Découpez en quartiers, Malguenac, Pontivy, Stival, Guern et Bieuzy. Et vous obtiendrez Le Sourn. En 2019, elle fêtera ses 150 ans. Sur la ligne ferroviaire Pontivy – Auray, la commune a fait ses premiers pas dans l’industrie en 1900 avec la Minoterie Saint-Michel et jouit encore aujourd’hui d’un bel essor économique. 

L’herbe y est verte et le cadre de vie agréable. Située à 5 km de clocher à clocher de Pontivy, Le Sourn affiche un centre-bourg plein de vitalité. Son cœur bat au rythme des services proposés. Les lettres lumineuses vertes de la pharmacie brillent à nouveau depuis septembre 2017. Elles sont sous bonne garde, juste en face de l’église Saint-Julien, datée du XVIIe siècle. Le commerce a failli fermer lorsque le dernier médecin du village a annoncé son départ en retraite.

Le pouls du bourg

« Le docteur était un élément pivot », explique le maire Jean-Jacques Videlo. Aux commandes de la municipalité depuis 2014, il a constaté que tout dépendait de l’offre médicale. « Le dynamisme entraîne le dynamisme », pense le premier édile de la commune.

En 2015, la municipalité a donc décidé de créer un cabinet médical et d’y embaucher deux secrétaires et deux médecins. « Ils sont salariés, assure le maire. Nous cherchons à en recruter un troisième. »

À l’horizon 2018, un projet d’extension du site pourrait être lancé. Et à terme, pourquoi pas, une maison de santé pluriprofessionnelle. Avec le souhait, en plus, de ramener ce service au cœur du bourg.

Co-working du bien-être

La gestion de la transition médicale a fait émerger une nouvelle offre, puisque la commune a été sollicitée par des professionnels du bien-être. Ainsi, un neuropsychologue et un sophrologue assurent des permanences hebdomadaires dans un espace de travail partagé. Et pour compléter l’offre de santé, un dentiste exerce en libéral, ainsi qu’un cabinet infirmier.

Le fournil de la boulangerie a repris du service sous la houlette d’un jeune couple depuis le mois de novembre 2017. Ça sent à nouveau la mie chaude dans les rues du Sourn. En commerce de bouche, on peut aussi compter sur la boucherie-charcuterie qui fait également office d’épicerie.

Avec les commerces, comme le bar-tabac, café-restaurant, crêperie, ou encore le garage sur la route de Quimperlé, la commune s’appuie sur deux zones, l’une artisanale, l’autre industrielle. Cette dernière comprend 60 hectares. « Historiquement c’est celle de Pontivy, et les gens sont venus bâtir au Sourn », relate Jean-Jacques Videlo. On y retrouve des entreprises telles que Lactalis et Salaisons celtiques.

Cohabitation à tous les niveaux

Pour compléter l’album des bons points de la commune, la vallée de Plurit offre un cadre de détente aux promeneurs et de pédagogie aux écoliers. Ces anciennes prairies agricoles ont été aménagées dans les années 2000, avec une aire de loisirs, des cheminements et des refuges pour les oiseaux. De quoi alimenter les observations et concours photos réalisés sur ce site, labellisé par la Ligue de protection des oiseaux.

Dans l’optique de favoriser le vivre ensemble, la maison des associations (une trentaine), comprend un secteur intergénérationnel où les joueurs de pétanque côtoient les skateurs. Pour rompre avec l’isolement, des ateliers mémoire mettent en avant les souvenirs des anciens à la médiathèque. Un trait d’union entre les habitants des différents quartiers qui se retrouvent autour d’une histoire commune.

3 questions au maire, Jean-Jacques Videlo

Avec un cursus d’ingénieur, le Pontivyen de 49 ans, mais surtout Sournais depuis une quinzaine d’années, a inscrit son mandat de maire dans la cohérence de ses prédécesseurs. En 2014, à sa prise de fonction, il enclenche une réflexion sur les services de proximité pour maintenir et améliorer le dynamisme de la commune.

Quels sont les projets forts de demain ?

Nous travaillons sur une transition énergétique. Dans nos bâtiments municipaux, autour de la mairie, l’idée serait de pouvoir compter sur un réseau local de chaleur, peut-être même de production d’électricité et de fibre optique. C’est encore à l’état de pilotage, mais l’étude serait financée par la Région et le pays de Pontivy et nous sommes en attente de subventions européennes.

À mon sens, le problème énergétique sera l’un des axes majeur dans les années à venir. Nous avons d’ailleurs une unité de valorisation énergétique à partir des déchets ménagers, construite il y a 25 ans. Grâce aux déchets, elle permet de fournir aux alentours de 20 %
des besoins énergétiques de Lactalis. Les précédents élus ont été visionnaires.

Et côté urbanisme ?

Nous sommes dans une stratégie de développement de la commune. En vue, notamment, d’un lotissement de 25 lots. Et du renforcement des services du bourg, à travers l’amélioration d’un pôle santé de proximité. 

Il y a la zone industrielle du Blavet. Elle a 50 ans et commence à dater. Demain, elle sera un problème. Il faut la repenser. 80 % de la surface concernent Le Sourn, mais pour le reste c’est Pontivy. Nous devons donc imaginer ce nouvel essor avec Pontivy communauté.

Quel est votre regard sur l’intercommunalité ? 

Le développement de la commune vient de l’intercommunalité qui était pionnière en 1964. Le Sourn en a tiré un bon bénéfice, mais aujourd’hui je suis en vigilance. Deux pôles importants se constituent autour de nous, avec Loudéac et Centre Morbihan communauté autour de Baud, Locminé et Saint-Jean-Brevelay.

Le départ de Mûr-de-Bretagne nous fait perdre une vitrine sur la N164 et nous avons raté une occasion d’être visible sur la N24 avec Baud. On a manqué de perspective, de volonté et de niaque. Il faut maintenant développer des points d’avenir qui ne peuvent que passer par l’économie et la transition énergétique.

 

Informations pratiques : vie municipale, vie pratique, loisirs… sur www.lesourn.fr