À mi-chemin entre les bassins d’activités de Pontivy-Loudéac et Saint-Brieuc, Uzel met sa situation géographique à profit pour se développer. Sans oublier pour autant son passé de centre de tissage des toiles de Bretagne.
Le marché bat son plein sur la place du Martray. Depuis quelques mois, de nouveaux étals étoffent le rendez-vous du mercredi matin : celui d’une vendeuse de thé, de chausseurs, d’apiculteurs… Un nouveau crêpier pourrait bientôt faire son apparition. « C’est en pourparler », avance Yves Le Plénier, le maire d’Uzel, saluant au passage chacun des commerçants et chalands.
Élu en 2014, l’ex-premier adjoint de Pierre Le Helloco assume bien son nouveau rôle. Oublié le temps où Yves Le Plénier pensait tourner la page politique, en démissionnant fin 2013 du conseil « pour désaccords ». Oubliées aussi les tensions de la campagne municipale qui a suivi. Yves Le Plénier n’était « pas décidé à y aller », mais c’était sans compter sur la volonté de nouveaux colistiers de profiter de son expérience… Les affaires communales chevillées au corps, Yves Le Plénier a finalement cédé, séduit par une équipe « qui avait envie de s’investir pour Uzel et ses habitants ! ».
En l’occurrence, ils sont 1 150 à vivre dans cette commune rurale des Côtes d’Armor.
Depuis les années 2000, la population d’Uzel, située à mi-chemin entre Pontivy-Loudéac et Saint-Brieuc, n’a cessé d’augmenter. Ces dernières années ont vu plusieurs lotissements sortir de terre. Les naissances se sont multipliées. « En 2015, nous en avons eues 19 », se réjouit Yves Le Plénier.
Un large éventail de services
Malgré la proximité avec deux pôles économiques et culturels importants, les habitants disposent ici d’un large éventail de services. Banques, assurances, médicaux, avec la présence de médecin, kiné, pharmacien, infirmières, service de soins à domicile… « Nous sommes attentifs à l’évolution de cette offre médicale. Notre volonté est de faciliter l’accueil de praticiens et d’anticiper tout départ », insiste l’édile. Les deux écoles, privée et publique, accueillent 260 enfants, dont ceux de Saint-Hervé et Allineuc. Tous les services à la petite enfance, bibliothèque et autres activités culturelles sont, eux, regroupés au sein du Pavillon Météor. En clin d’œil à Fulgence-Bienvenüe, père du métro natif de la commune, chaque salle du pavillon porte le nom d’une station parisienne.
La vitalité d’Uzel se mesure aussi à son tissu associatif. Trois clubs sportifs font figure de proue : l’AS Uzel-Merléac, ses 180 licenciés et des matchs dominicaux qui animent les abords du stade de foot ; l’AS Basket Uzel, ses 120 joueurs et une équipe fanion qui tape à la porte de la régionale ; le Cyclo-Club uzelais, ses 100 adhérents et un champion local devenu pro, David Le Lay. Au total, Uzel compte une vingtaine d’associations qui « jouent un rôle d’animation important via des manifestations organisées dans la salle Kastell d’Ô », note Yves Le Plénier.
Un tissu commercial en mutation
Le Kastell d’Ô, c’est aussi une dizaine de spectacles, pièces de théâtre, concerts, danses…, à l’affiche chaque année. Une programmation culturelle familiale reconnue dans le Centre Bretagne, proposée dans une salle de 400 m², avec gradins rétractables offrant plusieurs configurations. « Nous voulions un outil multifonction », explique Yves Le Plénier. Un équipement ambitieux pour une ville de la taille d’Uzel mais le pari est réussi : le Kastell d’Ô a trouvé son public.
Ancienne cité tisserande, Uzel a notamment abrité les réputés Ateliers Léauté-Planeix, derniers héritiers de la manufacture des toiles « Bretagne » et dont l’histoire est retracée au musée installé sur le site des Murettes. Aujourd’hui, sa vie économique s’appuie sur ses agriculteurs, ses artisans et ses commerçants. Un « tissu commercial en pleine mutation », reconnaît Yves Le Plénier. La municipalité porte en effet ses efforts sur le développement de la zone de Berlouze, située le long de la RD 700. Des permis de construire ont d’ores et déjà été déposés pour un garage avec station-service et une boulangerie avec drive. Le maire d’Uzel en est convaincu : « cette zone d’activité va booster le commerce du centre-ville et attirer encore de nouveaux habitants, plus jeunes ».
INTERVIEW : Yves Le Plénier, Maire d’Uzel
Élu en 2001, Yves Le Plénier a été adjoint de Pierre le Helloco, deux mandats durant. Fin 2013, il jetait l’éponge… ne pensant pas revenir. Sollicité pour mener la liste « Union et ouverture pour l’avenir d’Uzel » face au maire sortant lors des dernières municipales, cet ancien directeur de supermarchés puis coursier indépendant, en retraite, a finalement pris place en mars 2014 dans le fauteuil de premier édile d’Uzel.
Comment abordez-vous ce premier mandat ?
Je savais que ce ne serait pas facile. Ça l’est encore moins dans un contexte de contraintes budgétaires liées aux dotations de l’État. Notre priorité, c’est d’améliorer la situation financière de la commune. Lors des deux mandats précédents, de gros investissements ont été réalisés pour la salle Kastell d’Ô, le réseau d’eau ou encore la réhabilitation d’un bâtiment communal en restaurant et l’aménagement d’espaces publics, entre autres. Ces investissements étaient nécessaires mais ont lourdement endetté la commune. Nous devions d’abord restructurer cette dette avant de nous engager dans de nouveaux projets. Il va falloir faire des choix opportuns.
Quels sont les besoins ?
La réfection de la salle omnisport s’impose. D’autant qu’elle ne sert pas seulement aux habitants d’Uzel. Une démarche a d’ailleurs été entreprise pour la faire reconnaître d’intérêt communautaire. L’aménagement d’une autre partie des espaces publics est aussi dans les cartons, mais le calendrier n’est pas défini.
Votre intégration à la Cidéral ou la création d’une commune nouvelle peuvent-elles aider au développement d’Uzel ?
Sur un plan économique, nous avons tout à gagner d’avoir rejoint la Cidéral. Les aides à l’investissement vont contribuer à l’installation d’entreprises et de commerces, notamment sur la zone d’activités de Berlouze. Quant à la création d’une commune nouvelle, des discussions sont entamées. Nous avançons dans la réflexion.