THIBAULT TRICOLE SI PRES DU SACRE

Premier Français à participer à un championnat du monde de fléchettes, Thibault Tricole est passé tout près du sacre ! Battu d’un rien en finale, le jeune homme de Malguénac poursuit désormais un autre rêve : entrer dans la très fermée ligue professionnelle des joueurs de fléchettes.

Une haie d’honneur, des sollicitations multiples et des demandes permanentes de selfies… En ce samedi d’avril, Thibault Tricole apparaît bien comme la vedette incontestée de la 41e Coupe de France de fléchettes, organisée à la salle des fêtes de Pluméliau. Il est vrai que le week-end précédent à Lakeside, en Angleterre, le Morbihannais a été sacré vice-champion du monde de la discipline ! À l’issue d’un duel de haut vol contre le Nord-Irlandais Neil Duff, il s’est incliné d’un rien en finale des mondiaux World Darts Federation (WDF). Heureux et de retour sur ses terres, le jeune homme peut toutefois légitimement afficher quelques regrets. « J’étais si près de marquer l’histoire, assure-t-il. Mes sentiments sont partagés. Je suis fier de ma performance même si, évidemment, on joue toujours pour gagner. » Dans un monde des fléchettes dominé par les Britanniques, celui que l’on surnomme « The French Touch » avait en fait déjà marqué l’histoire de la discipline. En 2020, Tibault Tricole avait en effet été le premier Français à participer à des championnats du monde de fléchettes. Battu au second tour, il s’était alors promis de revenir plus fort et mieux armé pour défier les spécialistes de la discipline.

Deux ans pour devenir professionnel

Domicilié à Malguénac et aujourd’hui âgé de 32 ans, cela fait maintenant deux décennies qu’il joue aux fléchettes. « J’avais 12 ans quand mon père a décidé de s’y mettre et a ramené une cible à la maison », se souvient-il. Le jeu lui plaît. Surtout, il développe rapidement de réelles dispositions pour l’exercice. Licencié en club, il enfile les matchs et les victoires, bien souvent contre des adultes. La passion ne va plus le quitter. Pendant ses études puis dans ses débuts dans la vie professionnelle, les fléchettes ne sont jamais très loin. « Parfois j’étais très assidu et parfois un peu moins », sourit-il. N’empêche, les résultats sont là et le jeune homme ne tarde pas à se hisser au sommet de la hiérarchie nationale en décrochant plusieurs titres de champion de France. De retour en Bretagne, il s’installe à Malguénac, où sa compagne reprend le bar Le Tylou. L’établissement devient d’ailleurs le siège du club de fléchettes qu’il crée, le Bleiz Darts Club. Il y est bien évidemment toujours licencié. Mais le jeune champion veut désormais regarder au-delà de l’hexagone. « En France l’horizon demeure limité et pour percer dans le monde des fléchettes, il faut aller jouer à l’étranger », affirme-t-il. C’est ce qu’il va faire. Avec des succès souvent. Des échecs parfois. Celui qui ne manque pas d’ambition acquiert aussi une conviction : pour réussir, il faut se donner à fond. Propice à la réflexion, la période du confinement va le conforter dans son choix de tenter l’aventure du professionalisme. Et ce qui n’était qu’un rêve est en passe de devenir une réalité. Mais pour intégrer la très fermée Professional Darts Corporation (PDC), qui regroupe les 128 meilleurs joueurs du monde, il lui reste encore quelques marches à gravir. « Je me donne deux ans pour y parvenir », précise celui qui va participer à de multiples tournois en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Angleterre, tout au long du printemps. La Coupe de France de fléchettes, organisée en avril à Pluméliau, ne lui donnera pas de points pour intégrer l’élite. Mais chez lui et malgré la pression, le bras de Thibault Tricole n’a pas tremblé. Vainqueur en simple, il s’est également offert le titre en double.