Rigole d’Hilvern, canal de Nantes à Brest, échelle d’écluses confèrent tout son charme à Saint-Gonnery. Mais au-delà d’un cadre de vie agréable et entretenu, la commune morbihannaise bénéficie aussi d’une situation géographique enviable, qui peut inciter à s’y installer.

 

3 questions à Claude Viet, maire de Saint-Gonnery

Il se plaît à dire qu’il est né au pied du clocher. Et revendique avoir « de la terre au pied ». Claude Viet, 65 ans, est arrivé aux affaire municipales, en 1977. Élu maire en 1981, il occupe une première fois la fonction jusqu’en 2001. Adjoint
de 2001 à 2008, il choisit ensuite de faire une « pause » par manque de disponibilité. Il retrouve son écharpe en 2014. Parallèlement, il est vice-président de Pontivy communauté,
en charge de l’économie, l’enseignement supérieur et l’agriculture.

 

 

Vous avez retrouvé votre fauteuil de maire en 2014, après une « pause ». Alors
que le mandat s’achève, quel regard portez-vous sur la fonction ?

Ce qui m’a le plus marqué, c’est d’être de plus en plus sollicité pour des querelles, des problèmes de voisinage. Hier, en campagne, on ne pouvait pas vivre sans ses voisins. Tout était prétexte pour se réunir et s’entraider. Aujourd’hui, tout le monde semble avoir des droits, mais pas de devoirs ! Sur le plan des réalisations, le bilan est positif. Nous avons pu bénéficier de précieuses aides de la part de l’État, de la région, du département, de la communauté de communes. Je remarque que ces aides sont plus nombreuses que lors de mes premiers mandats. Même si on sent que cela va redevenir compliqué d’en obtenir dans les années à venir…

Prêt à repartir pour un nouveau mandat ?

Je suis encore indécis, même si l’envie y est. S’il est plus difficile c’est vrai, j’aime le contact avec les gens, inhérent à la fonction. J’aime aussi mener des projets au bout… C’est passionnant, enrichissant. Pour autant, si je décide de me représenter, ce sera la dernière fois, c’est certain !

Quels pourraient être, alors, les orientations pour Saint-Gonnery ?

Toujours continuer à soigner, voire à améliorer le cadre de vie. Le coup d’oeil, l’atmosphère qui se dégage d’une commune, c’est important dans la décision de nouveaux habitants à s’y installer. Cela pourrait passer par exemple par l’aménagement des bords de notre  étang, l’animer davantage. Il faudrait aussi penser à nos ados, créer une nouvelle dynamique à leur attention. L’idéal serait d’avoir un local et un animateur-jeunesse, mais cela a un coût que la commune ne peut pas forcément supporter. Il y a peut-être quelque chose à réinventer dans ce domaine ? Voilà pour les grandes idées. Les détails devront être le fruit d’un travail d’équipe.

Et au milieu coule la rigole d’Hilvern. C’est ici à Saint-Gonnery que cet ouvrage déversait autrefois les eaux de l’Oust dans le canal de Nantes à Brest. Si aujourd’hui la rigole est à sec, ses berges devenues de belles voies vertes sont prisées des joggeurs, randonneurs et autres cyclotouristes. « On les voit régulièrement  passer dans le bourg, avec ou sans carriole », s’amuse Claude Viet, maire, en observant justement une famille, en roue libre, jusqu’à la boulangerie. Au même moment, à la base d’Hilvern, une péniche hollandaise poursuit, elle, l’ascension de l’échelle d’écluses qui vont la mener jusqu’à Pontivy. Sept se situent sur la petite commune morbihannaise.


Si son cadre est propice au tourisme vert et fluvial, Saint-Gonnery bénéficie d’une « situation géographique enviable, à mi-chemin entre Pontivy et Loudéac, au coeur d’un bassin d’emploi intéressant », note surtout Claude Viet, régulièrement amené à rencontrer des entreprises dans le cadre de ses délégations intercommunales. « Toutes en recherche de candidats », affirme-t-il. En bordure de la 2×2 voies, « desservie par un échangeur dans chaque sens », apprécie l’édile, la commune compte elle-même deux pourvoyeuses d’emplois, TMCE et les Transports Celsius. « Une vingtaine d’hectares sont encore disponibles sur notre territoire pour permettre de nouvelles implantations », laisse entendre Claude Viet.


Vingt lots en vente dès la fin d’année

Sa position centrale profite évidemment à la démographie de Saint-Gonnery. En progression constante depuis le début des années 1990, la population est aujourd’hui stabilisée à un peu plus d’un millier d’habitants. Ce dynamisme résulte aussi d’une politique volontariste de logements. Alors que deux lots sont encore disponibles au « Meuniou », vingt autres doivent sortir de terre, rue du Relais, où sera aménagé le futur lotissement communal « Les Pommiers ». « Ils seront commercialisables en fin d’année », annonce d’ores et déjà Claude Viet.  Ces lots pourraient notamment séduire de jeunes ménages avec enfants. D’autant plus que la commune dispose de tous les services scolaires : deux écoles, publique et privée, qui ont accueilli quelque 120 jeunes en cette rentrée de septembre, un restaurant, un accueil de loisirs… Les ados, eux, profitent d’un tout récent « City park ». Même si, « nous manquons, c’est vrai, d’offres et d’activités pour cette tranche d’âge », reconnaît Claude Viet.

Favoriser les liaisons douces

Avec une épicerie « bien achalandée », une boulangerie, une station-service-bar, un restaurant, un garage… le tissu commercial de Saint-Gonnery est des plus respectables. La plupart de ces commerces sont concentrés autour de l’église, dans un bourg largement réaménagé (réseaux enfouis, trottoirs refaits…). « Les prochains travaux viseront à favoriser les liaisons douces, depuis le futur lotissement Les Pommiers jusqu’au centre-bourg. Nous en présenterons le projet en septembre aux habitants, indique le maire. D’ici la fin d’année, nous allons également démarrer l’extension de la salle Michel-Kerfanto, rendue nécessaire pour des raisons de sécurité. » Une salle dont l’utilisation devrait être le moins perturbée possible pendant les travaux. Elle est mise à la disposition de la quinzaine d’associations de Saint-Gonnery dont le comité des fêtes Saint-Go Animations, l’entente sportive FC3G, le club canin Flairs et Crocs Centre-Bretagne, les Dansous gonnériens, la troupe de théâtre Saynètes Bien, le Palet gonnérien… Et aussi, plus atypique, les « Amis du Pot’Âgé », chargé d’entretenir le potager intergénérationnel de la commune. Qu’on se le dise, en plus des voies vertes en bordure de rigole, Saint-Gonnery a aussi ses mains vertes!

En Bref
Population : 1 086 habitants
Superficie : 1 633 hectares
Gentilé : Gonnérien, Gonnérienne