien placée dans un triangle reliant Loudéac, Pontivy et Mûr-de-Bretagne, la commune de Saint-Caradec a toujours su tirer parti d’une position géographique plutôt privilégiée. Une position encore renforcée par le passage de la RN 164 et de la voie ferrée. Si la seconde a depuis longtemps été fermée, la première a été déviée et ne traverse plus le bourg depuis le mois d’octobre 2011. « L’inauguration de cette portion de 9 km de 2X2 voies a scellé la victoire d’un combat homérique qui a duré plus d’une quinzaine d’années, se réjouit aujourd’hui le maire, Alain Guillaume. Le bourg était coupé en deux, les problèmes d’insécurité étaient réels et nous étions confrontés à une désertion des habitations, le long de cette route. » Soutenu par la population et les commerçants, il a toujours été convaincu que les avantages l’emportaient sur les inconvénients. Plus de trois ans après la mise en service de cette déviation, il l’est toujours autant.
Construction et rénovation
Mais pas question de témoigner la moindre ingratitude à une voie ayant très largement servi le développement économique de la commune. De la société Ecovrac (carrosserie industrielle) à l’entreprise Gélagri (surgélation de légumes), en passant par Le Clézio (abattoir de dindes) ou Joriside ( profilage de tôles), et TDI (découpe de dindes), la commune peut se prévaloir d’un tissu économique relativement dense et qui affiche tout de même un effectif total de plus de 450 salariés à moins de 2,5km de son clocher. Mais dans une conjoncture économique particulièrement difficile, rien n’est jamais acquis. Il y a tout juste un an, la menace de fermeture de l’abattoir Le Clézio et de la société TDI, finalement sauvés, est une nouvelle fois venue le rappeler.
Réelle dans le domaine économique, qui demeure toutefois une compétence de la communauté de communes (Cideral), la vigilance l’est également dans le domaine démographique. Car si la commune a compté jusqu’à près de 2 000 habitants à l’époque ou l’industrie de la toile était florissante en Centre Bretagne, elle en affiche aujourd’hui un peu moins de 1 200. Si les chiffres ont vu une reprise de la démographie depuis les années 80, les élus entendent bien poursuivre leur politique pour attirer de nouveaux habitants. Celle-ci se traduit d’abord par la création de nouveaux lotissements. Il y a quelques années, furent lancés ceux de La Rabine et du Pré du Doué. Depuis quelques mois, c’est de nouveau le cas avec le lotissement baptisé « Les Terrasses de la Chouette Chevêche ». Situé à proximité du bourg et en bordure de la rigole d’Hilvern, il compte 27 lots dont la superficie oscille entre 413 m2 et 1 324 m2, pour un prix de 26,50 € le m2. Parallèlement, la commune entend poursuivre sa politique de restauration du bâti existant dans le centre bourg. Dans ce domaine, elle entend continuer à jouer un rôle moteur par la mise en vente de maisons qu’elle a aménagées qui permettront l’acquisition de nouveaux bâtiments à réhabiliter en logements.
Pour tenter de séduire de nouveaux arrivants, Saint-Caradec dispose de quelques bons atouts. Des bars à la pharmacie, en passant par les restaurants, le garage, la supérette, le coiffeur, la cave à vin, le médecin ou encore le cabinet d’infirmiers, elle dispose d’un large éventail de commerces et de services. La diversité se décline également dans le domaine associatif. Là encore, du club de football à la troupe de théâtre, en passant par l’amicale des boulistes ou encore la Ronde des Artistes, elle peut compter sur un tissu associatif à la fois riche et dynamique. Enfin, s’agissant du volet scolaire, l’école d’Hilvern et l’école Sainte-Thérère, affichent chacune un effectif de plus de 70 enfants.
Mais depuis quelques années, la commune a aussi et surtout œuvré pour l’amélioration du cadre de vie. D’abord avec la création de l’étang des sources. Un plan d’eau de 2,5 ha qui offre aux amateurs un lieu de rendez-vous familial, idéal pour les pique-niques et les pauses détente. Surtout, si Saint-Caradec apparaît comme une étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, à partir de l’abbaye de Beauport et en direction de celle de Timadeuc, elle possède plus de 30 km de sentiers aménagés
pour la randonnée. Des chemins qui longent la rigole d’Hilvern ou qui empruntent l’ancienne voie ferrée désormais baptisée voie verte.
Interview : Alain Guillaume, Maire de Saint-Caradec
Élu comme candidat papillon en 1983, Alain Guillaume a occupé des fonctions d’adjoint, à partir de 1987. Maire de Saint-Caradec depuis 1991, il a été réélu l’an passé pour un cinquième et dernier mandat.
Vous êtes maire de la commune depuis plus de 20 ans. Comment abordez-vous ce mandat ?
Il va être très différent des autres car nous allons devoir demeurer très vigilants en matière d’investissement. Nous l’avons toujours été dans le domaine du fonctionnement, mais nous avons en revanche beaucoup investi. Comme les autres collectivités, nous allons devoir composer avec la réduction des dotations de l’État. Nous allons perdre la moitié de ce qui nous était octroyé par l’État, soit tout de même environ 70 000 €. Et pour compenser, il n’est pas question d’augmenter les taxes locales qui restent relativement basses.
Quels seront les projets forts de cette nouvelle mandature ?
Nous avons à accueillir de nouveaux habitants sur les 27 lots des « Terrasses de la Chouette Chevèche » en même temps que nous mènerons deux projets importants. Le premier vise à construire une tribune pour le terrain des sports. Le second est lié à notre politique en matière d’habitat et va se traduire par l’achat d’une ou deux maisons dans le bourg. Nous allons les réhabiliter avant de les louer. Mais encore une fois, compte tenu de la baisse des dotations de l’État, les projets seront limités. Nous allons sans doute nous pencher sur ce que l’État veut que nous fassions : des regroupements de communes. Même s’il n’y a ni urgence ni obligation pour notre commune, nous devons y réfléchir et préparer l’avenir.
Êtes-vous favorable à un rapprochement entre la Cidéral et Pontivy Communauté ?
Oui, j’y suis favorable car nous avons beaucoup d’intérêts communs. D’ailleurs, qu’il s’agisse de la quatre voies, du centre hospitalier de Kério ou encore de la mission locale, ce rapprochement existe déjà. Sans forcément évoquer la fusion, nous pouvons avoir de grands projets en commun, notamment dans le domaine économique. Les élus et leur vision de l’avenir auront en ce sens un rôle déterminant.C’est pourquoi nous devons absolument nous donner des occasions de nous rencontrer et de partager des réflexions et des projets communs pour mieux nous connaître.