La Skol gouren Pondi figure parmi les 48 clubs affiliés à la fédération de gouren, la plus bretonne des luttes celtiques qui connaît une nouvelle dynamique. Sa particularité : on lutte toujours debout à la recherche du résultat parfait, le lamm. Le club pontivyen recense 45 licenciés, dont de brillants compétiteurs. 


« Prest oc’h ? »
Êtes-vous prêts en breton. Roched, chemise épaisse en toile, et bragoù, pantalon noir, ajustés, les lutteurs s’avancent au centre du palenn, l’aire de combat, pour l’accolade. « Krogit ! » Commencez ! Et les deux adversaires de se lancer alors dans un corps à corps exclusivement debout, les mains accrochées dans la roched, cherchant à faucher les jambes de l’autre, à la recherche du résultat parfait. À savoir, le lamm, qui est au gouren ce que l’ippon est au judo. « Avec une difficulté supplémentaire », note Bruno André. « Il faut faire chuter l’adversaire sur le dos et lui faire toucher les deux omoplates sur le tapis, avant toute autre partie du corps. Ce qui nécessite de bien accompagner la prise », explique le moniteur fédéral de la Skol gouren Pondi.

Apparue au IVe siècle, le gouren est la plus bretonne des luttes celtiques. Une discipline qui connait une nouvelle et bonne dynamique dans la région, dont à Pontivy. Relancée en 2005, après une mise en sommeil au début des années 2000, la Skol gouren Pondi figure ainsi parmi les 48 clubs affiliés à la fédération de gouren. Elle compte 45 licenciés. « Des jeunes essentiellement, dès l’âge de 4 ans », indique Lydie Massard, présidente du club.

Accepter de tomber, pour ne pas se faire mal

Les cours sont dispensés, selon les catégories et une pratique loisir ou compétition, les jeudi et vendredi au gymnase de Kerentré et le samedi à Kerjalotte, par Bruno André et Frédéric Le Guyader, moniteurs fédéraux, secondés par des jeunes initiateurs. Ce jeudi soir-là, poucets et poussins du club multiplient les chutes sur de gros tapis rembourrés. « Nous travaillons les prises de base. En avant, en arrière. L’objectif est de leur faire arriver à déplacer l’adversaire sans que cela ne représente un effort intense. J’apprends aussi aux plus petits à « accepter » de tomber, le secret pour ne pas se faire mal », explique Frédéric.

L’enseignement des deux moniteurs pontivyens de gouren porte ses fruits, à en juger par les bons résultats du club. Pour cette nouvelle saison, la Skol gouren Pondi a engagé une équipe benjamins-minimes dans le challenge de Bretagne par équipe. L’an passé, les lutteurs pontivyens avaient fini à la 7e place, sur 30. « Un résultat très honorable, un des deux meilleurs du Morbihan »,
précise, non sans fierté, Bruno André. Deux cadets, Tréveur André et Lancelot Le Mézo sont également en lice pour le Challenge de Bretagne individuel 2017, dans la catégorie des moins de 57 kg. « Treveur est pour l’instant classé 3e et Lancelot, 4e. » Iunan André avait déjà décroché le titre en 2016. Côté filles, Maelenn Le Dortz, 14 ans, est la seule de la Skol gouren Pondi à faire de la compétition. Avec à son palmarès :
deux titres de championne de Bretagne-Est et deux coupes de Bretagne, en 2015 et 2016. Pour cette saison, la brillante lutteuse pontivyenne doit malheureusement composer avec une blessure à la cheville…

Ludique et défoulant

Reste désormais à la Skol gouren Pondi de convaincre les adultes de s’y mettre. Faute d’adhésion suffisante, le club a dû en effet mettre cette section en sommeil cette année. Et Lydie Massard, elle-même pratiquante, de lancer un appel aux intéressés. « Le gouren est une forme d’art martial très ludique et très défoulante, plus que de nombreux autres sports », assure-t-elle. « Il y a vraiment une bonne ambiance, et on peut le pratiquer simplement en loisirs, sans objectif de compétition », insiste la présidente de la Skol gouren Pondi.

Championnat de Bretagne le 21 mai à Pontivy

120 lutteurs et lutteuses, de benjamins à seniors, participeront le 21 mai au Championnat de Bretagne de gouren, qui se déroulera, salle de Kerentré à Pontivy. C’est la première fois que la Skol gouren Pondi accueille cette compétition.
« Pour être sélectionné, il faut avoir participé aux championnat de Bretagne-Est et au championnat de Bretagne-Finistère. Ce sont les quatre meilleurs des deux championnats, dans chaque catégorie, qui peuvent participer », indique Bruno André. Autrement dit, c’est du beau spectacle qui attend les visiteurs, avec la présence sur le palenn pontivien de lutteurs renommés. Dont Mathieu Le Dour mais aussi Kimberley Descognets, une ancienne licenciée du club de Pontivy, partie pour ses études et sacrée en 2016 championne d’Europe de balck-hold et de gouren, en catégorie des moins de 53 kg.

 Dimanche 21 mai, toute la journée au gymnase de Kerentré. Entée libre et ouverte à tous.

 

 

Treveur et Iunan André, deux frères en mode gouren

C’est peu dire que Treveur et Iunan André sont tombés dans le gouren quand ils étaient petits. Ces deux frères ont commencé à pratiquer la lutte bretonne à l’âge de 4 ans. Ils en ont aujourd’hui respectivement 15 et 14. À l’origine, c’est leur maman, Domitille, qui a eu la bonne idée de les inscrire. « Je suivais alors une formation de breton au cours de laquelle j’ai découvert le gouren. Par curiosité, nous sommes allés voir en famille des combats qui se déroulaient l’été, sur de la sciure de bois. J’avais deux petits garçons qui bougeaient beaucoup, j’ai pensé que c’était un bon sport pour canaliser leur énergie »,
raconte Domitille. Bien lui en a pris, Iunan et Treveur sont devenus complètement mordus… et surtout brillants dans leur sport. Aujourd’hui tous les deux suivent 2 h 30 d’entraînement hebdomadaire avec un objectif : « devenir champions de Bretagne dans nos catégories », avance Iunan, évoluant en minime, moins de 45 kg. Son aîné, Tréveur, lui est cadet en moins de 57 kg. Si ce dernier dit surtout vouloir « s’amuser »,
Iunan lui a d’autres ambitions. « J’aimerais devenir moniteur, si possible au sein de la fédération », annonce le jeune homme, déjà initiateur au sein de la Skol gouren Pondi et qui encadre notamment les babigouren le vendredi soir. L’été prochain, c’est une autre forme de lutte que veulent découvrir Tréveur et Iunan : la lucha Leonesca, à la faveur d’un camp en Espagne.

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