TRANSITION CLIMATIQUE : Ils s’engagent en Centre Bretagne

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La terre et l’humanité sont en péril, et nous en sommes tous responsables. » Prononcée par Jacques Chirac, alors Président de la République, en ouverture de son discours devant l’assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre, en septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud, cette phrase est restée dans les mémoires. Plus de vingt années ont passé et notre regard a-t-il changé de direction ? Depuis 1995, les conférences des Nations-Unies sur les changements climatiques, se succèdent et accouchent parfois d’un accord, comme lors de la COP 21, organisée à Paris en 2015. Les objectifs ont beau être ambitieux, les résultats sur le terrain le sont moins. Publié au début de cette année, le dernier rapport du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), décrit ainsi « des changements d’une ampleur inédite, avec des effets néfastes dans le monde entier ». Mais les scientifiques exposent aussi des solutions concrètes pour remplir nos objectifs climatiques… à condition d’une volonté politique pour les mettre en oeuvre. Dans le Centre Bretagne de nombreux acteurs du territoire se sont déjà engagés dans la voie du développement durable. Dans l’entreprise, sur l’exploitation agricole ou au domicile privé, beaucoup ont pris des mesures pour consommer mieux et moins. Depuis déjà longtemps pour certains et un peu moins pour d’autres, des élus ont souhaité engager une politique volontariste dans ce domaine. Car si la mise en place d’une politique de développement durable contribuera à maintenir une certaine qualité de vie, elle peut aussi s’avérer économiquement profitable et contribuer à la création d’emplois. Et de fait les initiatives se multiplient en Centre Bretagne.

Les 25, 26 et 27 novembre prochains, la troisième édition du forum Terr’Endro se tiendra au parc des expositions de Pontivy, en parallèle du désormais traditionnel salon de l’habitat. Un rendez-vous initié par Pontivy Communauté pour faire connaître ses actions et celles de ses partenaires, en matière de transition écologique. (Page 6).

« Le climat fait son incroyable rentrée ». Tel est le nom de l’action que vient de lancer le Conseil de Développement Triskell. Véritable parlement citoyen, cette structure entend aujourd’hui sensibiliser le jeune public, de manière ludique, sur les causes et les conséquences du réchauffement climatique. (Page 8).

Privilégier le réemploi au recyclage… Telle est aujourd’hui la volonté de la communauté de commune de Pontivy qui assure la collecte et la gestion des déchets sur le territoire. En partenariat avec l’association d’entraide mutuelle Le Pas-Sage, un dispositif permettant de récupérer, de réparer puis de redistribuer du matériel informatique vient d’être mis en place. (Page 9).

Née au printemps dernier à Pontivy, l’association Kreiz Breizh Transitions entend fédérer, soutenir et fait progresser les acteurs de la transition écologique en Centre Bretagne. Déjà forte d’une cinquantaine de membres, elle invite tous ceux qui souhaitent « contribuer à rendre la vie locale fertile, soutenable, solidaire, résiliente et joyeuse », à rejoindre l’association. (Page 10).

Des moutons et des chèvres pour entretenir vos espaces verts ? Depuis près de dix ans, cette alternative écologique est proposée par la société Argoat Ecopâturage, basée à Caurel et dirigée par Denis Messager et son fils Pol. Son cheptel est composé de races rustiques, principalement bretonnes. (Page 12).

Fabriquant de bûches densifiées, recycleur de bois et distributeur de pellets… L’entreprise HD Services, installée à Loudéac, s’est spécialisée et diversifiée dans la valorisation des déchets de la filière bois. Le secteur est porteur et l’entreprise prévoit de se développer et de s’agrandir, dès l’année prochaine. (Page 14)


Forum Terr ’ Endro

UNE 3e ÉDITION PLEINE DE NOUVEAUTÉS

Les 25, 26 et 27 novembre prochains, la troisième édition du forum Terr’Endro se tiendra au parc des expositions de Pontivy, en parallèle du désormais traditionnel salon de l’habitat. Un rendez-vous initié par Pontivy Communauté pour faire connaître ses actions et celles de ses partenaires, en matière de transition écologique.

Terr’Endro (une référence à l’environnement (Endro en breton) et au territoire et à la terre)… Tel est le nom du forum initié il y a deux ans par Pontivy Communauté pour promouvoir la transition écologique du territoire. Un rendez-vous désormais annuel qui s’inscrit dans le Plan Climat de l’intercommunalité. « Ce plan comprend 47 actions regroupées autour de six axes stratégiques : communication et sensibilisation ; sobriété et performance ; mobilité durable ; énergies renouvelables et innovations ; adaptation au changement climatique ; gestion des ressources », précise Véronique Delmouly, viceprésidente de Pontivy Communauté, chargée de l’environnement et de la transition énergétique. Pour cette troisième édition, le forum prendra la forme d’un plan de maison dans laquelle différentes thématiques seront abordées dans chaque pièce : cuisine (lutte contre le gaspillage alimentaire, tri des déchets, valorisation des biodéchets, alimentation bio et/ou locale, conseils diététiques, cartographie des producteurs) ; salle de bain (cosmétiques et produits d’hygiène naturels, réduction des consommations d’eau) ; salon (ateliers divers, espace jeux écologiques, impact du numérique) ; chambre (vêtements et jeux) ; jardin (gestion différenciée, gestion des déchets verts, compostage, biodiversité, jardinage au naturel, écopâturage) ; chaufferie (consommation d’énergies et énergies renouvelables) et garage (mobilité)… Sur une place du village aménagée, différents stands et ateliers, notamment sur les éco-matériaux, seront également proposés.

Une bourse aux matériaux

Pour la première fois, le forum accueillera le samedi, une bourse aux matériaux en partenariat avec l’association Économie circulaire 56 et la chambre des métiers et de l’artisanat du Morbihan. « Des entreprises du territoire ont été sollicitées et certaines ont déjà répondu positivement, explique Eva Stasiak, chargée de mission « Transition écologique », au sein de Pontivy Communauté. Il s’agit de sensibiliser les entreprises et le grand public au réemploi des matériaux. Les entreprises déstockent leurs entrepôts en donnant des matériaux dont elles n’ont plus l’utilité (surplus neufs, fins de séries, chutes de découpe, stocks divers…) réduisant ainsi leurs déchets en évitant que ces matériaux ne finissent en déchèterie, tout en permettant aux particuliers-bricoleurs d’accéder à des matériaux à bas prix. » Les bénéfices générés, seront reversés à des associations.

Le programme
Samedi 25 :
• De 10 h à 16 h, bourse aux matériaux.
• De 18 h à 20 h, conférence de Rob Hopkins, sur le thème « Ville en transition », au palais des congrès de Pontivy.
Dimanche 26 :
De 10 h à 18 h, journée grand public avec ateliers au sein du forum.
Lundi 27 :
Journée « scolaires », à destination des collèges et lycées du territoire de Pontivy Communauté.

 

2e édition du trophée Endro’sphère

Vous avez une idée innovante pour la transition écologique sur le territoire de Pontivy Communauté ? N’hésitez pas, participez au trophée Endro’sphère ! Lancé l’an passé, ce concours vise à soutenir et à développer des actions exemplaires et innovantes pour lutter contre le dérèglement climatique, et améliorer le cadre de vie au quotidien des habitants du territoire. Il doit ainsi permettre de s’approprier la transition écologique pour mieux s’y investir. Les candidats peuvent concourir dans deux catégories : établissements scolaires (écoles primaires, collèges et lycées) et grand public. Les dossiers de candidature sont à retirer lors du forum Terr’Andro et devront être remis au siège de Pontivy Communauté au mois de mai prochain. La remise des prix de ce second trophée Endro’Sphère est prévue pour la fin du mois de juin 2024.


 

Conseil de Développement Triskell Citoyen

SENSIBILISER LES JEUNES AU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

« Le climat fait son incroyable rentrée ». Tel est le nom de l’action que vient de lancer le Conseil de Développement Triskell Citoyen. Véritable parlement citoyen, cette structure entend aujourd’hui sensibiliser le jeune public, de manière ludique, sur les causes et les conséquences du réchauffement climatique.

Il est né il y a tout juste vingt ans. Et pourtant, après deux décennies d’existence, le Conseil de développement demeure encore relativement méconnu du grand public. Instance de démocratie participative unique en son genre, le Conseil de développement est pourtant ouvert aux bénévoles de tous âges et de tous horizons qui s’intéressent à l’avenir du territoire et à ses grands enjeux. Pas besoin d’être un expert ! Il suffit d’avoir envie d’apporter son point de vue, son expérience et ses idées et d’avoir envie de travailler ensemble. Ses missions sont multiples : favoriser le débat sur le territoire, susciter la réflexion, les réactions et l’échange ; apporter des idées et des points de vue aux projets et aux démarches impulsées par les élus ; concrétiser des projets et être dans l’action. Initié par la loi, il est obligatoire pour les communautés de communes ou d’agglomérations de plus de 50 000 habitants. C’est le cas pour Loudéac Communauté. Ça ne l’est en revanche pas pour les trois communautés du périmètre historique du Conseil de développement (Pontivy Communauté, Baud Communauté et Centre Morbihan Communauté), qui ont néanmoins choisi d’un développer un, sous forme associative. Désormais baptisé Conseil de Développement Triskell Citoyen, il regroupe aujourd’hui une trentaine de membres actifs et un réseau de plus de 70 personnes. Concrètement, il peut être sollicité par les élus sur une thématique spécifique. À l’exemple de la mobilité, de l’alimentation ou encore de la santé, les idées et préconisations d’actions proposées, pourront contribuer à enrichir le débat et au final la décision politique. Mais le Conseil de développement peut aussi se saisir d’une thématique de son choix et développer un programme d’actions.

Un concours pour les collégiens et les lycéens

C’est justement le chemin qu’a souhaité prendre le Conseil de Développement Triskell Citoyen, en répondant à un appel à projet du Conseil régional sur le thème : « Mobilisons les Bretons et Bretonnes pour la transition énergétique et climatique ». « La région Bretagne nous a alloué une enveloppe de 50 000 € afin de mener un certain nombre d’actions en direction des citoyens au sens large mais également via des actions ciblées vers les jeunes afin de les sensibiliser aux enjeux de transition énergétique et climatique », explique Lucie Guillaume, permanente du Conseil de développement. Dès la fin de l’année dernière, il avait souhaité apporter sa contribution au forum Terr’Endro. Avec une compagnie d’artistes locaux, le Conseil de développement avait ainsi pu présenter six saynètes relatant des actions individuelles de sobriétés pour la protection de l’environnement. Depuis septembre, le Conseil a initié une action baptisée : « Le climat fait son incroyable rentrée ». Plusieurs rencontres ont déjà été organisées dans des établissements du territoire pour former des collégiens et des lycéens aux questions énergétiques et climatiques. D’ici la fin de l’année, 900 jeunes devraient ainsi être formés. « Les données du GIEC synthétisées sous forme de fresque du climat (jeu de carte), c’est plus sympa qu’un rapport de 800 pages, assure Lucie Guillaume. C’est donc sous forme ludique que les jeunes vont déchiffrer ensemble la situation climatique actuelle pour construire une fresque synthétique des causes et conséquences du réchauffement climatique. » Dans un second temps, les élèves vont être invités à participer à un concours. Seuls ou en groupe, ils devront produire une oeuvre liée aux enjeux climatiques abordés lors des premières rencontres. En juin prochain, un événement festif sera organisé pour présenter les créations et récompenser les jeunes participants. Cette première expérience auprès des jeunes se déclinera aussi, dès l’année prochaine, par des ateliers auprès des adultes.

Contactez le
Conseil de Développement Triskell Citoyen
Lucie Guillaume au 06 42 19 92 14
Gwénaëlle Chenault au 06 13 48 76 40
cdpondi@gmail.com
https://triskell-citoyen.bzh/


Une seconde vie pour le matériel informatique

PRIVILÉGIER LE RÉEMPLOI AU RECYCLAGE

Privilégier le réemploi au recyclage… Telle est aujourd’hui la volonté de la communauté de commune de Pontivy qui assure la collecte et la gestion des déchets sur le territoire. En partenariat avec l’association d’entraide mutuelle Le Pas-Sage, un dispositif permettant de récupérer, de réparer puis de redistribuer du matériel informatique vient d’être mis en place.

Dans une petite salle d’un immeuble du quai du Plessis, à Pontivy, Yann Conan s’affaire à la réparation de l’unité centrale d’un ordinateur. Aujourd’hui vice-président de l’association Le Pas-Sage, cet informaticien de formation qui a également géré des magasins dans ce domaine d’activité, en connait un rayon ! C’est d’ailleurs lui qui est à l’initiative de l’opération menée en partenariat avec Pontivy Communauté pour jeter moins et trier plus, baptisée : « Donnez une seconde vie à votre matériel informatique ».

« L’an passé, 434 tonnes de déchets électriques et électroniques ont été collectées dans les six déchetteries de Pontivy communauté. Ces déchets sont aujourd’hui pris en charge par l’organisme Ecosystem qui organise leur dépollution et le recyclage des matériaux qui les composent », explique Joël Marivain, viceprésident de Pontivy Communauté chargé de la collecte, de la gestion et de la valorisation des déchets. Depuis le début du mois de septembre, une partie de ces déchets prend néanmoins une Ordinateurs, unités centrales, écrans, claviers ou encore souris… autre direction… celle des locaux de l’association Le Pas-Sage. Le matériel informatique que les habitants déposent à la déchetterie de Kerponner, à Pontivy, bénéficie désormais d’un point de collecte spécifique. « En concertation avec le personnel de la déchetterie, nous sélectionnons le matériel qui fonctionne encore ou qui peut être réparé », précise Yann.

Et ça marche. Quinze jours seulement après la mise en place du dispositif, près de 200 kg de matériel avaient déjà été récupérés, permettant la remise en service de sept ordinateurs. « En privilégiant le réemploi au recyclage nous participons aussi à l’économie sociale et solidaire », précise l’élu. En effet, une fois testés et réparés, les ordinateurs seront redistribués à des associations ou des particuliers. « Cette démarche entre totalement dans notre volonté de lutter contre la fracture numérique », précise Armelle Bréjon, conseillère numérique du dispositif France Service et qui sera chargée de répartir les ordinateurs remis en circulation. Si chacun peut saisir l’intérêt de cette démarche, certains pourraient s’interroger sur une possible utilisation des données contenues dans l’ordinateur déposé à la déchetterie. « Il n’y a pas d’inquiétude à avoir, toutes les données sont effacées avant une réinitialisation avec des logiciels en libre accès », précise Yann.

Le Pas-Sage
6G, quai du Plessis – Pontivy
02 97 25 44 42 – 06 99 90 44 42
lepas-sage@orange.fr

 

À Crédin et Gueltas, on récupère aussi !
Depuis 2020, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC), oblige les collectivités à permettre aux acteurs de l’économie sociale et solidaire de bénéficier de lieux de récupération spécifiques dans les déchetteries. À Pontivy Communauté, on n’a pas attendu cette loi pour permettre à Emmaüs de bénéficier d’un tel espace à la déchetterie de Kerponner. Chaque année, l’association récupère ainsi plus de 40 tonnes d’objets divers, de meubles, de bibelots… À la déchetterie de Crédin, c’est l’association Rohan Solid’Art qui bénéficie d’un dispositif identique. L’an passé, l’argent généré par la vente de 14 tonnes d’objets récupérés a permis de financer différentes actions pour favoriser la pratique des arts à un moindre coût. Enfin, depuis quelques semaines, un espace de réemploi a été ouvert à la déchetterie de Gueltas. Les matériaux et objets récupérés serviront de matière première aux ateliers manuels proposés par la toute jeune association Adelphes.


 

Kreiz Breizh Transitions

FÉDÉRER ET SOUTENIR LES INITIATIVES

Née au printemps dernier à Pontivy, l’association Kreiz Breizh Transitions entend fédérer, soutenir et fait progresser les acteurs de la transition écologique en Centre Bretagne. Déjà forte d’une cinquantaine de membres, elle invite tous ceux qui souhaitent « contribuer à rendre la vie locale fertile, soutenable, solidaire, résiliente et joyeuse », à rejoindre l’association.

« Transition ». Qu’elle soit accolée au climat, à l’écologie, à l’économie ou encore à l’alimentation, cette action visant à passer d’un état à un autre, apparaît aujourd’hui comme l’un des mots vedettes de l’actualité décliné à l’échelle mondiale, nationale ou locale. Et dans ce domaine, le Centre Bretagne ne fait pas exception à la règle. Depuis le printemps dernier, il est même au coeur des préoccupations d’une toute jeune association : Kreiz Breizh Transitions. Sur le site internet de l’association, le message de la page d’accueil explique on ne peut plus clairement ses objectifs : « Le Kreiz Breizh Transitions fédère, soutient et fait progresser les acteurs du Centre Bretagne qui contribuent par leurs actions individuelles et collectives, à rendre la vie locale fertile, soutenable, solidaire, résiliente et joyeuse. » « Les défis de notre siècle sont immenses, nous portons collectivement la responsabilité de laisser une terre habitable à nos enfants », assure Bertrand Coupet, l’un des quatre co-présidents d’une association qui compte déjà plus d’une cinquantaine de membres. Et le jeune homme sait de quoi il parle. Originaire de Lille et diplômé de l’école des hautes études d’ingénieur, il a travaillé pendant plusieurs années dans l’industrie pétrolière au Québec. De retour en France, en 2020, il opère une reconversion à la fois personnelle et professionnelle. « Si tout le monde vivait comme un Français, nous aurions besoin de trois planètes, assure-t-il. Nous avons décidé de gagner moins et de dépenser moins, de baisser notre niveau de vie au profit de notre qualité de vie. » Professionnellement le père de famille entend également travailler localement à la solution du réchauffement climatique. Désormais installé à Kergrist, il a fondé sa société visant à accompagner associations, entreprises et autres structures dans leur transition écologique et baptisée Bee Impact. « Je propose des bilans carbone, précise-t-il. Concrètement, on comptabilise les flux d’énergie et de matière qu’une entreprise utilise pour les convertir en quantité d’émissions de CO2. Ensuite, nous bâtissons ensemble une stratégie bas carbone. »

« Seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin »

Depuis quelques mois, il s’est également totalement investi dans la création et le développement de l’association Kreiz Breizh Transitions. « Même si nous ne sommes pas tous également responsables de l’état de dégradation actuel du système terre, il est de notre devoir de faire notre part, ensemble, partout, et à toutes les échelles compte tenu de l’urgence de la situation. » Sans y faire expressément référence, les fondateurs ont assurément fait leur, le proverbe africain qui veut que « seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin ». Portés par des entreprises, des associations ou des particuliers, de nombreux projets ont déjà été initiés pour favoriser les transitions sur le territoire. « C’est vrai que les projets et les initiatives ne manquent pas en Centre Bretagne, reconnaît Bertrand Coupet. Notre réseau vise à les fédérer pour développer les pratiques collaboratives, partager et mutualiser les compétences pour les mettre au service du groupe. » Concrètement, l’agenda de l’association se déclinera autour de rencontres, de conférences, d’ateliers de formation ou encore visites d’entreprises ou d’exploitation agricoles. « En tant que citoyen, parent, dans votre association, votre commune, sur votre lieu de travail… vous avez un rôle à jouer et nous pouvons vous aider, précise Bertrand Coupet. Alors n’hésitez pas à venir nous rejoindre pour soutenir et développer de bonnes idées pour une réelle transition du territoire. »

Pratique

Kreiz Breizh Transitions
assokbt@gmail.com
https://sites.google.com/view/kreizbreizhtransitions

 


Argoat Écopâturage

CHÈVRES ET MOUTONS ENTRETIENNENT LES ESPACES VERTS

Des moutons et des chèvres pour entretenir vos espaces verts ? Depuis près de dix ans, cette alternative écologique est proposée par la société Argoat Écopâturage, basée à Caurel et dirigée par Denis Messager et son fils Pol. Son cheptel est composé de races rustiques, principalement bretonnes.

En ce lundi de septembre, c’est jour de relève dans l’espace d’écopâturage du tout nouveau poumon vert, à Pontivy. Depuis le mois d’avril, une douzaine de chèvres et de moutons y avaient pourtant pris leurs aises. Mais la nature doit faire son oeuvre et pour assurer la reproduction, les femelles vont devoir retourner à la ferme de Caurel. Pas d’inquiétude, elles reviendront dans trois mois et si tout se passe bien mettront bas au printemps prochain. En attendant, ce sont les mâles qui vont assurer le travail. Doté d’une formation agricole et titulaire d’un diplôme de zoothérapie, Denis Messager n’a jamais imaginé sa vie loin des animaux. Et c’est d’ailleurs avec eux, que cet ancien travailleur social, a choisi de créer son entreprise. C’était en 2016. « J’avais régulièrement des demandes de voisins pour emprunter mes chèvres et mes moutons afin qu’ils contiennent durablement la pousse naturelle d’espaces enherbés », se souvient-il. L’idée d’en faire son métier va vite germer et il crée son entreprise baptisée Argoat Écopâturage.

Écologique et économique

D’entrée, dans un souci de préservation et de sauvegarde, son cheptel est uniquement composé d’espèces rustiques, locales ou historiquement originaires du Grand Ouest : moutons d’Ouessant, des landes de Bretagne, de Belle-Île, Roussin de la Hague, chèvres des fossés. « Ce sont des animaux adaptés à notre territoire et à son climat, insiste-t-il. Surtout, cela participe à la sauvegarde des races anciennes et du patrimoine vivant ». Aujourd’hui, son cheptel compte tout de même plus de 200 moutons et une centaine de chèvres. Leur mission : assurer la gestion des espaces verts des collectivités, des entreprises ou même des particuliers. Les animaux sont mis à pâture de façon périodique ou à demeure sur les terrains et le troupeau est dimensionné en fonction du site et de l’état des végétaux. De Pontivy communauté au conseil départemental des Côtes d’Armor en passant par les sociétés Brets ou Daunat, Argoat Écopâturage intervient sur une quarantaine de sites, dans un rayon d’une heure de route autour de Caurel. Pour Denis, comme pour son fils Pol, qui l’a rejoint au début de cette année, une évidence s’impose : l’éco-pâturage ne présente que des avantages. « C’est une technique douce, non polluante et peu bruyante de gestion des espaces verts, précisent-ils. Ici, les machines thermiques et produits phytosanitaires laissent place à des animaux herbivores. Cette pratique écologique exerce une pression moindre sur le milieu favorisant ainsi la biodiversité. » Il présente également des avantages économiques et sociaux. « La présence animale interpelle, intéresse et attire, favorisant ainsi l’échange et le développement du lien social, assure Denis. C’est notamment le cas ici, à Pontivy, où les animaux sont à proximité des jeux pour enfants. » Économiquement, et le fait est assez inhabituel pour être souligné, cette solution écologique n’est pas forcément plus onéreuse, au contraire ! « Les retours d’expériences tendent tous vers le même constat : l’éco-pâturage s’avère généralement plus intéressant budgétairement qu’un entretien chimique et /ou mécanique », précise Pol. Dans l’espace d’éco-pâturage du nouveau poumon vert, à Pontivy, les nouveaux arrivants ont déjà pris possession des lieux. D’ici quelques jours, Denis et Pol reviendront leur rendre visite pour s’assurer de leur bien-être.

Pratique
La société Argoat Écopâturage intervient toute l’année dans le cadre de contrats annuels mais aussi sur des demandes ponctuelles. Elle travaille auprès d’acteurs publics ou privés. En complément de la mise en pâture, Denis Messager dispense à la demande des
animations nature/environnement. Enfin, en tant que zoothérapeute, il anime également des séances de médiation animale.
07 82 98 03 66

www.argoatecopaturage.wixsite.com


HD Services à Loudéac

DU BOIS DENSIFIÉ POUR SE CHAUFFER

Fabricant de bûches densifiées, recycleur de bois et distributeur de pellets… L’entreprise HD Services, installée à Loudéac, s’est spécialisée et diversifiée dans la valorisation des déchets de la filière bois. Le secteur est porteur et l’entreprise prévoit de se développer et de s’agrandir, dès l’année prochaine.

Poêle à bois ou à granulés… Depuis quelque temps ce mode de chauffage semble plébiscité par les particuliers. Les hausses conséquentes du prix des énergies fossiles ou de l’électricité expliquent pour une large part cette évolution du marché. La volonté de se chauffer plus propre, sans doute aussi. Résultat, l’année dernière, la vente de ces appareils a enregistré une croissance de plus de 22 %, par rapport à l‘année précédente ! Une aubaine pour l’entreprise HD Services, installée depuis 2006 au Pré-Rouxel, sur l’ancienne route de Saint-Caradec, à Loudéac. Reprise en 2009 par la holding familiale Le Gall valorisation, l’entreprise est en effet spécialisée dans la production de bûches de bois densifié. Depuis, elle n’a pas cessé de se moderniser et de se développer. Avant de produire, il faut d’abord s’approvisionner en matières premières. « Il s’agit de sous-produits des industries du bois : scieries, ébénisteries, parqueteries ou encore tonnelleries, explique Rachel Tricot, chargée du suivi et du développement commercial. Nous les collectons dans un rayon d’une centaine de kilomètres autour de Loudéac. » Stockés, broyés, séchés et mélangés, ces matières premières vont permettre de fabriquer deux types de bûches. La bûche de jour, dite classique, est très calorifique et produit des flammes. La bûche de nuit, elle, se consume en revanche lentement et ne génère pas de flammes. Pour l’essentiel, la production qui s’est élevée à plus de 3 000 tonnes l’an passé, est commercialisée sous la marque « Prati’bûches » dans les magasins de la grande distribution. Depuis septembre dernier, l’entreprise s’est aussi lancée dans la vente directe aux particuliers sous la marque « Écono’Bûches ». « Nous avions des demandes occasionnelles d’habitants du secteur, précise Rachel Tricot. Ils peuvent passer leur commande directement à l’entreprise ou sur notre site internet. » Dans les deux cas, les bûches d’une longueur d’environ 25 cm et d’un diamètre de 9 cm, sont conditionnées en cartons comprenant huit unités. La palette, d’un poids d’une tonne et correspondant environ à une corde de bois est aujourd’hui commercialisée à 461 €, pour la bûche de jour et à 501 €, pour la bûche de nuit.

Recyclage et vente de pellets

Pour faire face à une demande croissante, l’entreprise qui compte aujourd’hui dix salariés, devrait engager dès l’année prochaine, des travaux d’agrandissement et de réaménagement du site. Outre la construction d’un hall de stockage d’une surface de 2 000 m2 avec panneaux photovoltaïques et de nouveaux bureaux, une seconde ligne de production de bûches devrait être installée. « Nous souhaitons réorganiser le site autour des deux secteurs de notre activité : la production de bûches et le recyclage du bois », précise Rachel Tricot. Depuis 2017, le site loudéacien dispose également d’une plateforme pour le bois de recyclage. Collecté auprès des industriels, des spécialistes du déchet ou collectivités du secteur, le bois récupéré est débarrassé de ses impuretés avant d’être broyé. Il est ensuite commercialisé auprès des chaufferies industrielles ou des fabricants de panneaux de particules. Enfin depuis 2019, la société a développé une activité de négoce de pellets. Ceux fabriqués par Celticoat, à Rostrenen, sont commercialisés auprès des particuliers ; ceux fabriqués par Prati’Pellets, à Mauron, sont commercialisés dans la grande distribution.

HD Services
Le Pré Rouxel – Loudéac
02 96 66 44 85 – 06 75 07 08 04

www.hd-services.fr 

www.econobuches.fr