Située à seulement quelques kilomètres de Pontivy, la commune de Saint-Gérand profite des ses atouts pour gérer son développement. Comptant aujourd’hui plus de 1 000 habitants, elle accueille une activité économique particulièrement dense avec plus de 800 salariés dans les entreprises installées sur son territoire.

Pendant un temps, Saint-Gérand a pu faire état d’une singularité particulièrement enviée par ses voisines. Elle comptait en effet plus de salariés dans les entreprises installées chez elle, que d’habitants ! Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Encore inférieure à 700 habitants au milieu des années 70, la population a en effet dépassé le millier lors du dernier recensement. La commune affiche aujourd’hui très exactement 1 070 habitants et la hausse démographique est à la fois constante et régulière depuis maintenant plus de 30 ans.

Économiquement, le dynamisme initié il y a quelques décennies est, lui, toujours bien réel. D’Altho à Glon, en passant par la base Intermarché, les transports Le Hir et Jean Juin, la minoterie Jean Paulic ou l’entreprise de travaux publics Henriot, la commune de Saint-Gérand peut toujours se prévaloir d’un tissu économique particulièrement dense et d’un effectif total de plus de 800 salariés. Forcément, un tel développement, ne doit pas grand chose au hasard. Derrière ce bel essor, il y a des hommes. À Saint-Gérand, il est surtout à mettre au crédit d’Yves Le Quéré. Élu conseiller municipal en 1969 alors que le Général de Gaulle est encore Président de la République, il devient le premier magistrat de la commune en 1977. Après six mandats et 37 années en tant que premier magistrat, il a définitivement raccroché l’écharpe en mars 2014.

Le chemin de fer, carte maîtresse

La situation enviable de la commune s’explique aussi par la volonté politique de développer l’activité économique en s’appuyant sur un atout non négligeable : la proximité de la ligne de chemin de fer. Si elle s’arrête désormais dans la commune et ne se poursuit plus jusqu’à Loudéac, elle est toujours utilisée pour le transport de matières premières, depuis la gare d’Auray.

C’est désormais à Claude-Albert Le Bris que revient la lourde charge de maintenir le bon cap tout en conservant l’ambition d’aller encore un peu plus loin sur la route de l’expansion à la tête d’un équipage solidaire. Élu conseiller en 1995, pour tenir ferme la barre, il peut s’appuyer sur une solide expérience de la vie municipale puisqu’il a effectué deux mandats consécutifs en tant qu’adjoint aux sports et aux travaux. La communauté de communes de Pontivy ayant désormais la compétence économique, les élus géranais ne sont toutefois plus les seuls à décider du développement de ce secteur. Mais il en reste bien d’autres et les projets ne manquent pas… Même s’il n’est pas toujours facile de les développer lorsqu’on est situé à quelques kilomètres d’une grande ville.

L’une des priorités affichées demeure l’habitat. En 2006 déjà, la commune avait lancé le programme du lotissement du Soleil. Les 30 lots avaient alors été vendus en un temps record. Il est vrai que la crise de l’immobilier n’avait pas encore frappé et que le terrain était à 20 € le m2. Depuis 2013, la commune a lancé un nouveau programme : le lotissement de Coët-Nostra. Également composé de 30 lots de 500 à 850 m2 (dont six locatifs), le m2 de terrain viabilisé est aujourd’hui vendu 40 €. Compte tenu de la situation dans le bâtiment, l’engouement est forcément moindre. N’empêche, huit lots ont déjà été vendus et les murs des premières maisons devraient bientôt sortir de terre.

Des attraits touristiques

Saint-Gérand 2Attirer de nouveaux habitants c’est aussi contribuer à redonner de la vie au bourg à travers le commerce et les services de proximité. Comparé à celui des entreprises, ce secteur d’activité apparaît toutefois peu développé. Outre une épicerie, une boulangerie et un salon de coiffure, la commune compte un cabinet d’infirmiers et une société informatique. Reste que depuis la fermeture du restaurant Le Thérésa, un établissement autrefois très renommé, les Géranais ne peuvent plus boire un verre au coin d’un zinc de chez eux. “C’est un manque, reconnaît le maire. La commune est toutefois propriétaire de deux licences IV et pour qu’elles demeurent valides, nous devons ouvrir un bar une quinzaine de jours tous les trois ans. Nous allons d’ailleurs bientôt le faire à la salle des associations.” En attendant, peut-être, qu’un établissement pérenne ouvre ses portes !

La vie d’une commune s’exprime également à travers ses écoles. De la maternelle au CM2, 77 enfants sont scolarisés à l’école publique et 68 à l’école privée Saint-Joseph. Les écoliers de l’une comme ceux de l’autre se retrouvent à la cantine municipale où la responsable s’efforce de privilégier une cuisine concoctée avec un maximum de produits locaux. Les enfants peuvent également se retrouver, le matin et le soir, à la garderie municipale ou encore au centre de loisirs pendant les vacances scolaires.

La vitalité d’une commune se traduit aussi par le dynamisme de son tissu associatif. Fondée par l’actuel maire en 1995, la Géranaise des loisirs y contribue grandement. À travers son auto ou tracto cross du mois de septembre, mais également en soutenant les actions menées par la dizaine d’associations que compte la commune.

Enfin, traversée sur près de sept kilomètres par le canal de Nantes à Brest, la commune pourra s’employer à faire valoir un patrimoine intéressant et sans doute trop peu mis en valeur. La chaîne des écluses de Couëdic est ainsi à ranger au rayon des sites appelés à drainer encore plus de monde, tout comme la chapelle des Saints Drédeno, où les artistes contemporains exposent chaque été dans le cadre de l’Art dans les chapelles.

 

Le Bris itw maireInterview : Claude-Albert Le Bris, Maire de Saint-Gérand

Après un mandat de conseiller municipal et deux mandats d’adjoint, Claude-Albert Le Bris est devenu premier magistrat de la commune en mars dernier.

Après plus de huit mois d’exercice de votre premier mandat de maire, comment appréhendez-vous la fonction ?

Je suis élu au conseil municipal depuis 1995 et je connais bien le fonctionnement de la commune. Néanmoins, étant issu du monde ouvrier, j’avais un réelle appréhension et je me disais que c’était peut-être un handicap. Et puis ce n’est pas forcément facile de succéder à quelqu’un qui a été maire pendant 37 ans.  Il y a eu un petit temps d’adaptation, mais j’ai rapidement pris la mesure de la fonction. Surtout, je ne décide pas seul et j’ai la chance d’être entouré d’une équipe d’adjoints et de conseillers compétents et d’un personnel administratif qui l’est tout autant.

À l’aube de ce mandat, quels projets souhaitez-vous développer pour les six années à venir ?

C’était dans notre programme et nous tiendrons notre engagement. Le grand projet du mandat reste la construction d’une salle de sports. Un groupe de travail a d’ailleurs déjà été mis en place et nous nous sommes déplacés pour voir ce qui se fait ailleurs. Nous allons continuer. Il ne s’agit pas de créer pour créer, mais nous souhaitons proposer une structure pour que des associations puissent naître et se développer. Surtout, je suis pour la mutualisation. Nous sommes à la porte de Pontivy et nous sommes bien évidemment disposés à partager cet équipement avec les clubs des communes environnantes.

Êtes-vous favorable à un rapprochement entre la Cidéral et Pontivy-Communauté ?

Je suis très favorable à un rapprochement des deux communautés de communes. Nous ne devons pas nous tourner vers le sud du Morbihan et Loudéac ne doit pas le faire vers le nord des Côtes-d’Armor. Le Centre Bretagne est un bassin de vie important et il y a un vrai noyau autour de Loudéac et de Pontivy. C’est la clé du développement de notre territoire. Nous pouvons et nous devons mener des actions efficaces ensemble. Il ne faut pas jouer la carte de la concurrence, mais bien celle de la complémentarité.