Le Skate Club Loudéac Artistique compte quelque 85 licenciés, dont des graines de champions évoluant aux niveaux régional et national. Le club organise les 3, 4 et 5 juin, un open qualificatif pour le championnat de France. L’occasion de découvrir une discipline physique et technique.
« Fixe ta jambe ! », lance Olivier Abraham, entraîneur du Skate Club Loudéac Artistique, à Laura. « Pense-bien à tes quatre roues, pousse et tient la position… Essaie d’aller le plus loin possible.» En ce mercredi après-midi, la jeune patineuse sur roulettes et ses camarades s’exercent aux figures imposées sur des cercles, de cinq à six mètres de diamètre, tracés sur le sol du gymnase de la Rocade, à Loudéac. Retournement, changement de carres… qui demandent une grande technique et beaucoup de concentration.
Jusqu’alors section, avec le rink-hockey, du Skate Club Loudéac, créé en 1988 par Michel Moisan, le Skate Club Loudéac Artistique est, depuis janvier 2016, un club à part entière. Présidé par Éric Brusq, il recense quelque 85 licenciés, des babies-rollers aux seniors, avec une forte représentativité de la gent féminine propre à la discipline. Dérivée du patinage sur glace, avec ses figures imposées ou libres, à la faveur d’un programme musical, pendant lequel les sportifs, en justaucorps, enchaînent sur parquet, sauts, suites de pas ou pirouettes devant un jury, le patinage sur roulettes a ses propres spécificités. La première, c’est les patins. « Des quads, dotés de quatre roues, d’un frein à l’avant et d’amortisseurs, surmontés d’une bottine », détaille Éric Brusq.
Quatrième club français en terme de résultats
Le Skate Club Loudéac Artistique peut s’enorgueillir de compter dans ses rangs des pointures, évoluant en niveau régional mais aussi en division nationale 1 et 2.
« Actuellement, nous sommes le quatrième club français en terme de résultats », se satisfait le président. Selon lui, la force du club loudéacien, c’est son entraîneur. « Il est l’un des meilleurs français. Il sait proposer aux patineurs, le programme le plus adapté à leur profil, leur tempérament. C’est ce qui explique en grande partie leurs bons résultats », insiste Éric Brusq.
« J’aime bien comprendre comment fonctionne le jeune et observer ce qu’il est capable de faire avant de lui proposer une musique. J’essaie d’être orignal dans mes choix », explique, de son côté et en toute modestie, l’intéressé. Sachant que quelle que soit sa durée, de 2’30 à 4’30, chaque programme est composé de trois à quatre séquences de musique, lentes et rapides. « C’est un vrai travail de recherche en amont ! », observe Olivier Abraham, qui entraîne les patineurs loudéaciens depuis quinze ans déjà, dont sept en tant que salarié. Originaire de Guingamp, lui-même a pratiqué plusieurs autres disciplines de la Fédération française de roller sport, dont la course ou le rink-hockey, en plus du patinage artistique.
Rigueur, persévérance et sens artistique requis
« C’est un sport très exigeant. Il est à la fois très physique et très technique et demande beaucoup de rigueur, de persévérance et d’un sens artistique », indique Olivier Abraham, secondé par les
« nationaux » du club, parmi lesquels Axel Brusq, Solène Gloux ou Laurène Gorin, pour les entraînements. Selon la catégorie d’âge et les niveaux, ceux-ci se déroulent chaque jour de la semaine, sauf le jeudi, dans le gymnase de la Rocade entièrement dédié au Skate Club Loudéac Artistique.
Ce mercredi-là, la séance de figures imposées à peine achevée, les patineurs se préparent déjà pour les figures libres. Quelques étirements d’abord puis un petit footing autour de la salle pour s’échauffer, avant de rechausser les patins. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer. Au programme : enchaînement de saut piqué, de saut de carre et autres pirouettes assises ou arabesques.
Trois jours de compétition de haut niveau
200 patineurs feront le show, les 3, 4 et 5 juin prochains au gymnase de la Rocade. Le Skate Club Loudéac Artistique organise en effet un des trois opens qualificatifs pour le championnat de France 2016, qui se déroulera en juillet prochain. « Pour les disputer, chaque patineur doit participer à au moins deux de ces opens », explique Eric Brusq. Ouvert au public, l’événement permettra de voir ces sportifs évoluer à l’entraînement et en phase de compétition. L’entrée sera gratuite, « afin de rendre la manifestation accessible au plus grand nombre », précise le président du Skate Club Loudéac Artistique. Et peut-être séduire de nouveaux adhérents.
Axel Brusq, l’étoile brillante du Skate Club Loudéac Artistique
14 ans et déjà plusieurs fois champion de France. Axel Brusq est l’étoile brillante du Skate Club Loudéac Artistique. Le jeune homme a attrapé le virus du patinage sur roulettes dès l’âge de 5 ans. « J’allais voir ma sœur s’entraîner et j’ai eu envie d’essayer. C’est un sport qui m’a tout de suite plu. Pour son côté artistique et l’émotion corporelle mais aussi pour son côté spectaculaire et les prises de risques au moment d’effectuer des sauts », raconte-t-il. Alors qu’il n’est que baby-roller, Axel est tout de suite repéré par l’entraîneur du club, Olivier Abraham. À 7 ans, il participe, en catégorie poussin, à une demi-finale des championnats de France à Pau. Son esprit de compétition se révèle. « Sur place je me suis fait un ami. Au-delà de la compétition, j’ai aussi aimé le fait de rencontrer des nouvelles personnes et de voyager », indique celui qui a disputé deux championnats d’Europe, en 2014 et 2015, et une coupe d’Europe en juillet 2015. « J’ai fini 5e », annonce-t-il non sans une certaine fierté. Depuis un an, le patineur loudéacien présente un programme de 3’30, sur le thème du robot et sur une musique de Ludovico Einaudi. À choisir, Axel privilégie les programmes longs. « Si on chute, il nous reste du temps pour nous rattraper.» L’an dernier, le jeune homme s’est fracturé le poignet après avoir chuté sur un double axel. Depuis il appréhende de passer ce saut. « D’une manière général, je préfère faire des pirouettes comme les arabesques. Pour cela, on passe sur les talons, sur les deux roues arrière et on tourne autant de fois que l’on peut en changeant les positions des bras.» À l’écouter dire, cela semble presque facile…